Les prisonniers palestiniens ont annoncé le lancement d’une grève de la faim collective dans les prisons israéliennes lundi 8 avril pour demander qu’il soit mis fin à la répression en cours et à l’escalade dans les prisons. La grève est dirigée par un certain nombre de dirigeants de tous les partis et organisations politiques palestiniens à l’intérieur des prisons israéliennes. 120 prisonniers ont entamé la grève de la faim ouverte comme premier pas vers une grève de la faim collective de tous les prisonniers, dans une déclaration « deuxième bataille de la dignité (Karameh). »

Le Centre Handala pour les prisonniers et anciens prisonniers a déclaré que la grève avait été lancée à la suite du renoncement par le Service pénitentiaire d’Israël à des accords convenus précédemment dans le but d’atténuer le niveau de répression imposé aux prisonniers. Allam Kaabi a précisé que l’administration pénitentiaire avait précédemment accepté de rendre les appels téléphoniques accessibles à tous, à l’exception de ceux classés par l’occupation comme des « questions de sécurité », mais elle a ensuite désavoué cette interprétation. Les prisonniers sont représentés par un groupe de dirigeants représentant toutes les forces politiques. Ahmad Sa’adat, dirigeant national palestinien et secrétaire général emprisonné du Front Populaire de Libération de la Palestine, fait partie de ce comité de coordination.

La grève intervient un jour avant les élections israéliennes, au cours desquelles de nombreux candidats de droite se sont affrontés pour lancer des attaques plus sévères contre le peuple palestinien, y compris les Palestiniens de Gaza et les prisonniers politiques palestiniens.

Dans le cadre de ses propres efforts de campagne, Gilad Erdan, ministre israélien de la Sécurité intérieure, a imposé des mesures répressives encore plus sévères aux prisonniers palestiniens, ainsi que des annonces publiques et des démonstrations visant à renforcer le soutien au Likoud. Il convient de noter qu’Erdan est également chef du ministère des Affaires stratégiques, responsable des campagnes mondiales contre le mouvement de boycott, de désinvestissement et de sanctions (BDS) et de la solidarité avec la Palestine. Dans ce contexte, Erdan a concentré ses attaques sur des organisations de défense des droits humains et sur des groupes de solidarité soutenant les prisonniers palestiniens, y compris Samidoun.

Ces attaques répressives ont inclus de multiples invasions de cellules, de chambres et de sections de prisonniers par des unités répressives lourdement armées. Les biens des prisonniers ont été fouillés et confisqués, tandis que plusieurs prisonniers ont été transférés de section en section. Les prisonniers ont été frappés par ces forces, qui ont également tiré des gaz lacrymogènes dans les espaces confinés des quartiers pénitentiaires, faisant plusieurs blessés. Des milliers de livres ont été confisqués aux prisonniers, tandis que les visites de la famille ont été interdites pour de nombreux prisonniers, en particulier ceux associés au mouvement Hamas. En outre, des dispositifs tels que des caméras de surveillance et de prétendus brouilleurs de téléphones portables ont été installés dans les prisons, augmentant encore le niveau de surveillance auquel sont soumis les prisonniers.

Le comité d’Erdan a pour mission «d’examiner les conditions de détention des prisonniers» afin «d’imposer une nouvelle réalité» aux prisonniers palestiniens, précisément dans le but de faire reculer les droits que ces derniers n’ont acquis que plusieurs années de lutte, y compris les grèves de la faim et autres manifestations. Les demandes des prisonniers comprennent: l’installation de téléphones publics dans les prisons pour leur permettre de communiquer avec leurs familles, la suppression des dispositifs de brouillage, le retour des visites de la famille à la normale et l’abolition de toutes les mesures répressives, sanctions et peines imposée aux prisonniers.

Selon des informations récentes en provenance de Palestine, des dirigeants clés du mouvement des prisonniers et du mouvement palestinien de libération nationale dans son ensemble se sont joints à la grève et des centaines d’entre eux prévoient de s’associer à la grève dans les prochains jours. Il est prévu que la grève s’intensifie le 17 avril, en Palestine et à l’échelle internationale comme étant la Journée des prisonniers palestiniens. Environ 5 500 Palestiniens sont actuellement incarcérés dans les prisons israéliennes, dont 48 femmes, 230 enfants et près de 500 détenus sans inculpation ni jugement en vertu de mesures de détention administrative indéfiniment renouvelables.

Le Réseau de solidarité avec les prisonniers palestiniens Samidoun, dont fait partie le Collectif Palestine Vaincra, exprime son soutien sans faille au mouvement des prisonniers palestiniens alors qu’il se lance dans cette bataille cruciale pour la dignité et la justice. Nous exhortons les peuples du monde entier à prendre des mesures pour soutenir la grève des prisonniers et se joindre à leur combat. Les prisonniers palestiniens ne seront ni isolés ni laissés seuls ! La solidarité internationale est essentielle pour mobiliser le soutien, l’attention et la pression afin de les aider à réaliser leurs revendications.

Source : Samidoun – Traduction : Collectif Palestine Vaincra