Alors que des centaines de personnes ont manifesté samedi dernier dans les rues de Paris pour la libération de Georges Abdallah, la fachosphère et ses relais aboient contre cette mobilisation.
Une histoire qui (re)vient de loin
Déjà, reconnaissons leur une « qualité » qui est celle de la constance. En effet, l’extrême droite sioniste et ses alliés s’émeuvent régulièrement du soutien grandissant pour la libération de Georges Abdallah, communiste arabe et combattant pour la Palestine emprisonné en France depuis 1984 et libérable depuis 1999.
Depuis son arrestation en 1984, Georges Abdallah subit les attaques répétées des tenants du système.
Il y a quelques mois, c’était la députée insoumise Danièle Obono qui a fait l’objet d’un flot d’insultes sur Twitter pour son soutien au plus vieux prisonnier politique d’Europe. Parmi les réactions, on pouvait compter celle de l’avocat-éditorialiste d’extrême droite Gilles William Goldnadel ou encore celles des leaders du Printemps Républicain Gilles Clavreul et Laurent Bouvet.
Cette campagne ne ciblant que cette parlementaire alors que Georges Abdallah est soutenu par des dizaines de personnalités politiques de premier plan interroge forcément. Les pires injonctions à l’intégration et aux « valeurs de la République », avec un arrière fond négrophobe, ont été utilisées.
Des amalgames au service d’Israël
La polémique autour de la manifestation parisienne pour Georges Abdallah est née suite à un article du site d’extrême droite pro-israélien « Le Monde Juif » proche des groupuscules Brigade Juive et la Ligue de Défense Juive. Celui-ci, accompagné d’une vidéo, affirme que la manifestation scande à l’unisson « A mort Israël » et donc serait un rassemblement d’antisémites dans les rues de Paris.
Même si on distingue très clairement le slogan « A bas Israël », cette manœuvre est un classique des partisans de l’apartheid israélien. En effet, ils reprennent la thèse sioniste visant à assimiler tous les juifs à l’État sioniste. Mais ce qui était visé dans ce slogan, c’est bien Israël en tant qu’entité coloniale, raciste et poste avancé de l’impérialisme occidental dans la région.
L’accusation d’antisémitisme est trop grave pour qu’elle soit prise avec légèreté et nous condamnons avec la plus grande des fermetés ces minables opérations de communication qui visent à jeter l’opprobre sur une campagne d’une grande clarté politique. En effet, celle-ci soutient le combat de Georges Abdallah et de ses organisations – les FARL comme le FPLP – qui se sont battus et se battent contre le colonialisme, le racisme et pour une Palestine libre et démocratique pour toutes et tous de la mer au Jourdain.
Des personnalités politiques de premier plan en appui
Cette campagne initiée par les pires réseaux ultra-sionistes n’a pas tardé à être reprise par différentes personnalités politiques de premier plan.
Par exemple, le responsable Les Républicains Eric Ciotti a affirmé « entendre ‘Mort à Israël’ dans les rues de France en 2019 est insoutenable. Cet acte anti-sioniste et antisémite est intolérable ». Notons également qu’il utilise les mêmes amalgames que le président Macron pour tenter de criminaliser l’antisionisme.
Entendre "Mort à Israël" dans les rues de France en 2019 est insoutenable.
Cet acte antisioniste et antisémite est intolérable.
Je m'étonne qu'une telle manifestation de soutien au terroriste Georges Ibrahim Abdallah ait été autorisée à Paris par la @prefpolice ! pic.twitter.com/uFLZS8zCJR
— Eric Ciotti (@ECiotti) June 26, 2019
De son côté, l’ambassadrice de l’apartheid israélien en France Aliza Bin Noun s’est dit « choquée, ce d’autant plus que les organisateurs ont reçu l’autorisation de la Préfecture de police ».
On a scandé “mort à #Israël” ce samedi en plein cœur de #Paris. Pas étonnant: c’était lors d’une manifestation de soutien au #terroriste notoire Georges Ibrahim Abdallah! Je suis plus que choquée, ce d’autant + que les organisateurs aient reçu l’autorisation de @prefpolice
— Aliza Bin Noun (@AlizaBinNoun) June 26, 2019
Face à la calomnie, faisons front !
Cette nouvelle campagne de diffamation montre que, dans la diversité de ses expressions, la campagne pour la libération de Georges Abdallah se développe et gène les défenseurs du colonialisme et du racisme. Le Collectif Palestine Vaincra affirme à cette occasion son soutien aux Jeunes Révolutionnaires, initiateur du bloc rouge qui apparaît dans la vidéo incriminée, qui a subi de nombreuses attaques sur les réseaux sociaux à ce sujet.
A bas Israël ! De la Mer au Jourdain, Palestine aux Palestiniens ! pic.twitter.com/mtjehTNS9V
— Jeunes Révolutionnaires (@JR_EF_) June 24, 2019
Parallèlement, le député LREM Sylvain Maillard va proposer que l’Assemblée Nationale adopte « la définition de l’antisémitisme par l’IHRA » qui est une nouvelle tentative de censure du soutien au peuple palestinien. Nous ne devons pas laisser se développer en France une criminalisation de l’antisionisme. C’est notre devoir à toutes et tous.