Soha Bechara est née à Deir Mimas au Liban, le 15 juin 1967 et a grandi dans une famille orthodoxe orientale. Soha Bechara rejoint secrètement le Parti Communiste Libanais (PCL) en 1982, année de l’invasion du Liban par Israël.
Elle sera formée et active au sein du Front de Résistance Jammoul. Celui-ci a été créé afin d’organiser la résistance à l’occupation sioniste du Liban. Il était composé du PCL, mais aussi de l’Organisation d’action communiste-Liban (OCAL), du Parti d’Action Socialiste Arabe-Liban (ASAP-L) et avec le soutien d’organisations palestiniennes (comme le Front Populaire pour la Libération de la Palestine et le Front Démocratique pour la Libération de la Palestine).
Le 7 novembre 1988, Soha Bechara participe à une opération armée tentant de tuer le général Antoine Lahad, général de l’armée chef de l’Armée du Liban Sud (ALS). L’ALS était une milice fasciste libanaise à qui Israël avait confié la garde d’une bande de terre libanaise longeant la frontière avec la Palestine occupée.
Après s’être infiltrée dans la famille du général en tant qu’amie de sa femme, elle tirera 2 balles sur le général, le blessant grièvement. « A l’époque, j’étais jeune, j’étais poétique. Je lui ai tiré une balle pour mon pays, le Liban, une balle pour la Palestine ».
Elle sera capturée puis interrogée en Israël. Elle sera ensuite conduite à la prison de Khiam (le principal centre de détention israélien dans la zone occupée) au Sud Liban. Elle a été détenue dix ans, dont six ans à l’isolement, dans une cellule mesurant 1,80 m de long sur 80 cm de large, avec d’incessants interrogatoires sous la torture : « L’électricité, les tuyaux, l’eau… des décharges électriques durant quatre heures d’affilée. On ne peut que crier dans ces moments-là ». Un jour, ils ont amené sa mère pour qu’elle assiste aux tortures de sa fille.
Elle est enfin libérée le 3 septembre 1998 à la suite d’une intense campagne libanaise et européenne.
Elle sera accueillie en héroïne à son retour à Beyrouth. Depuis, même si elle vit en Europe, elle retourne régulièrement au Liban où elle est reconnue comme une véritable résistante. Elle continue de militer pour la libération de la Palestine, de ses prisonniers et pour un Liban démocratique non confessionnel.
La vie de Soha Bechara et son action de résistance sont racontés dans le documentaire « Soha, Retour au Pays du Hezbollah » de 2006