Une véritable campagne de harcèlement de la part de la police militaire sioniste contre le quartier de Jérusalem/Al-Quds d’Issawiya fait rage depuis le mois de juin.

Le scénario est toujours le même et il est quotidien : des fourgons de la police (police des frontières et d’unité anti-émeutes) s’arrêtent dans un endroit central du quartier – mosquée, zone commerciale ou carrefour principal. Des dizaines de policiers se déploient et mettent sous surveillance des pâtés de maisons. Bloquant tout le quartier, les policiers provoquent la population, visant hommes, femmes et enfants avec leurs fusils et attendent patiemment que l’émeute éclate. Si le blocage ne suffit pas, ils s’en prennent à des jeunes circulant dans le quartier, les fouillant et les humiliant. A ce moment là, la police paramilitaire peut alors « sécuriser la zone » à coup de grenades lacrymogènes et autres gaz poivrés.

La police fait régulièrement des arrestations d’habitant·e·s ayant osé se rebeller. Le 27 juin 2019, Mohammad Samir Obeid, 21 ans, habitant le quartier, se fera assassiné par la police. Les autorités détenant le corps ont fait pression sur la famille du martyr pour qu’elle fasse des funérailles avec 50 personnes maximum et sans drapeaux palestiniens. La famille refusera et les funérailles regrouperont plusieurs milliers de personnes.

Funérailles de Mohammad Samir Obeid le 1er juillet 2019

Plus tard, le gouvernement sioniste, à travers son premier ministre Netanyahu, a fait pression pour faire enlever la plaque commémorative placée sur une place du quartier.

 

Pourquoi cet acharnement contre le quartier d’Issawiya ?

La réponse est simple : cette campagne fait partie du projet du gouvernement sioniste de faire progresser la colonisation dans la capitale palestinienne Jérusalem/Al-Quds. Le quartier d’Issawiya se trouve entre le quartier de French Hill (la colline française, colonie israélienne), construit sur un terrain exproprié d’Issawiya et la colonie de Ma’ale Adumim. Le harcèlement quotidien des habitants de ce quartier est donc délibéré et a pour but de faire fuir les habitant·e·s du quartier pour laisser place à la colonisation. Des quartiers entiers de la capitale ont connu une intensification des démolitions de maisons et des expulsions, tandis que la municipalité construit des esplanades, des centres culturels et des attractions touristiques pour les colons sionistes des quartiers palestiniens.
Israël veut retracer les limites municipales de la ville afin de pousser les 120 000 Palestiniens, soit plus du tiers de la population palestinienne de la ville, hors de la ville.

Carte d’Issawiya – Source:Middleeeasteye.net