Depuis jeudi 17 octobre 2019, le Liban connaît une mobilisation inédite, déclenchée par une taxe sur la téléphonie mobile. La mobilisation a rapidement pris de l’ampleur et les revendications demandent à présent la chute du régime confessionnel et corrompu. Mardi 29 octobre, c’est le premier ministre Saad Hariri qui est contraint de démissionner.
De nombreuses forces progressistes dans le mouvement portent la revendication de la libération de Georges Abdallah, communiste libanais enfermé en France depuis 1984 pour des actions de résistance contre l’occupation israélienne. Robert Abdallah, porte parole de la Campagne pour la libération de Georges Abdallah au Liban et frère de celui-ci, explique que « depuis début 2013, avec la décision du pouvoir judiciaire français de le relâcher, puis de revenir sur cette décision, de nombreux Libanais ont été informés du cas de Georges Abdallah. Parce que le peuple est en état de soulèvement et que l’autorité au Liban est déficiente dans divers domaines, son incapacité à libérer Georges est devenue une revendication claire qui est entendue par le peuple qui se soulève. »
Dès les premiers jours de la mobilisation, des portraits de Georges Abdallah étaient brandis dans les manifestations comme à Beyrouth ou à Tripoli.
Et lors d’un rassemblement nocturne à Tripoli, l’exigence de la libération de Georges Abdallah est scandée par la foule. Cette vidéo deviendra virale et sera partagée partout des milliers de fois.
Ainsi, dans de nombreuses manifestations et sit-in du Nord au Sud du pays, l’exigence de la libération de Georges Abdallah s’affiche. Un peu partout dans le pays, des tentes sont installées dans les rues pour exiger la chute du régime mais on y voit également des affiches pour la libération du combattant libanais. Parallèlement, des manifestants brandissent des pancartes en soutien à sa libération.
Le 28 octobre, dans la ville de Saïda au Sud du pays, le rappeur Gaafar Toufar et le peuple libanais appellent à la libération de Georges Abdallah. Il réitérera dès le lendemain cette exigence au cœur de Beyrouth.
Traduction du poème lu à Beyrouth en hommage à Georges Abdallah :
Une exigence qui doit grandir partout pour qu’enfin Georges Abdallah retourne dans son pays après 35 ans de captivité dans les prisons françaises.
“Il est inimaginable Camarades, de pouvoir affronter durant des années la politique d’anéantissement dont font l’objet les protagonistes révolutionnaires incarcérés, sans la mobilisation solidaire assumée tout particulièrement sur le terrain de la lutte anticapitaliste/anti -impérialiste. C’est justement sur le terrain de cette lutte que l’on peut, et que l’on doit, apporter le soutien le plus significatif à nos camarades embastillés. C’est toujours ensemble, dans la diversité de l’expression solidaire, que l’on peut et que l’on doit faire avancer la mobilisation en assumant toujours plus le terrain de la lutte réellement en cours.”
Georges Abdallah, 19 octobre 2019