Le 11 décembre marque le 52e anniversaire de la fondation de la gauche révolutionnaire palestinienne moderne, incarnée dans le Front populaire pour la Libération de la Palestine. Le FPLP a présenté une vision révolutionnaire claire de la lutte pour la libération de la Palestine, du fleuve à la mer et au-delà : il n’a pas conçu la lutte palestinienne comme un projet nationaliste étroit, mais plutôt comme une lutte de libération arabe et internationaliste. Le FPLP a clairement identifié les ennemis du peuple palestinien, une identification qui persiste dans sa précision jusqu’à nos jours, et a défini la lutte à trois niveaux : palestinien, arabe, international.

Malgré le passage du temps et malgré tous les développements (destruction du bloc socialiste en Europe et en Union soviétique, désastreux processus d’Oslo, institutionnalisation de l’Autorité Palestinienne, intensification des attaques impérialistes), cette gauche révolutionnaire palestinienne continue non seulement de tenir bon mais de proposer une vision de la libération qui continue d’inspirer la lutte, le sacrifice et l’engagement pour la libération en Palestine et dans le monde. Il n’est pas surprenant que de nombreux Palestiniens rejettent le cadre actuel des «factions» et leur incapacité à prendre une position révolutionnaire pour faire face au statu quo, y compris la classe capitaliste palestinienne qui continue de rechercher les avantages illusoires d’Oslo et d’un faux «État». L’héritage révolutionnaire du FPLP n’est pas celui d’être « une autre faction », mais de présenter une vision de gauche significative pour vaincre le sionisme, l’impérialisme et la réaction et obtenir la victoire, le retour et la libération.

Ahmad Sa’adat, Khalida Jarrar, Wael Jaghoub, Ahed Abu Ghoulmeh, Kamil Abu Hanish et les centaines de prisonniers palestiniens du FPLP poursuivent leur combat derrière les barreaux, tandis que les Palestiniens de gauche luttent partout pour la libération. Le FPLP, comme d’autres organisations de résistance palestinienne, a été systématiquement pris pour cible par l’État sioniste et les puissances impérialistes qui le soutiennent et le maintiennent, notamment les États-Unis, l’Union Européenne et le Canada.

Le but des lois « anti-terroristes » et la « désignation » du FPLP [comme organisation terroriste] ne servent pas seulement à justifier la persécution légale et politique, la déportation ou l’emprisonnement des combattants palestiniens – sans parler de l’assassinat physique et politique systématique des dirigeants révolutionnaires palestiniens par les forces armées sionistes. Il sert également à tenter de rompre le lien entre les mouvements de solidarité dans le monde, les communautés palestiniennes en exil et la diaspora et leurs mouvements de libération engagés dans la lutte sur le terrain, y compris leurs prisonniers derrière les barreaux. La répression « antiterroriste » vise également à changer notre façon de penser et de concevoir nos propres mouvements, avec la menace d’une persécution étatique qui plane au-dessus de nous. Il n’est pas séparé du processus d’ONGisation, de dépolitisation et d’alignement libéral qui est une autre tendance imposée par le pouvoir d’État au mouvement palestinien de libération.

Après tout, même l’organisation des ONG, la lutte juridique et l’organisation populaire sont rapidement qualifiées de «terrorisme» quand elles continuent de défendre les droits fondamentaux des Palestiniens – c’est le but de la campagne de peur promulguée par le «ministère israélien des Affaires stratégiques». À l’occasion du 52e anniversaire du lancement de la gauche révolutionnaire palestinienne, malgré toutes les formes de répression, de ciblage et de répression, les faits restent clairs : les Palestiniens affrontent le sionisme, l’impérialisme et les régimes réactionnaires arabes dans leur lutte pour la liberté, qui est au cœur de réaliser la libération collective et la justice internationale. Malgré tous les mécanismes « antiterroristes » qui visent à dépouiller le mouvement palestinien et son bras solidaire de son histoire, de son leadership et de sa vision politique, la lutte persiste, persévère et se poursuit jusqu’à la victoire.

L’histoire du FPLP est une histoire palestinienne et arabe riche et profonde, mais aussi internationale, d’entraide et de solidarité entre combattants anti-colonialistes et mouvements anti-impérialistes qui se sont joints à la lutte sous toutes ses formes.

Comme l’écrit Ghassan Kanafani, « la cause palestinienne n’est pas seulement une cause pour les Palestiniens, mais une cause pour chaque révolutionnaire, où qu’il soit, comme une cause des masses exploitées et opprimées à notre époque. » Cela reste vrai aujourd’hui, et le défi est pour nous d’être à la hauteur de cet héritage continu, sur la voie de la clarté et de la lutte qui l’ont fait naître.

 

Charlotte Kates, coordinatrice internationale du réseau de soutien aux prisonniers palestiniens Samidoun

 

Source – Traduction : Collectif Palestine Vaincra