La taille des colonies de peuplement a augmenté depuis le début des années 90, sous les gouvernements travaillistes ou du Likoud, et a plus que doublé depuis le début de la Conférence de Madrid (octobre 1991) et à ce jour plus de quatre fois.

La colonisation juive sioniste a débuté en Palestine (sous occupation turque ottomane) en 1859 et certaines tentatives pourraient remonter des années plus tôt. Pendant près d’un siècle, ces colonies ont été financées par des riches dignitaires juifs sionistes européens. En 1859, Lord Montfiory a construit une colonie, limitrophe de Jérusalem. Ce quartier a porté son nom. Il construisit sept autres quartiers jusqu’en 1892.

En 1870, l’école d’agriculture McVeigh Yisrael a été créée près de la ville de Yazur sur une superficie d’environ 2 600 hectares, financée par le baron Edmund de Rothschild et le baron Maurice de Hirsch.

La Société évangélique allemande a commencé ses activités colonialistes en 1869 après la promulgation d’une loi ottomane en 1867 autorisant les étrangers à posséder des terres dans l’Empire ottoman. Elle a aidé l’organisation juive sioniste « les gardiens du Temple » à établir une colonie à Haïfa, connue aujourd’hui sous le nom de quartier allemand.

Le 1er août 1882, les « Amoureux de Sion » ont commencé à construire la colonie de « Rishon Lezion » (la première de Sion), située sur les terres du village palestinien d’Ayoun Qara, près de la ville de Jaffa. Ensuite, la colonie de « Rosh Pina » a été construite sur les terres du village d’Al-Jaouna, près de la ville de Safed, puis la colonie de « Petah Tikva » (Porte de l’espoir) s’installe sur les terres du village palestinien de Malbes, la colonie de « Zichron Yaakov » sur les terres de Zimarin à « Zion » sur les terres de Sarfand et « Ein Zeitim » sur le territoire de Ein Zeitoun, près de Safed aussi…

Ces colonies constituaient le pivot de la politique de colonisation rampante, dépendant, au début, principalement de l’aide étrangère, surtout de la part de Juifs européens, notamment du baron Rothschild. Lors du premier congrès sioniste de 1897 à Bâle (Suisse), le nombre de colonies s’élevait à 17, sur une superficie de 140 mille hectares environ.

La colonisation sioniste se poursuivit sous la protection de la Grande-Bretagne et des pays coloniaux occidentaux qui occupaient la plupart des pays arabes, et grâce à la trahison des quelques régimes arabes semi indépendants (Arabies Saoudite, Irak, Syrie, Égypte…). La Grande Bretagne a facilité la colonisation, bien avant le « Mandat » qui équivaut à une occupation, en bonne et due forme. La guerre de 1947 – 1949, et la déclaration de « la naissance » de l’Etat-Colonie d’Israël, s’est déroulée avec l’aide, et sous la protection de l’Europe et des États-Unis d’Amérique, en plus de la trahison des régimes arabes.

Aujourd’hui, les dirigeants palestiniens, héritiers de l’OLP, poursuivent la politique de trahison des régimes arabes. Ils multiplient les concessions gratuites, sans aucune contrepartie. Ils se sont transformés en collaborateurs et « indics » de l’occupant. Les forces de sécurité palestiniennes arrêtent préventivement les militants, les torturent, avant de les livrer à l’occupant de leur pays, leur terres, à l’oppresseur, au geôlier… Pendant ce temps, l’occupation continue, avec son lot de confiscation des terres, à raser les terres au bulldozer, à déraciner des oliviers centenaires ou millénaires, à tuer des enfants et des adolescents, des femmes et des personnes âgées, à attaquer quotidiennement les maisons, les lieux de cultes et les établissements publics, à bombarder, bloquer et affamer les palestiniens de Gaza…

 

Article de Tahar Moez paru initialement sur Kana’an Online en novembre 2019