Le 11 mai dernier, le magazine Le Point publiait une tribune au titre évocateur : « Protégeons les Arabes qui dialoguent avec Israël ». Signée par les défenseur·e·s de l’apartheid israélien en France, on y retrouve associées des dizaines de personnalités politiques du Parti Socialiste aux Républicains, de Meyer Habib à Manuel Valls en passant par Sylvain Maillard et Anne Hidalgo. Rien d’étonnant de retrouver parmi les signataires, Jean-Luc Moudenc, actuel maire de Toulouse, coutumier d’un soutien sans faille à l’apartheid israélien.

Derrière des intentions affichées de paix et de dialogue, cette tribune répond à un agenda politique précis. Elle vise à promouvoir et soutenir le gouvernement d’union israélien qui a annoncé vouloir annexer près de 30% de la Cisjordanie occupée dès juillet prochain. Une telle décision est largement dénoncée y compris par l’Union Européenne, tout en excluant évidemment des sanctions contre son allié stratégique dans la région.

Il s’agit donc avant tout d’un soutien politique à Israël et une nouvelle promotion de la normalisation des rapports avec l’apartheid israélien, en particulier dans le Monde Arabe, via un « Conseil arabe pour l’intégration régionale ». Cette stratégie est le résultat d’un long processus de développement des relations entre certains régimes réactionnaires arabes et l’État sioniste autour de l’axe incarné par l’Arabie Saoudite et les Émirats Arabes Unis sous le patronage des États-Unis.

Depuis plus de 72 ans, le peuple palestinien se bat pour la reconnaissance de son droit à l’autodétermination et contre la colonisation de peuplement occidentale dont ils sont victimes. La lutte contre la normalisation est un moyen de résister à l’oppression, à ses mécanismes et à ses structures. Promouvoir un dialogue sans principe avec Israël c’est promouvoir le statu-quo colonial.

C’est dans ce cadre que la tribune affirme qu’« il n’y aura pas de paix sans le développement d’une culture de paix, laquelle passe par l’établissement d’un dialogue franc et ouvert entre les sociétés civiles du monde arabe et la société israélienne » et dénonce le boycott d’Israël comme « une démarche contre-productive ».

Mais cette prétendue « culture de paix » est une escroquerie politique au service de la colonisation. Depuis 72 ans, Israël n’a que faire de la paix ou de la guerre. Ce qu’elle veut c’est la terre. La « culture de paix » c’est ce qui a amené la direction de l’OLP à signer les accords d’Oslo en 1993 et l’Autorité Palestinienne à participer à une coordination sécuritaire en Cisjordanie occupée avec l’État sioniste. Le résultat est sans appel ! La situation n’a jamais été aussi catastrophique pour le peuple palestinien : Israël a colonisé plus de 85% des terres palestiniennes ; des millions de réfugié·e·s palestinien·ne·s se voient refuser le droit de rentrer chez eux ; Gaza vit toujours sous blocus ; Israël enferme et torture des milliers de Palestinien·ne·s dont des enfants chaque année et la liste n’est malheureusement pas exhaustive.

A l’opposé de Jean-Luc Moudenc et de ses acolytes, le Collectif Palestine Vaincra appelle à promouvoir une culture de la résistance et à rejeter toute forme de normalisation avec Israël !

Celle-ci passe évidemment par le boycott d’Israël, la fin de tout partenariat avec l’apartheid israélien (à l’image du jumelage Toulouse Tel-Aviv) et le soutien à la résistance palestinienne qui se bat pour la seule solution juste et durable : une Palestine libre et démocratique de la mer au Jourdain.