Une cour de sûreté de l’État jordanien a condamné pénalement cinq jeunes hommes, les accusant d’avoir tenté de mener une action de résistance palestinienne contre les forces sionistes à Jérusalem occupée et les condamnant à cinq ans de prison. Mohammed Khatib, coordinateur de Samidoun Europe, a sévèrement condamné le procès et le système qui en est responsable. Il a affirmé que cette condamnation est « un coup de couteau dans le dos des peuples palestinien et jordanien qui sont tombés dans la lutte pour la défense de la Palestine ».
Les cinq hommes ont été accusés de « menaces de violence » graves et traduits devant des juges militaires, et le procureur de la sécurité nationale les a poursuivis. Les cours de sûreté de l’État et les accusations de « terrorisme » ont été utilisées à plusieurs reprises pour criminaliser les Jordaniens et les Palestiniens pour leur implication présumée dans la résistance palestinienne et libanaise. De telles politiques « anti-terroristes » n’ont rien à voir avec la protection des intérêts ou de la sécurité des Jordaniens ou des Palestiniens, mais ne servent que les intérêts de l’impérialisme américain – un puissant soutien du régime jordanien – et de son partenaire stratégique, l’occupation israélienne.
Dans sa déclaration, Khatib a souligné que cette étape clarifie le « rôle fonctionnel de ce régime réactionnaire dans la protection de l’occupation, de ses ‘frontières’ et dans la protection de ses intérêts en se servant de la lutte pour la libération de la Palestine. Il n’y a aucune alternative pour ce système réactionnaire, il faut le démanteler. » Il a noté le rôle du régime jordanien et de son appareil de sécurité dans la lutte contre toute action conjointe jordano-palestinienne pour faire face à l’occupation, à l’intérieur et à l’extérieur de la Jordanie, qui partage la plus longue frontière avec la Palestine occupée.
« Le peuple jordanien est lié avec le peuple palestinien à travers l’histoire, la terre et le sang. La lutte pour la libération de la Palestine mérite une position nationale jordanienne fondée sur des principes qui se tient avec le peuple arabe pour affronter le sionisme, l’État israélien et l’impérialisme américain », a affirmé Khatib.
Il a également dénoncé les projets de collaboration en matière de sécurité entre l’occupation israélienne, le régime jordanien et l’Autorité palestinienne, notant qu’ils se déroulent avec la bénédiction du roi et des responsables de l’Autorité palestinienne, sous les auspices des propriétaires de banques et de la grande bourgeoisie des deux côtés du Jourdain. « Ce projet dangereux qui menace l’avenir de la Palestine et de la Jordanie doit être vaincu », a déclaré Khatib.
Mohammed Khatib a appelé les organisateurs et les jeunes militants jordaniens à prendre position et à rejeter toutes les tentatives de criminaliser la résistance sous ses diverses formes, demandant instamment que le régime jordanien « ne soit pas autorisé à continuer de cibler la résistance sans une véritable pression populaire de masse pour mettre fin à l’accord de Wadi Araba1 et à toutes les relations connexes fondées sur la négociation des droits des Palestiniens et des Jordaniens au profit de la colonisation, du sionisme et de l’impérialisme. »
Source : Samidoun – Traduction : Collectif Palestine Vaincra
1Traité de paix signé entre le régime jordanien et Israël en 1994 dans la ville frontière de Wadi Araba.