Mercredi 1er juillet, la radio Kol Aviv a diffusé une émission spéciale au lendemain du deuxième tour des élections municipales avec la présence de Jean-Luc Moudenc, maire de Toulouse, Franck Touboul, président du CRIF Midi-Pyrénées et Nicole Yardeni, présidente d’honneur du CRIF Midi-Pyrénées et nouvelle élue de la majorité municipale.

Sans surprise, l’émission s’est ouverte sur l’échec du CRIF dans sa tentative de faire interdire la manifestation appelée par une vingtaine d’organisations contre le projet de plan d’annexion de la Cisjordanie. Dans une logorrhée vulgaire et mensongère, le présentateur interroge le maire nouvellement élu de Toulouse à ce propos.

Celui-ci déclare soutenir l’initiative du CRIF Midi-Pyrénées dans sa volonté d’entraver la liberté de manifestation en affirmant de manière mensongère que le boycott des produits israéliens est « juridiquement infondé » et que le préfet « pourrait sur cette base là prononcer l’interdiction de cette manifestation ». Rappelons à M. Moudenc que cette manifestation était organisée par plus de vingt organisations et dénonçait le projet de plan d’annexion de la Cisjordanie, largement remis en cause y compris par l’Union Européenne. Par ailleurs, M. Moudenc défend avec ferveur l’apartheid israélien mais, son engagement ne doit pas lui faire oublier le droit. La Cour européenne des droits de l’homme (CEDH) a condamné la France pour entrave à la liberté d’expression suite à sa condamnation de militant·e·s qui appelaient au boycott des produits israéliens.

Jean-Luc Moudenc poursuit en affirmant qu’il y a un « consensus à Toulouse des uns et des autres pour ne pas suivre les prises de position de ce collectif » à propos du jumelage de Toulouse avec Tel Aviv. Mais encore une fois, M. Moudenc fait preuve d’imprécisions, aveuglé par son soutien au jumelage avec la capitale d’un État raciste. La signature de notre pétition par plus de 5300 Toulousain·e·s confirme le fait qu’il n’y a aucun consensus à Toulouse sur le sujet. Par ailleurs, différentes listes ont totalement ou partiellement soutenues cette revendication durant la campagne municipale. Enfin, plusieurs conseillers municipaux nouvellement élus ont affiché clairement leur soutien à ce mot d’ordre, en particulier Odile Maurin ou encore Jamal El Arch.

La multiplicité des attaques contre le soutien à la Palestine à Toulouse et contre le Collectif Palestine Vaincra en particulier, témoigne de la fébrilité des soutiens de l’apartheid israélien face au dynamisme des mobilisations engagées contre le colonialisme et le racisme.