Durant l’été 1982, le Liban est envahi et Beyrouth est assiégée par les forces armées israéliennes sous le commandement militaire d’Ariel Sharon. L’objectif affiché est de chasser les organisations de la résistance palestinienne du Liban, l’Organisation de Libération de la Palestine (OLP) ayant établi son quartier général dans la capitale libanaise après avoir été chassé de Jordanie suite aux événements de Septembre Noir.

Le 1er août, Israël lance un assaut contre la capitale libanaise. L’OLP et ses 15 000 combattants sont contraints de quitter le Liban et se replient à Tunis le 30 août 1982. L’offensive militaire israélienne, et notamment le siège de Beyrouth, provoque la mort de plus de 20 000 civils palestiniens et libanais, sans oublier le terrible massacre de Sabra et Chatila perpétré par des alliés aux forces sionistes. C’est la deuxième fois que des troupes sionistes occupent une capitale arabe après Jérusalem/Al Quds.

Le 15 septembre, l’armée israélienne rompt le cessez-le-feu et rentre dans la partie ouest de Beyrouth. Le 16 septembre, le Parti Communiste Libanais aux côtés de l’Organisation d’action communiste au Liban et du Parti d’action socialiste arabe annoncent la fondation de Jammoul, le Front de la résistance nationale libanaise. Celui-ci avait le soutien de plusieurs organisations palestiniennes, comme le Front Populaire de Libération de la Palestine, et regroupe plusieurs dizaines de milliers de résistants. Le 20 septembre 1982, le jeune Qasem Muhaidly a tiré le premier coup de feu sur un camion israélien annonçant le début des opérations militaires contre l’occupation israélienne. Il envoie un message manuscrit : « Nous avons tué un soldat israélien sur la route de Qilaya. La résistance a commencé. » De nombreuses opérations de résistance ont eu lieu, notamment à Beyrouth d’où les forces israéliennes se sont retirées moins de 10 jours après leur entrée.

Logo de Jammoul

Au début des années 1980, Jammoul a été la principale force de guérilla contre l’occupation israélienne. Au printemps 1985, elle avait réussi à libérer l’ouest de la Bekaa, de Rashaya et de grandes régions du sud de l’occupation israélienne. Le Front de résistance a réalisé 1113 opérations militaires contre l’occupation israélienne qui ont coûté la vie à 386 soldats israéliens, alors que 196 combattants du front sont tombés martyrs. Plus de 2000 combattants de Jammoul ont été emprisonnés, par exemple Soha Bechara et Anwar Yassin. Par ailleurs, les forces israéliennes détiennent toujours les corps de 9 martyrs de Jammoul : Elie Harb, Michel Saliba, Hussam Hijazi, Jamal Sati, Farjalla Fouani, Iyad Kser, Hassan Daher, Hasan Moussa et Yehya Khaled. Les opérations militaires de Jammoul diminueront dans les années 1990 suite à une vague d’assassinats de ses dirigeants. La dernière opération revendiquée aura lieu au Sud Liban en 1999. Le 25 mai 2000, l’armée israélienne est chassée des terres libanaises après 22 ans d’occupation.

Combattants de Jammoul

Alors que le Liban fait face à d’immenses défis, le peuple libanais célèbre chaque 16 septembre la fondation de Jammoul. Des milliers de partisans défilent tous les ans dans les rues de Beyrouth arborant logos et drapeaux du Front de la résistance nationale libanaise. Ces célébrations sont autant d’hommages rendus aux milliers d’hommes et de femmes qui se sont battus les armes à la main contre l’occupation israélienne mais aussi pour un Liban libre et démocratique. Un combat plus que jamais d’actualité.