Entretien avec Liliana Córdova Kaczerginski, militante pour la défense des droits du peuple palestinien et membre fondatrice de l’IJAN (Réseau International Juif Antisioniste), réalisé par le Collectif Palestine Vaincra en mars 2021. Elle revient sur ce qu’est l’antisémitisme et l’antisionisme, également sur les enjeux de l’offensive des partisans de l’apartheid israélien autour de la définition de l’antisémitisme présentée par l’IHRA (Alliance internationale pour la Mémoire de l’Holocauste).
Peux-tu te présenter ?
Je m’appelle Liliana Córdova Kaczerginski. Je suis née à Paris, de parents lituaniens, survivants du génocide nazi et j’ai grandi en Argentine. Mes parents m’ont ensuite envoyée dans une école juive où j’ai eu une éducation sioniste. Puis j’ai migré à Jérusalem. J’ai donc vécu en Palestine occupée durant 14 ans et j’ai fait des études de littérature à l’université hébraïque. J’ai ensuite été écœurée de vivre ici et de ne pas avoir un avenir, disons, internationaliste sur cette terre. Je suis donc partie vivre en France, où j’ai été conseillère d’éducation pendant vingt ans jusqu’à ma retraite. Je vis actuellement en Espagne.
Qu’est-ce que l’IJAN ?
L’IJAN – Réseau International Juif Antisioniste a été créé en 2008 à San Francisco, en Californie (États-Unis) par un groupe de Juifs et Juives qui venaient d’un peu partout. Généralement, il s’agissait de personnes antisionistes. L’essentiel pour nous, comme le souligne notre nom, était de lier « juifs » et « antisionistes ». En principe, on peut penser que dire juif et antisioniste est un oxymore. C’est un défi de dire ces deux mots ensemble. Ça ne devrait pas être le cas, mais dans les faits c’est un défi. Et c’est pour cela qu’on tenait beaucoup à ce que le nom de ce réseau soit porté avec ces deux concepts. Il y a une longue histoire des Juifs/Juives antisionistes, nous n’avons rien inventé. Même si notre vision est peut-être un peu différente des autres groupes. Ça ne veut pas dire que les autres n’ont pas de légitimité, mais nous, nous considérons comme faisant partie du mouvement anticolonialiste, anti-impérialiste, anticapitaliste et bien sûr antisioniste et antiraciste. Nous ne sommes pas des judéocentriques, nous ne pensons pas avoir un message particulier à transmettre, sinon que pour nous, l’essentiel, c’est que l’antisionisme soit une partie du mouvement global. Et pour nous également, l’importance d’être antisioniste va avec la nécessité de revendiquer le droit des Palestinien·ne·s. Donc l’IJAN fait partie du mouvement de solidarité avec le peuple palestinien.
On tire notre légitimité de là, on n’accepte pas que les sionistes parlent en notre nom. La première action publique de l’IJAN fut une manifestation à San Francisco pour le droit au boycott d’Israël, pour le BDS (Boycott, Désinvestissement, Sanction), mouvement déjà fondé en 2005. En 2008, on a considéré que manifester notre adhésion au mouvement de boycott était notre manière claire de dire où on se situait dans le champ politique.
Qu’est-ce que l’antisémitisme ?
L’antisémitisme fait partie des théories et des pratiques racistes. A l’IJAN, on tient beaucoup à parler de judéophobie parce qu’on pense que ça introduit le concept d’antijudaïsme ou antijuif dans la sphère de l’antiracisme de manière générale. Le concept d’antisémitisme est un peu ambigu, parce qu’il y a aussi des sémites qui ne sont pas Juifs/Juives. Donc parler de judéophobie, c’est plus précis parce que ça porte vraiment le nom « juif ». La judéophobie, comme tous les racismes, est une manière de discriminer, persécuter et exterminer une collectivité humaine qui est généralement minoritaire, dépourvue de pouvoir, et qui est détestée par l’ethnie majoritaire. Elle s’accompagne généralement d’un nationalisme exclusiviste et suprémaciste. Le racisme est un fléau que ne subissent pas seulement les Juifs/Juives. Il y a beaucoup de collectivités humaines qui sont victimes de ces théories et pratiques racistes. La judéophobie dérive surtout d’un anti-judaïsme chrétien qui date depuis la création de la religion chrétienne. En effet, les personnes juives ont été considéré·e·s comme le peuple déicide. Cette vision et cette théorie racistes viennent donc d’Europe et non d’Asie, du Monde Arabe ou d’ailleurs. Ce qui est important de mentionner également c’est la théorie raciste de Gobineau et son Essai sur l’inégalité des races humaines paru en 1853 et 1855, dans lequel il différencie l’espèce humaine par races. Une de ces races comprend les sémites, visant évidemment les Juifs/Juives parce qu’ils étaient les seul·e·s non-chrétien·ne·s habitant en Europe à cette époque. Donc les personnes juives étaient ciblées. Aujourd’hui, il s’agit d’autres communautés, notamment les noir·e·s, les Arabes et les Rroms.
Qu’est-ce que le sionisme ?
Le sionisme a été notamment une réponse à cette situation de judéophobie qui a commencé à être très aiguë à partir de 1880. C’est devenu presque un racisme d’État en Europe de l’Est et Centrale. Puis, la vague des pogroms a commencé. C’est-à-dire des persécutions et des agressions jusqu’à la mort des Juifs/Juives. Donc une des réponses que les Juifs/Juives se sont données était le sionisme.
Par ailleurs, les sionistes qui se considèrent comme faisant partie d’un mouvement d’autodétermination du « peuple juif » comme ils disent, voyaient donc le destin des Juifs/Juives dans un cadre politique étatique qui leur était propre, à travers l’idée d’État nation. Pour notre part, nous ne considérons pas les personnes juives comme faisant partie d’une nation. Nous sommes des citoyen·ne·s de différents États. Pour beaucoup, l’identité et l’appartenance au collectif juif n’est pas de l’ordre d’un sentiment national sinon plutôt de l’ordre du religieux, culturel, familial, etc. Mais la vision essentialiste du sionisme, c’est de voir dans les Juifs/Juives un peuple dans le sens de « nation » et donc qu’ils ont le droit à l’autodétermination.
Immédiatement avec cette théorie politique qui est née en 1897, il y eu des réactions, notamment des Juifs/Juives religieux en 1900. Trois ans après, ils ont dénoncé le sionisme comme étant une théorie qui va à l’encontre du judaïsme. De ce point de vue , le judaïsme doit accomplir les préceptes religieux mais ne doit pas être amené à se constituer comme nation. Nation qui sera nécessairement infidèle à ces préceptes ; un État quelconque qui administrera les affaires d’une manière laïque. Puis il y a eu d’autres réactions, surtout des Juifs/Juives qui appartenaient au mouvement ouvrier, comme le Bund. Pour eux, le plus important était de se battre contre le racisme avec l’ensemble du mouvement ouvrier en Europe de l’Est. Plus tard, il y a eu d’autres approches de la question antisioniste, comme les Juifs/Juives libéraux qui ont considéré que ce n’était pas normal de s’installer dans une région éloignée de leurs traditions, ce qui allait nécessairement provoquer la haine des habitant·e·s natifs/ves.
Donc beaucoup de personnes juives ont réagi de manière assez claire contre le sionisme, le considérant comme un malheur. Ensuite, il y a eu le développement d’un antisionisme plus moderne qui est généralement proche des mouvements marxistes. En Palestine occupée, cela a commencé avec un groupe de Juifs/Juives israélien·ne·s en 1962. Celui-ci a rompu avec le Parti communiste israélien parce qu’ils considéraient que ce parti ne faisait pas une analyse anti-coloniale correcte de la situation en Palestine. Ainsi, ils fondent en 1962 le groupe Matzpen (ce qui signifie « boussole »), qui se réclame du socialisme antisioniste. C’est un groupe très petit, dans lequel j’ai fait mes premières armes et qui, à son apogée, comprenait environ 100 personnes. Mais son influence intellectuelle a été très importante, pas seulement en Palestine occupée, mais aussi dans le monde. Ce groupe a analysé le mouvement sioniste comme un mouvement du colonialisme de peuplement et non comme un mouvement de libération nationale, donc nécessairement raciste et suprémaciste. Pour les Palestinien·ne·s c’était une évidence depuis longtemps.
Je voudrais aussi signaler que dans toute l’histoire des antisionistes, il y a aussi l’antisionisme des Juifs/Juives des pays arabes qui est très important. Par exemple, il y a Abraham Serfaty, qui a été un des fondateurs de Ila al-Amam qui était un groupe marxiste révolutionnaire marocain. Aujourd’hui, Sion Assidon est aussi un juif antisioniste marocain qui milite pour les droits du peuple palestinien. En Tunisie, il y avait Gilbert Naccache qui faisait partie du mouvement marxiste et anticoloniale. En Égypte, il y a eu Henri Curiel, qui a été un compagnon des revendications anticoloniales en Egypte et du FLN algérien. Et il y a aujourd’hui une intellectuelle très importante, une universitaire qui s’appelle Ella Shohat, originaire d’une famille juive irakienne. Elle est marxiste et professeure à New-York. Donc, comme on peut voir, l’antisionisme juif n’est pas une petite secte mais un mouvement historique pertinent.
Comment analyse-tu la politique pro-israélienne qui vise à assimiler l’antisionisme à l’antisémitisme ?
Je pense que cela arrive à un moment où le mouvement de solidarité avec les droits du peuple palestinien se renforce de jour en jour. Le mouvement sioniste a de plus en plus mauvaise presse à l’intérieur du mouvement international et des mouvements populaires internationalistes. Aujourd’hui, même des journaux mainstream et des ONG israéliennes relativement importantes disent qu’Israël est un État d’apartheid. Donc par rapport à ça, l’appareil de propagande israélien doit donner une réponse. Ils ont une peur bleue que les jeunes Juifs/Juives américain·e·s aux États-Unis soient de plus en plus critiques vis-à-vis de la politique israélienne et d’envisager des analyses antisionistes. La réponse est de cibler tous ces mouvements. Et donc, qu’est ce qu’il y en a comme arme ? Dire que vous êtes antisémite. C’est très facile. Comment quelqu’un peut prouver qu’il n’est pas raciste ?
Donc leur cible, c’est tout le mouvement de gauche, disons la gauche « sérieuse ». Je ne parle pas de la sociale-démocratie qui est un soutien d’Israël. Je parle des mouvements de gauche, les marxistes, les trotskistes, les anarchistes, etc. Et bien-sûr tout le mouvement palestinien et de solidarité avec les Palestinien·ne·s. Dans cette attaque, l’appareil de propagande israélien s’accompagne d’une alliance presque honteuse avec la droite et l’extrême droite.
La définition de l’IHRA sur l’antisémitisme est correcte. Le problème, ce sont les exemples qui lui sont liés. Et là, la confusion entre l’antisémitisme et la critique d’Israël est complètement claire. D’une certaine manière, ils « kidnappent » les Juifs/Juives du monde pour servir leur objectif politique. Pour le moment, ils arrivent à obliger les États à accepter la définition de l’IHRA sur l’antisémitisme. Je dis « obliger » parce qu’ils font un lobbying très offensif et agressif. Et si les États refusent, ils sont considérés comme antisémites. Mais pour le moment, on voit que la grande majorité des pays qui ont voté ce texte, l’ont fait d’une manière non contraignante. Et ça c’est important. Je sais que même en France, quand le texte a été adopté, il y a beaucoup de député·e·s qui n’étaient pas présent·e·s, qui se sont déclaré·e·s absent·e·s pour ne pas être obligé·e·s de voter cette horreur. C’est quand même assez significatif. Et nous considérons que cette définition est un manque de respect total aux collectifs juifs du monde. Chacun peut se définir comme il veut, sionistes, antisionistes ou simplement ne pas se soucier de la situation en Palestine. Par cette définition, ils essayent de montrer au monde que les personnes juives et Israël se confondent ; qu’il n’y a pas d’espace pour être juif sans faire allégeance à Israël.
Qui est impliqué dans cette opération de soutien à l’apartheid israélien ?
L’extrême droite est très contente avec ça et soutient cette initiative. On peut s’en étonner : l’extrême droite est traditionnellement judéophobe. Mais ils sont ravis d’être des compagnons d’Israël qui sert justement les intérêts de l’impérialisme.
En Espagne, on a le groupe Vox qui est ouvertement allié avec les lobbies sionistes comme ACOM (Action et Communication sur le Moyen-Orient). Vox et l’équivalent du Rassemblement National ici. Tout le monde s’en étonne. Comment peuvent-ils s’allier avec des fascistes, des néo nazis, qui sont généralement judéophobes ? Je pense que ce n’est pas tellement difficile à comprendre. Une des stratégies de l’État d’Israël est la diffusion de l’islamophobie. Israël joue un grand rôle là-dedans parce que la rupture essentielle dans la société israélienne se situe entre Juifs et Arabes. Nécessairement, l’islamophobie est un pilier de la stratégie israélienne. Nous savons très bien que pour les groupes d’extrême droite, les immigré·e·s du Tiers-Monde sont les ennemi·e·s à abattre. Sionistes et extrême droite sont donc ensemble dans cette lutte contre le Sud de manière générale, et soutien au suprémacisme blanc. Israël, malgré une très forte population venant de pays arabes et du Sud, se considère comme un « pays blanc ». Effectivement, l’élite est en grande majorité européenne. Donc Israël et l’extrême droite ont cette lutte en commun contre les peuples du Sud. Ce n’est donc pas étonnant qu’ils arrivent à s’entendre.
On peut également mentionner les groupes conservateurs catholiques, qui sont un nombre important comme partie du lobby sioniste. Ce sont les chrétiens sionistes, généralement des protestants, anglicans ou des mouvements qui partent de la racine protestante. En effet, le sionisme a été beaucoup aidé par l’Église anglicane. Il ne faut jamais l’oublier. Il existe une lecture très textuelle de l’Ancien Testament dans laquelle le peuple juif a un rôle très important pour la deuxième venue du Christ. Cette galaxie des chrétien·ne·s sionistes représente des millions d’adeptes aux États-Unis avec une force économique très importante. Elle aide beaucoup l’appareil sioniste. Ce n’est pas seulement une aide théorique, ils en sont également des acteurs. Acteurs de la colonisation de la Cisjordanie d’une manière constante et importante.
Quelle réponse le mouvement antisioniste doit-il donner à cette offensive ?
Notre rôle est vraiment de montrer que la lutte contre la judéophobie, l’antisémitisme est un devoir pour nous comme de lutter contre tous les racismes. Mais critiquer Israël et même critiquer l’idéologie sioniste et son projet, c’est aussi un devoir pour nous. Nous considérons donc la judéophobie comme une calamité tout comme le sionisme. Aujourd’hui, nous ne pouvons pas être antiracistes sans être antisionistes. Nous devons dévoiler leur stratégie. Parce que si l’on se tait, elle passe comme une lettre à la poste ! Et la dévoiler c’est montrer que d’abord être antisioniste c’est ne pas être antisémite. Parce que premièrement il y a beaucoup de Juifs/Juives qui sont antisionistes. Deuxièmement, comme tous les mouvements colonialistes, le sionisme est un mouvement raciste, haineux et suprémaciste. Et donc, l’antisionisme est une approche soucieuse des droits de l’homme et qui tient à une société sans racisme et sans discrimination.
Il ne faut pas se taire, c’est le plus important. Il faut se mobiliser partout. Que ça soit dans les institutions, les gouvernements locaux ou les maires, à n’importe quel échelon. Il faut vraiment aller et expliquer pourquoi on est antisioniste et que ça n’a rien à voir avec être raciste.
Remettre en cause la légitimité d’Israël, c’est être antisémite ?
Remettre en cause la légitimité d’Israël cela ne veut pas dire du tout qu’on n’accepte pas l’existence et la vie des juifs là-bas. Il faut bien différencier la légitimité de l’État et l’existence des personnes juives. L’État sioniste est un État suprémaciste, c’est-à-dire raciste et oppresseur par rapport à celles et ceux qui ne sont pas juives/juifs. Pour nous, les Juifs/Juives en terre de Palestine n’ont pas de droits nationaux mais des droits culturels, linguistiques, religieux. L’objectif pour les gens qui sont très critiques du projet sioniste c’est qu’il faut décoloniser la terre de Palestine. Maintenant, quel cadre cela va prendre ? On n’en est pas encore là.
L’antisionisme est vraiment une vision antiraciste, anticolonialiste, anti-impérialiste. Une vision de respect de la vie et des droits des Palestinien·ne·s. Je pense que c’est une cause que devraient défendre tous ceux et toutes celles qui se revendiquent comme progressistes.
La gauche israélienne est-elle progressiste ?
L’histoire de la gauche israélienne est un mythe. Le mouvement ouvrier sioniste a toujours été un mouvement colonial. Un mouvement suprémaciste, comme l’était le mouvement ouvrier d’Afrique du Sud dans la période de l’apartheid. Le kibboutz a été un grand mythe pour la gauche, pour l’extrême gauche aussi. C’est-à-dire pour les marxistes, les trotskystes, les anarchistes qui pensaient que le kibboutz était la grande réalisation humaine du rêve communautaire. En réalité, depuis 1920 le kibboutz a servi complètement le projet colonialiste dans lequel il fallait occuper la terre et expulser le peuple qui la travaillait. Le KKL – Fond national juif – était un fond d’investissements tournés vers les Juifs/Juives sionistes pour acheter des terres. Acheter des terres, c’était aussi immédiatement expulser les paysans qui la travaillaient. Et une grande majorité des kibboutz ont été fondés sur des terres et des villages palestiniens expulsés. On peut faire un rêve communautaire des plus jolis mais ça a servi complètement le projet sioniste à 100% parce qu’ils n’auraient pas pu coloniser autant de de terres pour en faire des bastions militaires si ce n’était pas à travers des kibboutz. Donc, ce qui était un mythe sioniste, il faut le dévoiler.
Face à ce mythe, quel est votre objectif ?
Notre objectif comme personnes juives antisionistes, avec beaucoup d’autres, c’est de dévoiler la narration sioniste qui a été une vraie intoxication pour beaucoup dans le monde occidental et aussi pour la gauche et même l’extrême gauche. Le Parti communiste par exemple, en France et aussi en Argentine, n’a jamais critiqué la nature coloniale d’Israël. Ils ont pu dire que c’était un allié de l’impérialisme mais pas un projet colonial. Alors oui, pendant la période de Lénine et même de Staline, cela a été vu comme un projet colonial. Mais après que l’Union soviétique a voté le plan de partage, ils ont changé complètement d’optique et ont soutenu les Juifs/Juives du Parti communiste aux dépends des Palestinien·ne·s. Mais en France et en Argentine, la gauche et l’extrême gauche (les trotskystes particulièrement) considèrent jusqu’à aujourd’hui que les Juifs/Juives israéliens sont une nation, donc ils ont le droit à l’autodétermination. C’est une erreur.
Entretien réalisé par le Collectif Palestine Vaincra en mars 2021.