Lundi 22 mars, le conseil municipal de la ville de Strasbourg a rejeté une résolution présentée par Jean Philippe Vette, conseiller municipal d’opposition Les Républicains, qui visait à adopter la définition de l’antisémitisme de l’IHRA.

Après les municipalités de Nice et Paris, ce vote avait pour but d’assimiler l’antisionisme à de l’antisémitisme. Dans une prise de position courage, la majorité écologiste de la ville a refusé de soutenir ce procédé inique qui vise à faire taire celles et ceux qui s’opposent à l’apartheid israélien. Dans une intervention durant le conseil municipal, le premier adjoint Syamak Agha Babaei a souligné « On ne peut pas dire que c’est une définition consensuelle qui ne pose pas de questions. […] Derrière cette définition, ils [les opposants juifs de ce texte] se sentaient instrumentalisés dans la liberté d’expression de critiquer la politique israélienne, y compris dans les lieux académiques ».

Jeanne Barseghian, maire EELV de Strasbourg, a également dénoncé avec émotion les méthodes ignobles du lobby pro-israélien qui n’ont eu de cesse d’insulter et menacer l’élue écologiste : « Moi ce que j’ai reçu ce sont des insultes, des agressions verbales sur les réseaux et les médias me traitant d’antisémite. […] Ce n’est pas acceptable que j’ai pu être insultée de cette sorte avec des collègues. […] En tant qu’arrière-petite-fille de personnes qui ont été persécutée pour leurs origines, pour leur religion. Et bien cette histoire douloureuse, je la connais. Cette histoire qui a été celle de millions de personnes, et je ne peux pas accepter qu’on l’utilise ou qu’on instrumentalise cette question. Je ne peux pas l’accepter dans ce conseil comme ailleurs. »

Suite au rejet de cette résolution, les différents partisans de cet État raciste et colonial ont multiplié les déclarations scandaleuses comme celle de l’ambassade d’Israël en France qui ose affirmer que Strasbourg se compromet avec le racisme, car elle refuse justement les amalgames qui nourrissent l’antisémitisme.

De son côté, Perrine, porte-parole du Collectif Judéo Arabe et Citoyen pour la Palestine de Strasbourg, a souligné : « Le vœu proposé a été largement rejeté (39 voix contre, 19 pour  LR, LREM et PS, 1 abstention) : la voix de la démocratie l’a emporté. La maire de Strasbourg, son 1er adjoint et d’autres collègues ont clairement rejeté cette tentative d’exploitation de la lutte contre l’antisémitisme. A Strasbourg, où nous menons des actions BDS assez régulièrement, nous avons été la cible d’attaques des sionistes et de leurs défenseurs à plusieurs reprises. Ils auraient voulu pouvoir nous empêcher d’agir et de manifester. Ce n’était pas la 1ère fois et cela ne sera pas la dernière : bien au contraire, cela nous encourage et nous montre que nous gênons les défenseurs de l’apartheid israélien. C’est avec joie que  nous organisons une action pour la Journée de la Terre palestinienne samedi prochain : la Palestine sera à nouveau bien vivante à Strasbourg ! »

Le Collectif Palestine Vaincra, membre du réseau international Samidoun, salue la décision courageuse du conseil municipal de Strasbourg de refuser d’adopter cette définition qui est une arme dans les mains des partisans de l’apartheid israélien. Le sionisme est un racisme, le combattre est le devoir de tous les antiracistes !