Mercredi 14 juillet, l’ambassadeur de France en Israël, Eric Danon, a remis la Légion d’Honneur à Ron Huldai, maire de Tel-Aviv, lors d’une cérémonie officielle organisée dans le cadre des célébrations de la fête nationale française. Le fonctionnaire français a déclaré : « Depuis que M. Huldai a été élu maire pour la première fois il y a plus de deux décennies, les liens entre Tel Aviv et ses trois villes partenaires françaises (Paris, Toulouse et Cannes) se sont considérablement renforcés ».
Mais derrière la propagande pro-israélienne, rappelons qui est Ron Huldai. Présenté à tort comme une personnalité progressiste et un opposant de l’extrême droite au pouvoir, celui-ci incarne l’autre facette du projet sioniste. Il fut un membre important du Parti Travailliste qui a mis en œuvre le nettoyage ethnique et la colonisation des terres palestiniennes en 1947-1948 durant la Nakba. Par ailleurs, Ron Huldai est un criminel de guerre notoire. Ancien pilote de chasse de l’armée israélienne pendant 26 ans, il a pris part aux frappes aériennes durant la Naksa de juin 1967 faisant 20000 morts arabes. La victoire écrasante d’Israël et de ses alliés durant cette guerre a ouvert la voie à 50 ans d’occupation de territoires palestiniens et syriens, à Jérusalem-Est, sur le plateau du Golan et en Cisjordanie.
Réagissant à cette décoration, le maire de la capitale de l’apartheid israélien a affirmé : « À certains égards, à Tel Aviv, nous nous considérons comme les ambassadeurs ici en Israël de tout ce qui est bon, juste et beau en France. Je promets que nous continuerons à travailler ensemble, à créer ensemble et à inculquer davantage nos valeurs et notre culture communes ».
Derrière le faste des célébrations, le véritable objectif d’une telle décoration est de renforcer les liens politiques et économiques entre la France et l’État sioniste. Depuis plusieurs années, Tel Aviv est construit comme une vitrine diplomatique dans le but de normaliser et promouvoir Israël. Pourtant, cette ville est à l’image de l’occupation israélienne. Elle s’est construite par la destruction de villages palestiniens et le nettoyage ethnique des populations indigènes, notamment durant la Nakba, comme le rappelle le militant anticolonialiste israélien Eitan Bronstein Aparicio dans cet entretien qu’il nous avait accordé en février 2020 :
Le Collectif Palestine Vaincra dénonce cette décoration remise à un criminel de guerre et nous réaffirmons la nécessité de mettre fin au jumelage de Toulouse avec Tel Aviv, véritable outil de propagande au service de l’apartheid israélien.