L’Autorité palestinienne (AP) poursuit sa série d’arrestations et d’attaques visant les défenseurs des droits humains et les militants palestiniens qui protestent contre l’assassinat de Nizar Banat le 24 juin par les forces de sécurité de l’Autorité palestinienne et contre leur coordination permanente avec l’occupation israélienne. Lundi 5 juillet, des dizaines de Palestiniens ont été arrêtés par les forces de sécurité de l’AP, dont Ubai Aboudi (directeur du Bisan Center), Omar Assaf (membre du Forum démocratique palestinien), Arjan Karajah, Khaled Odetallah, Ahmed al-Kharouf, Omar al-Awri, Khaled Awad, Hussam Barjas, Tayseer al-Zabri, Omar al-Jallad, Sari Othman Hammad, Adli Izzat Hanaisha, Osama al-Badir, et Bashir al-Khairy (bien qu’al-Khairy, un dirigeant palestinien chevronné, ait été libéré plus tard).

Alors que les familles et les camarades des détenus se rassemblaient devant le poste de police de Ramallah pour exiger leur libération, d’autres personnes ont été arrêtées, dont Mays Abu Ghosh (militante étudiante et ancienne prisonnière politique), Deema Amin et Nadia Habash du Bisan Center, Hind Shraydeh (écrivaine palestinienne et épouse d’Ubai Aboudi), Diala Ayesh de Lawyers for Justice, et Shatha et Aws Assaf (fils et fille d’Omar Assaf).

Les forces de l’AP ont également attaqué violemment des manifestants, dont Haithem Siyaj, ancien prisonnier et camarade de Basil al-Araj, qui a été frappé à la tête et se trouve actuellement à l’hôpital. La plupart des personnes qui ont été saisies par l’AP sont d’anciens prisonniers politiques dans les prisons israéliennes.

Samidoun Palestinian Prisoner Solidarity Network, dont est membre le Collectif Palestine Vaincra, exige la libération immédiate de tous ces détenus politiques. Les membres du réseau Samidoun en Palestine occupée manifestent actuellement avec de nombreuses autres personnes devant le poste de police de Ramallah, suite à l’arrestation de membres de leur famille et à l’utilisation de gaz poivré contre les manifestants. Ils appellent à une large participation, notant que « seule la solidarité populaire peut nous protéger de cette oppression violente et des crimes contre le peuple palestinien. »

Ces attaques font suite à des jours de répression violente visant les manifestations dans les rues de Ramallah. Des militants palestiniens ont raconté que les services de sécurité les ont battus, ont menacé leur vie, ont volé leurs téléphones et ont tenté de les terroriser et de les empêcher de descendre dans la rue contre la coordination de l’AP avec le régime d’occupation israélien.

Malgré ces tactiques répressives, les Palestiniens en Palestine, en exil et en diaspora continuent de protester contre l’assassinat du militant palestinien Nizar Banat par les forces de sécurité de l’Autorité palestinienne, soulignant le rôle de l’Autorité palestinienne en tant qu’agent collaborant avec le régime d’occupation israélien dans le cadre de la « coordination sécuritaire » qui sous-tend les accords d’Oslo. Alors que des milliers de personnes sont descendues dans les rues de la Palestine occupée pour protester contre le rôle des forces de sécurité de l’Autorité palestinienne en tant qu’agents coloniaux de l’occupation, elles ont été victimes de passages à tabac brutaux, de vols massifs de téléphones dans le but de bloquer la documentation, et de tentatives des forces de sécurité en civil de s’en prendre à des manifestants individuels.

Plusieurs membres du réseau Samidoun en Palestine occupée ont été frappés à coups de pierres et de matraques, se sont fait délibérément jeter du café chaud dessus et se sont fait voler leur téléphone par des forces de sécurité de l’Autorité palestinienne en uniforme ou en civil, aux côtés de dizaines, voire de centaines d’autres Palestiniens soumis au même traitement. Les forces de sécurité de l’Autorité palestinienne responsables de ces attaques sont les premières responsables de la coordination sécuritaire avec l’occupation israélienne, et de l’assassinat brutal de Nizar Banat par plus de 25 membres des forces de sécurité de l’Autorité palestinienne qui ont fait exploser la porte de son domicile de ses gonds avant de le battre à mort avec des barres de fer devant sa famille.

Ces agressions répressives se poursuivent également en dehors de la Palestine occupée. À Beyrouth, des réfugiés palestiniens qui protestaient contre l’assassinat de Banat devant l’ambassade de l’AP ont été victimes d’agressions physiques et de brimades verbales de la part des forces de sécurité de l’AP.

La Voie palestinienne alternative (Masar Badil) a lancé un appel à l’action :

« L’autorité fantoche d’Oslo soutient le projet colonial sioniste ; c’est sa raison d’être. Elle agit comme le fer de lance de l’occupation et un moyen efficace d’assurer le succès du projet sioniste. Elle est responsable de l’exacerbation des crimes de l’occupation israélienne, non seulement en raison de son partenariat total dans les meurtres, la torture et les arrestations, et non seulement en raison de son rôle dans la prévention des opérations de résistance et l’étouffement de la résistance avant qu’elle ne puisse pleinement s’épanouir, mais aussi en raison de son crime politique et historique majeur – en réalité, le plus grave – qui est d’anéantir la conscience révolutionnaire du peuple palestinien et de viser à remplacer la culture de la résistance et de la lutte par une culture de subordination et de soumission à la volonté du régime israélien, des puissances impérialistes mondiales et de leurs partisans dans les régimes réactionnaires arabes. Le temps est venu de tourner la page de cette période infâme de l’histoire de notre cause palestinienne et de commencer à construire une voie révolutionnaire alternative à la dévastation causée par cette autorité de la trahison. 

Des manifestations ont été organisées dans de nombreuses villes pour exiger la fin de la coordination sécuritaire de l’AP et de son rôle de sous-traitant du colonialisme. À New York, Montréal, Berlin, Den Haag, Paris, Toulouse, Londres, Copenhague, Athènes, Vancouver, Amman, ainsi qu’à Beyrouth, les Palestiniens et les partisans de la Palestine sont descendus dans la rue pour dénoncer ce système d’injustice imposé au peuple palestinien. Des actions à venir sont déjà organisées à Francfort, Bruxelles, Stockholm et ailleurs.

Le moment est venu d’agir pour affronter l’Autorité palestinienne et tous ceux qui l’ont imposée au peuple palestinien au détriment de la lutte palestinienne pour le retour et la libération. L’AP et ses bailleurs de fonds et formateurs doivent être tenus responsables de leur trahison permanente du peuple palestinien et de leur collaboration avec le régime d’occupation et le colonialisme sioniste. Nous notons que ce crime est aussi un appel urgent au boycott, à l’isolement et à la résistance à l’occupation israélienne dans toute la Palestine et ailleurs. Le projet d’Oslo est soutenu par le sionisme, l’impérialisme et les régimes réactionnaires – et il doit tomber et tombera sur la route de la libération de la Palestine de la mer au Jourdain.

 

Passons à l’action :

 

  1. Protestez devant l’ambassade, la mission ou le consulat de l’Autorité palestinienne dans votre pays – ou devant l’ambassade d’Israël. Exigez que justice soit faite et que les responsables de l’assassinat de Nizar Banat rendent des comptes, et faites savoir clairement que l’Autorité palestinienne ne représente pas la lutte du peuple palestinien pour sa libération ! Trouvez la mission ou l’ambassade de l’AP dans votre pays ici : https://embassy.goabroad.com/embassies-of/palestine – nous notons qu’il s’agit également d’un crime israélien, qui sert avant tout les intérêts de l’occupation. Protestez devant les ambassades et consulats israéliens : https://embassy.goabroad.com/embassies-of/israel
  2. Exigez que votre gouvernement cesse de soutenir les forces de sécurité de l’Autorité palestinienne et sanctionne Israël. L’aide et la formation des forces de sécurité de l’Autorité palestinienne ne sont pas destinées à assurer la sécurité des Palestiniens, mais plutôt à soutenir l’occupation israélienne et à réprimer la résistance palestinienne. Du Canada à l’Australie en passant par l’Union européenne, les gouvernements occidentaux et les puissances impérialistes apportent un soutien diplomatique, politique et économique constant à Israël et vendent des milliards de dollars d’armement à l’État colonial. Parallèlement, ils achètent également des milliards de dollars d’armement à l’État israélien. Les gouvernements qui s’allient aux puissances impérialistes, comme aux Philippines, au Brésil, en Inde et ailleurs, achètent également des armes et des services de « sécurité » – tous « testés au combat » sur la population palestinienne. Appelez vos représentants, vos députés, vos responsables politiques et exigez de votre gouvernement qu’il sanctionne Israël dès maintenant, qu’il coupe toute aide, qu’il expulse ses ambassadeurs, qu’il cesse d’acheter et de vendre des armes – et qu’il cesse de financer et de former les forces de sécurité de l’AP pour aider l’occupation dans ses crimes.
  3. Rejoignez les mouvements et organisations palestiniens qui luttent contre Oslo. De nombreux Palestiniens, en Palestine, en exil et en diaspora, s’efforcent de faire tomber Oslo et de rétablir la boussole de la lutte – pour la libération et le retour, de la mer au Jourdain, et le maintien de la résistance comme voix légitime du peuple palestinien. Apprenez-en davantage et participez à la conférence Masar Badil (Voie palestinienne alternative) qui se tiendra à Madrid en octobre 2021.
  4. Boycott d’Israël – La campagne internationale, arabe et palestinienne de boycott d’Israël peut jouer un rôle important en cette période critique. Les groupes locaux de boycott peuvent protester et étiqueter les produits israéliens. En participant au boycott d’Israël, vous pouvez contribuer directement à mettre un frein à l’économie du colonialisme de peuplement. Commandez notre dépliant sur le boycott pour le distribuer dans les supermarchés, les magasins et autres lieux de votre communauté !

 

Source : Samidoun – Traduction : Collectif Palestine Vaincra

Rassemblement à New-York City pour dénoncer les crimes de l’Autorité Palestinienne.