Le 4 juillet 2021, le prisonnier palestinien Ghadanfar Abu Atwan est entré dans son troisième mois de grève de la faim. Il n’a pas mangé depuis plus de 60 jours afin d’exiger la fin de sa détention administrative et sa libération immédiate. Agissez pour libérer Ghadanfar en signant la pétition internationale pour sa libération : https://www.change.org/freeGhadanfar

Le 5 mai 2021 à la prison de Ramo, Ghadanfar Abu Atwan a entamé une grève de la faim pour protester contre sa détention sans inculpation ni procès. Il a été arrêté par les forces d’occupation en octobre 2020 et condamné à six mois de détention administrative. Sa détention a ensuite été renouvelée pour six mois supplémentaires, ce qui l’a poussé à lancer sa grève de la faim pour sa libération.

Âgé de 28 ans, il est actuellement détenu à l’hôpital de Kaplan après que la Cour suprême israélienne a « suspendu » sa détention administrative en raison de son état de santé gravement affaibli. Toutefois, cela ne signifie pas l’annulation de sa détention, mais seulement qu’elle sera réimposée dès que la santé d’Abu Atwan s’améliorera, s’il met fin à sa grève. Il est gardé par la sécurité de l’hôpital et s’est vu refuser le transfert vers un hôpital palestinien. La mère d’Abu Atwan a indiqué que le personnel de l’hôpital l’interrogeait régulièrement sur son alimentation pour tenter de briser sa grève.

Au lieu de céder aux demandes israéliennes de mettre fin à sa grève, il l’a maintenu en refusant notamment les examens médicaux. Il a déclaré également qu’il ne boirait plus d’eau malgré les risques graves pour sa santé. Il a perdu plus de 15 kilos, est incapable de parler ou de marcher, et souffre de graves carences qui mettent en danger sa vie.

Ghadanfar Abu Atwan et son père à l’hôpital Kaplan.

 

L’oncle d’Abu Atwan, Munif Abu Atwan, est également emprisonné par Israël et a entamé une grève de la faim depuis plus de 10 jours pour réclamer la libération de son neveu. Munif Abu Atwan est condamné à la prison à vie et a déjà passé 18 ans dans une prison israélienne.

La détention administrative a été introduite en Palestine par le colonialisme britannique. Ces ordres peuvent être émis pour un à six mois à la fois, et ils sont indéfiniment renouvelables. Par conséquent, les Palestiniens sont régulièrement emprisonnés pendant des années sans inculpation ni procès. Ni eux ni leurs proches ne savent quand ils seront libérés, ainsi la détention administrative est une forme de torture psychologique. Les Palestiniens détenus et leurs avocats n’ont pas le droit de consulter le « dossier secret » utilisé pour justifier leur emprisonnement. Le recours à la détention administrative, déjà couramment utilisée pour détenir arbitrairement des Palestiniens, s’est rapidement intensifié, avec plus de 200 ordres de détention émis depuis le début du mois de mai 2021. Il y a actuellement plus de 500 Palestiniens en détention administrative.

Depuis qu’Abu Atwan a 19 ans, il a été emprisonné quatre fois pour un total de sept ans, dont trois périodes de détention entièrement en détention administrative. Au total, Abu Atwan a passé près de cinq ans de sa vie en détention israélienne sans charge ni procès.

Dans une interview de la famille d’Abu Atwan par Middle East Eye, sa mère Majdoleen Abu Atwan a déclaré :

« Ghadanfar a passé la majeure partie de sa jeunesse, ce qui est censé être les meilleures années de sa vie, dans et hors de la prison israélienne », a-t-elle déclaré. « Au cours des dix dernières années, j’ai à peine le temps de passer du temps avec mon fils, et puis les Israéliens l’arrêtent à nouveau. »

Abu Atwan a précédemment lancé des grèves de la faim pour sa libération, ainsi que pour se joindre aux grèves de la faim collectives organisées par le mouvement des prisonniers palestiniens. Il a rejoint la grève de la dignité de 2017, la grève de la faim massive des prisonniers palestiniens. Un an plus tard, il a fait une grève de la faim de 28 jours pour obtenir sa libération de la détention administrative.

Après avoir annoncé sa grève, Abu Atwan a été mis en isolement pendant deux semaines dans la prison de Ramon, avant d’être transféré en isolement dans la prison d’Ohli Kedar où sa cellule était infectée par des insectes et insalubre. Les transferts fréquents et l’isolement sont utilisés comme moyen de pression physique sur les grévistes de la faim afin de les forcer à rompre leur grève. Lorsqu’il a ensuite été transféré à la tristement célèbre clinique de la prison de Ramle, décriée par les prisonniers palestiniens pour ses négligences médicales et ses traitements inappropriés, les forces d’occupation israéliennes ont agressé et battu Abu Atwan, physiquement affaibli après 33 jours de grève de la faim. Il a été battu, contusionné et aspergé d’une substance nocive qui l’empêchait de respirer.

Le réseau de solidarité avec les prisonniers palestiniens Samidoun, dont est membre le Collectif Palestine Vaincra, demande instamment à tous les partisans de la Palestine d’agir pour soutenir Ghadanfar Abu Atwan et tous les prisonniers palestiniens qui luttent pour la liberté. Il affronte le système d’oppression israélien en première ligne, avec son corps, sa vie et son souffle. Développons des actions de solidarité pour soutenir la lutte et le sacrifice d’Abu Atwan pour la dignité, la justice et la liberté, partie intégrante de la lutte pour la libération de la Palestine de la mer au Jourdain !

 

Source : Samidoun – Traduction : Collectif Palestine Vaincra