Dimanche 17 octobre 2021 à Toulouse, 200 personnes se sont réunies à l’appel de nombreuses organisations en hommage aux victimes du 17 octobre 1961. Comme le souligne le texte unitaire : « Il y a 60 ans, une marche pacifique d’Algérien·nes pour l’indépendance était sauvagement réprimée par la police du sinistre préfet Papon à Paris. C’était aussi l’instauration d’un couvre-feu raciste uniquement pour les français·es musulman·es. Ce même couvre-feu instauré pendant les révoltes des quartiers populaires, appliqué aux descendant·es de l’immigration post-coloniale. Ce fut aussi une nuit de violences policières avec de nombreux-ses mort·es et de disparu·es. Un massacre qui n’a jamais été officiellement reconnu par l’État. »
Sur le Pont-Neuf, de nombreux drapeaux algériens étaient déployés tandis que plusieurs manifestant·e·s scandaient des chants patriotiques et des youyous. Une militante du Collectif Palestine Vaincra est intervenue pour souligner : « Les youyous sont un symbole de résistance et un hommage à tous les martyrs de la révolution algérienne, à celles et ceux du 17 octobre 1961. Après 132 ans de colonialisme français, le sacrifice de nos martyrs a permis de nous libérer et que je puisse dire qu’aujourd’hui je suis fière d’être Algérienne. Ce combat continue notamment contre la colonisation sioniste de la Palestine ». Elle a terminé son intervention par le slogan « L’Algérie a vaincu, Palestine vaincra » qui a été repris par la foule, soulignant que les luttes du peuple algérien et du peuple palestinien sont une seule et même lutte contre l’impérialisme et le colonialisme.
De nombreuses prises de paroles ont souligné que la lutte contre le racisme d’État et les crimes policiers étaient des combats plus que jamais d’actualité. Une représentante du Comité Vérité & Justice 31 a rappelé que les crimes d’État continuent en France contre les personnes non-blanches et qu’il est plus que jamais nécessaire de se mobiliser contre ça. Dans le même sens, une militante de l’association Révolte Décoloniale a affirmé : « Les luttes décoloniales sont encore une actualité. Les combats menés et les victoires obtenues par le peuple algérien ont toujours un impact aujourd’hui, contre l’impérialisme français, la colonisation et les crimes racistes. À ces luttes, nous devons les mobilisations face à l’islamophobie d’État et au racisme anti-arabes qui traverse la classe politique française. » Par ailleurs, une militante d’Attac a rappelé l’importance de participer à la manifestation du 23 octobre pour la libération de Georges Abdallah, militant anticolonialiste emprisonné en France depuis 37 ans.
Ensuite, la manifestation s’est élancée jusqu’à la rue Alsace Lorraine aux cris de « La police a tué, la police tue : 17 octobre, crime d’État ! » ou encore « 17 octobre : on n’oublie pas, on ne pardonne pas ! » puis s’est terminée en réaffirmant la nécessité de poursuivre le combat contre le colonialisme et le racisme.