Dimanche 26 décembre 2021, l’occupation israélienne a voté un plan de 317 millions de dollars pour développer la colonisation du Golan occupé. Celui-ci a pour objectif d’attirer près de 23000 nouveaux colons sionistes et de construire 7 300 nouvelles maisons sur une période de cinq ans.
Depuis l’indépendance de la Syrie en 1944, le Golan est reconnu comme une terre syrienne. Ce territoire a été occupé par Israël lors de la Naksa de 1967 ce qui a conduit à l’expulsion de 131 000 Syriens. Rappelons que la résolution 242 de l’ONU appelle Israël à se retirer du Golan et des autres territoires qu’elle occupait en 1967.
L’occupation israélienne a toujours refusé de se retirer et a annexé les hauteurs du Golan en 1981. Une décision qui n’a jamais été reconnue par la communauté internationale. En 2019, Donald Trump est le premier président états-unien à reconnaitre comme légitime cette occupation.
Derrière ces annonces, cette décision rappelle la dimension stratégique de cette région pour Israël. D’abord, l’occupation du Golan est évidemment liée à des objectifs militaires et géostratégiques étant la seule frontière entre la Syrie et l’État sioniste. Ce plateau d’une hauteur de 2000 mètres domine les plaines de Damas et permet à l’armée israélienne de développer un arsenal offensif dans le cadre de sa guerre contre la Syrie et ses alliés iranien et du Hezbollah libanais. Elle dispose notamment d’une station d’écoute au nord du Golan à 60km de la capitale syrienne.
Par ailleurs, la colonisation de ce territoire est un enjeu pour le contrôle de ses ressources. En effet, le Golan fournit un peu plus de 250 millions de m3 d’eau douce par an à Israël, soit près d’un tiers de son approvisionnement en eau douce. Par ailleurs, son contrôle permet de faire un tampon de protection pour le fleuve Jourdain et le lac Tibériade qui sont aussi des zones d’eau douce importantes pour l’occupation israélienne.
Cette nouvelle annonce du premier ministre Naftali Bennett s’inscrit donc dans ces objectifs politiques qui souligne une nouvelle fois la nature profondément coloniale de l’État sioniste.