Nous reproduisons ci-dessous le communiqué des organisateurs d’une projection du documentaire « Fedayin, le combat de Georges Abdallah » qui devait avoir lieu dans une université canadienne. Celle-ci a été reportée par l’administration après une campagne d’intimidation de groupes pro-israéliens. En France, de nombreuses projections ont lieu au mois de décembre : n’hésitez pas à y participer ! Par ailleurs, si vous souhaitez organiser une projection de ce film, vous pouvez contacter [email protected]

 

Jeudi 2 décembre, Palestinian Youth Movement-Vancouver, SPHR UBC, et Samidoun Palestinian Prisoner Network – Vancouver avaient prévu une projection du film « Fedayin, le combat de Georges Abdallah » mais elle a été reportée par l’administration de l’université le mercredi 1er décembre après qu’une plainte ait été déposée à propos du film par une organisation sioniste extérieure, de droite nationale.

Alors que l’université affirme qu’elle procède à une « évaluation des risques » pour « la sécurité et la sûreté » sur le campus, la réalité est que ses actions signifient qu’un film présentant le récit palestinien, et la vie et la lutte de Georges Abdallah, n’est pas projeté ce soir sur le campus parce qu’un responsable d’une organisation sioniste a envoyé un courriel s’opposant au contenu politique d’un film. Ce film a été projeté dans de nombreux lieux et campus universitaires au Canada et dans le monde et a été sélectionné par de nombreux festivals de films prestigieux. L’UBC est le seul lieu où un tel incident de censure et de répression s’est produit.

Pendant les soulèvements de mai 2021 en Palestine et à l’étranger, des universitaires, des syndicats, des artistes, des musiciens, des journalistes et la communauté internationale ont publié des déclarations en faveur de la libération palestinienne et contre le régime colonial israélien. Depuis trop longtemps, les institutions succombent à la pression sioniste et censurent le discours palestinien. Aucune pression sioniste extérieure ne doit prendre le pas sur la communauté et les organisateurs palestiniens.

C’est une menace claire pour la liberté académique et un exemple de discrimination et de racisme anti-palestinien. La pression extérieure d’une organisation de lobbying nationale est traitée comme si elle était plus prioritaire que le bien-être des étudiants du campus, en particulier des étudiants palestiniens et des alliés de la Palestine. Les responsables de l’université n’ont pas pris contact avec les étudiants palestiniens pour s’enquérir de leur bien-être ou de leur besoin de soutien après avoir été pris pour cible par un groupe de pression national de droite. Au lieu de cela, ils ont reporté la projection du film pour « déterminer les risques ».

Nous attendons que l’Université de la Colombie-Britannique termine rapidement son examen d’évaluation des risques et à ce qu’elle annonce bientôt une nouvelle date pour la projection. Nous attendons également de l’université qu’elle respecte ses obligations envers ses étudiants et en tant que centre d’enseignement supérieur en rejetant de manière appropriée ces plaintes déposées par une organisation de lobby qui ne veut pas que l’histoire des Palestiniens soit racontée à l’UBC.

De plus, nous attendons de l’administration qu’elle apporte son soutien aux étudiants palestiniens sur le campus et qu’elle facilite la projection de « Fedayin » plutôt que de permettre au racisme anti-palestinien de retarder, supprimer et réduire au silence notre expression. Nous annoncerons la nouvelle date de projection du film à l’UBC dès que possible, et nous ne cesserons pas de nous organiser.

Nous encourageons les organisations à projeter le film dans leurs régions, campus et communautés afin d’entendre le récit que les groupes de pression sionistes veulent faire taire : c’est-à-dire le récit du peuple palestinien – dont l’humanité a été niée pendant plus de 73 ans de nettoyage ethnique, mais qui continue à lutter pour la justice, la liberté et l’émancipation.

Le fait que l’université ait pris 30 jours pour réaliser une évaluation des risques est une déclaration en soi. Elle a choisi d’écouter les pressions sionistes au lieu de permettre la projection du film et d’en discuter avec les organisateurs concernés.

 

Source : Samidoun – Traduction : Collectif Palestine Vaincra