Deux prisonniers palestiniens mènent actuellement des grèves de la faim de longue durée pour mettre fin à leur détention administrative dans les prisons coloniales de l’occupation israélienne, c’est-à-dire leur emprisonnement sans inculpation ni procès. Khalil Awawdeh est en grève de la faim depuis 83 jours et Raed Rayan depuis 48 jours. Ils font partie des 600 Palestiniens maintenus en détention administrative et des 4 650 prisonniers politiques dans les prisons d’occupation, qui mettent leur corps et leur vie en danger pour mettre fin à leur détention arbitraire.

Âgé de 40 ans, Awawdeh est originaire d’Ithna près d’al Khalil en Cisjordanie de la Palestine occupée. Il est le père de quatre filles. Sa santé s’est rapidement détériorée et il a été transféré à plusieurs reprises dans des hôpitaux civils, pour être ensuite renvoyé dans la tristement célèbre clinique de la prison de Ramle, où il est actuellement détenu. Ces transferts fréquents accentuent la pression sur son état de santé déjà fragile. Il est incapable de se tenir debout ou de marcher, il souffre de fortes douleurs et il a perdu beaucoup de poids après près de trois mois sans nourriture.

À l’origine, Awawdeh avait l’intention de poursuivre des études de médecine à l’étranger, mais il s’est inscrit à un cours d’ingénierie à l’Université polytechnique de Palestine à Al Khalil avant que ses études ne soient interrompues en 2002. Emprisonné pendant cinq ans par l’occupant israélien, il a été libéré en 2007. Plus tard cette année-là, il a de nouveau été arrêté et maintenu en détention administrative sans inculpation ni procès durant près de trois ans. Depuis, il a été détenu à plusieurs reprises. Il a entamé des études d’économie à l’université ouverte d’Al-Quds, qui ont été de nouveau interrompues le 27 décembre 2021, lorsqu’il a été jeté en détention administrative sans inculpation ni procès une fois de plus.

Il a entamé une grève de la faim pour demander la fin de sa détention sans inculpation ni procès. Transféré de la prison d’Ofer à la clinique de la prison de Ramleh après deux mois de grève de la faim, il a été emmené à plusieurs reprises dans des hôpitaux civils pour être renvoyé à la prison de Ramleh, réputée pour ses mauvais traitements et sa politique de négligence médicale. Selon son avocate, Ahlam Haddad et la Palestinian Prisoners Society, il souffre actuellement d’une grande fatigue et d’épuisement, de violents maux de tête, de fortes douleurs dans tout le corps et de problèmes de vision et de concentration. À cela s’ajoutent de violents vomissements qui l’ont empêché de boire de l’eau pendant plusieurs jours.

Son transfert vers un hôpital civil est conditionné par l’administration pénitentiaire à la prise de compléments alimentaires et à des examens médicaux, ce qu’il refuse.

L’administration pénitentiaire fait pression sur lui et ses conditions de détention sont très dures. Il est soumis à des demandes répétées pour mettre fin à sa grève. Il s’est vu refuser l’accès au bain ou à la douche pendant les 40 jours de sa grève de la faim, et il a perdu plus de 20 kg depuis le début de sa grève de la faim.

Âgé de 27 ans, Raed Rayan est en grève de la faim depuis 48 jours. Originaire du village de Beit Duqqu au nord-ouest de Jérusalem occupée, il est emprisonné sans inculpation ni jugement en détention administrative depuis le 3 novembre 2021. Il a été arrêté quelques mois seulement après sa libération d’une précédente période de détention administrative. Il a été arrêté pour la première fois en juin 2019 et emprisonné sans inculpation ni procès jusqu’en avril 2021.

Initialement ordonnée pour six mois, sa détention a été prolongée de quatre mois supplémentaires en avril 2022, ce qui l’a poussé à entamer une grève de la faim en signe de protestation. Pour protester contre cette décision et exiger sa libération, il a entamé une grève de la faim le 6 avril 2022. Depuis le début de sa grève de la faim, il n’a pas reçu d’examen médical. Il souffre de maux de tête et de douleurs sur tout le corps et a des difficultés à marcher.

 

Qu’est-ce que la détention administrative ?

La détention administrative a été utilisée pour la première fois en Palestine par le mandat colonial britannique, puis adoptée par le régime sioniste. Elle est désormais utilisée de manière routinière pour cibler les Palestiniens, en particulier les dirigeants communautaires, les militants et les personnes influentes dans leurs villes, camps et villages.

Il y a actuellement environ 600 Palestiniens emprisonnés sans inculpation ni procès en détention administrative, sur les 4 650 prisonniers politiques palestiniens. Ces ordres sont émis par l’armée et approuvés par les tribunaux militaires sur la base de « preuves secrètes », dont les détenus palestiniens et leurs avocats n’ont pas connaissance. Délivrées pour une durée maximale de six mois, ils sont renouvelables indéfiniment. Les Palestiniens – y compris les enfants mineurs – peuvent passer des années en détention administrative sans inculpation ni procès.

Les Palestiniens placés en détention administrative boycottent les tribunaux militaires de l’occupation depuis 144 jours. Sous le slogan « Notre décision est la liberté – non à la détention administrative », ils protestent contre leur incarcération et leurs conditions de détention. Aujourd’hui, 24 mai, ils ont refusé de se lever pour l’appel nominal en signe de protestation supplémentaire contre leur emprisonnement arbitraire.

Le réseau de solidarité avec les prisonniers palestiniens Samidoun, dont est membre le Collectif Palestine Vaincra, appelle tous les partisans de la Palestine à agir pour soutenir ces grévistes de la faim palestiniens et tous les prisonniers palestiniens qui luttent pour leur libération, pour leur propre vie et pour le peuple palestinien. Ils affrontent le système d’oppression israélien en première ligne, avec leur corps et leur vie, pour mettre fin au système de détention administrative. Participez aux actions ci-dessous pour soutenir les grévistes de la faim et la lutte pour la libération de la Palestine, de la mer au Jourdain !

 

Passons à l’action !

 

  • Rejoignez la campagne sur les médias sociaux !
    La campagne sur les médias sociaux #FreeRaed et #FreeKhalil prend de l’ampleur. Utilisez ces hashtags pour poster sur Twitter et Instagram. Publiez dans toutes les langues ! Agissez et rejoignez la mobilisation sur les réseaux sociaux pour briser l’isolement imposé à Raed et Khalil par l’occupation israélienne !
  • Manifestez dans votre ville ou votre pays !
    Rejoignez les nombreuses protestations qui ont lieu dans le monde entier. Envoyez-nous vos manifestations à l’adresse samidoun@samidoun.net.
  • Boycottons Israël !
    La campagne internationale, arabe et palestinienne de boycott d’Israël peut jouer un rôle important en ce moment critique. Les groupes locaux de boycott peuvent protester et étiqueter les produits et l’épicerie israéliens, alors que de nombreuses sociétés complices – dont HP, G4S, Puma, Teva et d’autres – profitent de leur rôle dans le soutien à la colonisation sioniste dans toute la Palestine occupée. En participant au boycott d’Israël, vous pouvez directement aider à freiner l’économie de cette colonisation de peuplement.

 

Source : Samidoun