Khalida Jarrar a été directrice de l’Association Addameer de soutien aux prisonniers et des droits de l’homme pendant une bonne dizaine d’années. En 2006, elle a été élue membre du Conseil législatif palestinien (CLP), où elle a dirigé la Commission des prisonniers tout en jouant un rôle actif dans la formulation de la requête adressée par la Palestine à la Cour pénale internationale. Elle a gagné la notoriété en refusant d’obtempérer à une ordonnance militaire israélienne concernant son transfert de force à Ariha (Jéricho) en 2014, et en organisant des protestations au QG du CLP.

Son acte de résistance lui coûta très cher : elle fut arrêtée à quatre reprises par les forces d’occupation israéliennes et passa 63 mois en prison, dont une grande partie en détention administrative, c’est-à-dire sans avoir été accusée de quoi que ce soit. Lors de sa dernière arrestation, en 2019, Khalida fut condamnée à passer deux ans dans une prison israélienne en raison de son travail politique. En juillet 2021, sa fille cadette, Suha Jarrar, est décédée. En dépit de l’indignation internationale, les Services carcéraux israéliens (IPS) ont refusé d’accorder à Khalida Jarrar sa libération temporaire pour des raisons humanitaires.

Alors qu’elle était en prison, Khalida assurait des tâches d’enseignement au profit de ses compagnes de prison, lançant des programmes éducatifs secondaires et postsecondaires, introduisant clandestinement des textes sur les sujets traités et se chargeant même de ses propres études.

Depuis sa libération en septembre 2021, Khalida Jarrar a assumé un poste de chercheuse à l’Institut Muwatin pour la démocratie et les droits humains à l’Université de Birzeit, où elle entreprend actuellement un projet de recherche fondamentales sur le thème des prisonnières palestiniennes.

Dans cette interview, Ayah Kutmah, boursière de recherche invitée à l’Institut Muwatin pour la démocratie et les droits humains à l’Université de Birzeit, s’est entretenue avec Khalida à propos de son projet, des contributions qu’elle espère transmettre, de la prison et de l’enseignement et de la création d’un cadre éducatif libérateur.

L’interview a été réalisée en arabe à l’Institut Muwatin de l’Université de Birzeit University. Elle a été retranscrite ensuite, traduite en anglais et publiée dans une version clarifiée et raccourcie. La présente traduction en français provient du texte anglais de l’interview.

 

Pouvez-vous en dire plus sur votre projet ? Quand a-t-il commencé à germer ?

 

L’idée du projet est apparue en 2019, suite à des tentatives en vue d’entreprendre quelque chose d’un niveau académique sur le thème des prisonnières palestiniennes, qui pourrait également servir de point de référence pour les intellectuels et les chercheurs. La littérature académique couvrant ce sujet fait défaut. J’ai entamé ce projet en 2019 avec l’Institut Muwatin pour la démocratie et les droits humains, à l’Université de Birzeit. Peu après que j’avais soumis la proposition de recherche, j’ai été arrêtée. Quand j’ai été relâchée, en 2021, j’ai décidé que j’avais besoin de poursuivre le projet. J’ai aussi choisi d’allonger la période de temps qui allait couvrir l’étude.

Nous en sommes à la phase où nous faisons de la recherche documentaire et où nous finalisons la méthodologie du projet. J’espère examiner la relation entre les prisonniers palestiniens dans l’ensemble – et les prisonnières, plus spécifiquement – et le projet de libération palestinien. Ce projet est censé inclure la libération nationale et de classe, et pas seulement une approche nationale. Ceci pour dire que l’emprisonnement ou la détention est l’une des procédures du système colonial à laquelle le colonisateur recourt contre les colonisés… [le colonisateur] essaie d’imposer aux colonisés qu’ils se subordonnent et se soumettent à lui.

 

Pour en revenir à ce que vous avez dit sur l’examen du thème de l’emprisonnement en recourant à une analyse nationale et de classe : pourquoi de classe ? Et pourquoi les deux ?

 

Parce que nous ne pouvons séparer les pratiques du système colonial de ses pratiques et de ses relations avec le capitalisme.

 

Nous parlons de libération nationale et de libération sociale au sein du mouvement palestinien. Vous vous concentrez sur les prisonnières palestiniennes, et c’est ainsi qu’on retrouve un élément féministe dans le projet de libération. Pourriez-vous en dire plus à ce sujet – cela a-t-il un rôle dans votre recherche et, si oui, comment ?

 

De mon point de vue féministe, quand nous examinons les effets de ce système colonial sur les femmes, nous ne pouvons – ou, plutôt, je ne puis – séparer le rôle de ce système dans la promotion de l’oppression des femmes au profit d’une classe compradore (1), dont les intérêts sont liés aux intérêts du colonialisme. Pour cette raison, le type de personnes qui participent à la lutte et à la résistance contre ce système colonial tendent également à déclarer qu’elles ne veulent pas que leurs intérêts soient connectés à ceux du système. C’est ce que je veux examiner dans mes interviews des prisonniers.

 

Au-delà de la recherche documentaire, vous avez mentionné que vous réalisiez des interviews d’anciennes prisonnières. Quelles sont les différentes approches méthodologiques que vous envisagez pour ce projet ?

 

J’ai essayé de lire, d’examiner et de voir comment la littérature disponible peut apporter quelque bénéfice à mon étude. J’examine également des cas comparatifs, telles l’expérience irlandaise dans le contexte colonial, l’expérience algérienne, l’expérience de la prison de Khiam, dans le sud du Liban… parce que toutes ont eu lieu sous un système colonial plus large.

Avant mon arrestation, je lisais des textes ou j’assistais à des conférences sur la perception de la prison par des intellectuels qui avaient vécu cette expérience, comme Michel Foucault, Gramsci, ou même sur sa relation avec la discrimination raciale, comme dans le cas d’Angela Davis aux EU. Je lisais également des textes sur la façon dont ces perceptions de la prison sont reliées au capitalisme, qui a permis et fait s’accroître la privatisation des prisons.

J’ai travaillé pendant dix ans en tant que directrice de l’Association Addameer de soutien aux prisonniers et des droits de l’homme, qui examinait les cas des prisonniers palestiniens dans les prisons de l’occupation israélienne. Ainsi donc, il existait un type de contact direct, ou indirect, par le biais des avocats qui suivent les cas des prisonniers palestiniens. C’est également séparé du fait que je proviens aussi d’une famille de prisonniers politiques ; mon mari a été arrêté à maintes reprises et j’ai moi aussi été soumise à quelques arrestations, quatre, jusqu’à présent.

Alors que j’étais en prison, en 2015-2016, j’ai réalisé une brève étude dans laquelle j’essayais d’examiner la relation entre l’emprisonnement, le genre et la vie privée par le biais d’interviews. Surtout parce que, à l’époque, il y avait la Habbet Al-Quds (rébellion à Jérusalem) (2), et qu’un nombre important de prisonnières étaient soumises à des arrestations et à des blessures. J’ai essayé d’examiner le sujet dans mon étude qui a été publiée en 2016. Mais cette étude était limitée, elle ne se penchait que sur un seul aspect. J’avais envisagé de l’écrire quand j’étais en prison mais je n’avais pas l’impression que la littérature disponible allait me suffire pour ajouter le type d’approche que je voulais poursuivre. Ainsi donc, ces lectures font partie des sources dans lesquelles j’entends puiser. En outre, j’ai l’intention de réaliser des interviews d’une cinquantaine d’anciennes prisonnières à diverses phases de leur emprisonnement, depuis la fin des années soixante jusqu’aux années de l’après-Oslo, de voir quels sont les types de prisonnières qui étaient détenues à chaque phase, quelle est l’approche qui les a conduites à leurs actes de résistance, quel est leur statut de classe, etc.

 

Comment vos propres expériences en prison donnent-elles forme à l’étude ?

 

Ce qui rend cette étude intéressante en dehors de la simple littérature, c’est le fait qu’il y a une expérience personnelle vers le sujet, que ce soit par le biais de mon travail dans les institutions de prisonniers qui assurent le suivi des cas des prisonnières venant d’une famille qui a été soumise à des arrestations à plus d’une reprise, ou par le biais de mes propres expériences d’emprisonnement. Ce n’est pas un sujet que j’observe de l’extérieur. Cela vient en complément des interviews que je réaliserai avec des prisonnières, lesquelles discuteront de leurs propres expériences.

Il y a des obstacles, pour réaliser cette étude, mais je ne vais pas lutter pour mener les interviews ou poser des questions parce que je fais partie du système. C’est pourquoi il est plus facile pour les prisonnières qu’elles donnent librement leurs réponses.

Naturellement, les prisonnières ne peuvent discuter de tout et je ne puis non plus retranscrire tout ce qu’elles me raconteront, parce que nous sommes toujours sous le colonialisme et qu’il y a des obstacles sur le plan de la manière de sauvegarder ces informations, car cela pourrait exposer les prisonnières à une nouvelle arrestation.

 

Vous travaillez comme activiste et, maintenant, comme chercheuse. Où estimez-vous que les deux rôles se rejoignent, et comment en êtes-vous venue à la recherche, après votre activisme, ou cela a-t-il été l’inverse ?

 

C’est une relation intégrée, parce que même mon travail précieux à Addameer suivait les cas des prisonniers palestiniens. Mon travail dans des rôles administratifs au sein d’ONG et d’institutions traitant des affaires de prisonniers et détenus m’a amenée à poursuivre mes études du côté de la démocratie et des droits humains. Ainsi donc, pour moi, il est très important de lier la lutte à la pratique et au travail académique.

Il existe un état d’harmonie entre ce que vous présentez. Parce que, quand nous parlons de l’idée que les munadalin et munadilat (combattant·e·s pour la liberté), eux aussi, peuvent progresser dans le domaine de la recherche et des travaux universitaires, ils peuvent lier les deux et devenir ce qu’on appelle des « intellectuels organiques » (3).

Alors que j’étais en prison, j’étais convaincue qu’une forme de résistance à l’intérieur de la prison résidait dans l’éducation. C’est pourquoi, par exemple, alors que j’étais incarcérée, j’ai donné un cours sur les droits humains. Les textes que les prisonnières rédigeaient étaient très riches, parce qu’ils liaient ce que les conventions formulaient au type d’oppression et de violation qu’elles subissaient.

J’ai également contribué aux efforts en vue d’aider les prisonnières enfants – qui avaient été arrêtées et blessées, et condamnées à de longues peines de prison – à poursuivre leur éducation. Tout d’abord dans l’enseignement secondaire, de manière qu’elles puissent décrocher leur certificat de tawjihi (4) (enseignement secondaire supérieur). Après cela, nous nous sommes battues pour notre droit à un enseignement supérieur – même si, quoi qu’il en soit, l’enseignement est interdit dans les prisons israéliennes. Mais nous pratiquons la chose en tant que forme de résistance, parce que nous devons toujours trouver des façons d’apprendre, loin de l’administration carcérale, qui nous menace de confisquer nos livres ou qui proclame le lock-down quand elles s’aperçoivent que les filles se réunissent dans une pièce. C’est pourquoi l’éducation est une forme de résistance… Je ne vois pas de séparation entre les deux.

 

Que pouvez-vous dire du terme anglais « scholar-activist » (intellectuel universitaire-activiste), qui est étroitement lié à votre praxis ?

 

J’ai écrit une lettre à ce propos pour une conférence internationale sur la littérature, « La Palestine écrit ». (La lettre est sortie en fraude de la prison de Damon et elle avait été rédigée en octobre 2020). Mes filles avaient pris la parole, à cet événement, même Suha.

En 2015, lors de ma deuxième arrestation, un grand nombre de prisonnières étaient des enfants et c’est ainsi que j’avais demandé pourquoi il n’y avait pas d’enseignement secondaire. Parce que, dans les prisons, cela existe pour les prisonniers masculins, mais pas pour les prisonnières. La raison, c’est qu’il y a des conditions académiques préalables imposées par le ministère palestinien de l’Éducation, qu’il doit y avoir des prisonniers nantis d’un diplôme de bachelor ou de master et qui soient capables de prodiguer cet enseignement. À l’époque, malheureusement, aucune femme n’avait un diplôme de bachelor et c’est ainsi que ma présence en prison contribua à débloquer la situation.

C’est ici que nous disons que la pratique enseigne aussi, parce que tout le monde apportait des idées novatrices. Par exemple, il n’y avait pas de tableau, comment aurions-nous pu en faire un ? Il y avait une petite fenêtre en plastique et, ainsi, nous pûmes la transformer en tableau et, à l’aide d’un gant de toilette, effacer les traces de marqueur.

Les gardiens israéliens se sont mis à entrer et à fouiller les cellules à tour de bras. Un jour, ils ont confisqué chaque stylo et chaque carnet. C’est un combat, et c’est ici que nous disons que l’éducation, c’est de la résistance, c’est l’éducation et l’intellectualisation de quelqu’un qui résiste.

 

Quel est le rôle des prisonnières, dans le mouvement des prisonniers, ou dans la résistance depuis l’intérieur de la prison ?

 

Les prisonnières font partie du mouvement des prisonniers. Les prisonniers (masculins) semblent considérer les prisonnières et dire : « Non, nous sommes effrayés pour elles, elles n’ont nul besoin de participer à l’escalade de l’action collective. » Mais cela fait également partie de la lutte féministe : déclarer que non, nous, les prisonnières, faisons également partie du mouvement des prisonniers et que nous ne pouvons en être exclues ni être exceptionnalisées. Cela a été toute une discussion – qui est toujours en cours – parce que les prisonnières voulaient pratiquer leur droit de faire partie de la direction de ce mouvement. C’est également une question de nidal (lutte) entre une disposition d’esprit patriarcale qui considère les prisonnières d’une certaine façon – de leur point de vue, c’était une forme d’empathie envers les femmes – mais, de mon point de vue, les femmes ne représentent rien de différent. Nous faisons également partie de cette lutte et, ainsi donc, nous avons aussi le droit de choisir, nous ne voulons pas que des gens décident pour nous.

 

Comment l’administration carcérale essaie-t-elle de vous séparer, vous, les prisonnières, des autres prisonniers et du monde extérieur ?

 

Par exemple, l’administration carcérale tente de refuser les visites. Ma dernière arrestation a eu lieu au cours de la pandémie. En prétextant le Covid, ils ont appliqué des procédures visant à nous isoler. Il n’y avait pas de visites de la famille, même si, pendant ces visites, les gardiens vont et viennent. Ils ont très fortement réduit les visites des avocats. Nous avons cessé d’aller devant les tribunaux et, de la sorte, nous avons été fondamentalement empêchés d’encore voir qui que ce soit, textuellement. Nous avons vécu pendant près de deux ans dans un isolement presque complet, jusqu’au moment où ils ont recommencé à autoriser les visites. Mais, même alors, ils ont mis des restrictions. Les membres de la famille devaient être vaccinés – deux ou trois doses – et seule une personne de la famille pouvait venir en visite une fois chaque mois.

 

Qu’espérez-vous gagner de votre étude de recherche ?

 

La première chose, c’est qu’il y a un manque d’études sur les prisonnières palestiniennes et les chercheurs peuvent donc tirer profit de cette étude. Secundo, c’est une occasion de créer une banque de données – et je crois que Birzeit est particulièrement bien positionnée pour cela, non pas uniquement pour répertorier des prisonnières, mais aussi les prisonniers masculins – cela regroupe les prisonniers, pas uniquement de 1967, mais également de l’époque du Mandat britannique. Le troisième objectif, naturellement, consiste à mettre la question plus en lumière. En fin de compte, nous sommes un peuple colonisé, nous avons beaucoup souffert de l’emprisonnement, si bien qu’il vaut la peine de répertorier ces expériences.

 

Comment estimez-vous que l’université pourrait être une incubatrice favorable au discours et à la recherche sur les prisonniers, d’autant qu’elle rassemble, d’une part, des personnes qui n’ont pas de relations, ou alors très limitées, avec ces expériences et, d’autre part, nombre d’anciens prisonniers ? Et quel est le rôle de cette recherche dans la société palestinienne, ou dans le mouvement palestinien de libération ?

 

Nous devons en arriver au sujet ou au concept de l’éducation libératrice (5). Je crois que ce type d’éducation est fondamentalement lié à la participation et à l’enseignement participatif. Tout d’abord, un grand nombre d’étudiants risquent l’arrestation, voir la mort. Ainsi donc, si nous voulons instaurer le concept de l’éducation libératrice – qui est à mille lieues de l’éducation de marché –, nos universités doivent servir d’exemple, parce que nous parlons d’universités qui sont sous une forme de contrôle colonial, lequel s’applique contre le peuple palestinien. L’importance des universités réside dans la production de savoir et ne se limite surtout pas à relayer du savoir. Il existe déjà des innovations de ce genre dans de nombreuses universités, dont Birzeit. Par exemple, le cours du professeur Abdelrahim Al Shaikh, « Prison Notebooks : The Palestinian Prsioners’ Movement » (Carnets de prison : Le mouvement des prisonniers palestiniens).

 

Une dernière question sur l’événement récent qui a eu lieu à Birzeit et auquel vous avez participé – « Gilboa 2021 : Le tunnel et l’horizon » (6). Comment a-t-il rassemblé diverses parties de la société palestinienne et les a-t-il amenées à produire ce savoir ?

 

Je crois que le processus d’accueil de cet événement même – et même plus que ce qu’on en a dit – s’est emparé de ce cadre. Nous parlons ici de ce que cela signifie de conquérir sa liberté, nous discutons du concept de liberté depuis la perspective des prisonniers et l’évasion même était une forme de participation collective à un événement, et cette participation a eu lieu dans toute la Palestine.

L’atelier a été un exemple de ce que peut être une forme d’enseignement libérateur quand on le met en pratique. Il y avait un public énorme, ce qui, dans le langage estudiantin, est important parce que, ces derniers temps, il y avait eu moins d’engagement dans de tels événements. Ainsi donc, ces nombres énormes – qui sont variés et proviennent de différentes parties de la société – le niveau d’engagement, le silence au cours de l’événement quand tout le monde essayait d’entendre les orateurs… Si seulement nous avions pu être à même de le connecter aux prisonniers eux-mêmes, mais ils ont été au moins des témoins de seconde main de l’événement. Je crois que ces types d’ateliers sont vraiment importants, qu’ils servent d’exemple de ce qui devrait être répandu davantage afin de développer un encadrement du type d’éducation que nous désirons ici en Palestine.

 

Notes

(1)-Comprador désigne une personne qui agit en tant qu’agent autochtone pour des organisations étrangères. Plus tard, Franz Fanon a développé l’idée pour en faire le concept de classe compradore, désignant l’élite autochtone, qui a repris le rôle de la classe dirigeante coloniale.

(2)-La habba de 2015. Habba est le mot arabe pour « révolte » ou « soulèvement ». Cette révolte a débuté à Jérusalem en 2015 et a été marquée par des actes individuels de résistance, ainsi que par des agressions et des protestations.

(3)-L’« intellectuel organique », ou المثقف العضوي en arabe, est un concept développé par Antonio Gramsci et désigne un intellectuel qui, contrairement aux intellectuels classiques de l’élite, est organiquement lié à la classe qu’il représente et est concerné par les conditions de sa classe dans son ensemble.

(4)-Diplôme terminal de l’enseignement secondaire.

(5)-Un concept développé par Paulo Freire dans Pédagogie des opprimés, 1972.

(6)-L’événement, mis sur pied par le professeur Abdelrahim Al Shaikh pour le cours « Carnets de prison », accueillait les frères de trois des six prisonniers palestiniens qui se sont évadés de la prison de Gilboa en septembre 2021, dont Yahya Zubeidi, Ahmad Aradah, Sari Orabi, qui, tous, sont également d’anciens prisonniers. La discussion était modérée par Khalida Jarrar.

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Article de Ayah Kutmah, publié initialement le 22 mai 2022
Ayah Kutmah est une boursière de recherche invitée à l’Institut Muwatin pour la démocratie et les droits humains de l’Université de Birzeit. Ayah a reçu son BA à l’Université de Michigan, et elle est récipiendaire de la U.S. Fullbright ETA 2020-2021 en Cisjordanie occupée.

 

Source : Institute for Palestine Studies – Traduction : Jean-Marie Flémal, Charleroi pour la Palestine