Dimanche 21 août prochain, Kendji Girac se produira pour la première fois en Israël lors d’un concert à Tel Aviv avec le soutien du Ministère israélien du tourisme. Cet événement est produit par Tapis Rouge Production, dont le franco-israélien Yaacov Bensemhoun. Ce dernier a déclaré sur I24 News :« C’est un challenge que je m’étais lancé il y a de nombreuses années de cela : faire venir une star de la chanson française en Israël. Ce n’était pas chose simple compte tenue de la situation géopolitique. J’avais du mal à accepter que la musique et le divertissement soient bloqués par des pressions politiques ou des idées reçues erronées. »
Quand on regarde de plus prêt qui est Yaacov Bensemhoun, on comprend mieux pourquoi il qualifie les crimes de guerre, la colonisation ou l’apartheid « d’idées reçues erronées ». Petit organisateur de mariages et d’événements avec des stars de téléréalité, il est le fils d’Arie Bensemhoun qui n’est autre que le directeur du lobby pro-israélien ELNET France. Sur les réseaux sociaux, il relaie régulièrement les prises de position de son père, supporter de Trump et de Netanyahu.
Quelques jours seulement après la dernière offensive israélienne sur Gaza qui a fait 49 victimes palestiniennes (dont 17 enfants), le choix de Kendji Girac de se produire à Tel Aviv est une décision scandaleuse. Ce concert est une vaste opération de blanchiment des crimes israéliens. En effet, l’organisation de ce type d’événements vise à normaliser et promouvoir l’occupation israélienne, à rendre acceptable et attrayant l’inacceptable. Le jeune chanteur n’en est pas à son coup d’essai, il a déjà fait une chanson sur l’air de l’hymne israélien et vient de sortir un morceau en duo avec le chanteur israélien Omer Adam, interprète de la chanson officielle de la Pride de Tel Aviv (événement phare de la politique de pinkwashing de l’occupation israélienne).
Invité sur la chaîne d’extrême droite israélienne I24 News, le chanteur aux 5 millions d’albums vendus déclare que « chanter en Israël est pour [lui] quelque chose d’incroyable » tout en rappelant qu’il se revendique être un « chanteur à message ». Dans une interview pour le magazine Actualité Juive, il déclare de manière assez niaise « Mon but est d’aimer et de réunir tout le monde à travers ma musique et surtout éviter toute considération politique ». Pourtant, ce concert événement transmettra bien un message résolument politique : l’oppression du peuple palestinien depuis 74 ans ne compte pas pour Kendji Girac.
Le Collectif Palestine Vaincra appelle à dénoncer et rejeter ce concert pour ce qu’il est : une vaste opération de promotion de l’apartheid israélien. Les artistes français qui acceptent de participer à ces campagnes de propagande sont une honte et doivent comprendre que piétiner les droits des Palestiniens ne fera jamais grandir leur carrière.