À l’appel de nombreuses organisations, un week-end anticolonial était organisé le 15 et 16 octobre dernier en hommage aux victimes du massacre colonial d’État du 17 octobre 1961. Comme le rappelle l’appel unitaire, « le 17 octobre 1961, des Algérien.nes organisent une marche pacifique dans Paris, pour l’indépendance et contre le couvre-feu raciste imposé aux seuls français-es musulman-es. Cette manifestation est sauvagement réprimée par la police du sinistre préfet de Paris, Maurice Papon. Ce fut aussi une nuit de violences policières avec de nombreux-ses mort·es et disparu·es. Un massacre qui n’a jamais été officiellement reconnu par l’État. Ce même couvre-feu a été instauré pendant les révoltes des quartiers populaires, contre les descendant·es de l’immigration post-coloniale. Reconnaître ses crimes coloniaux, l’État français en est encore loin ! On en veut pour preuve les déclarations de Macron lors de son récent voyage en Algérie (fin août 2022) quand il dit à propos du travail de mémoire : « C’est une histoire d’amour qui a sa part de tragique ». Non Monsieur Macron, il ne s’agit pas de « romance », mais bien de politique et de rapports de domination et d’exploitation ! »

Dans ce cadre, une projection du film « Octobre à Paris » a eu lieu samedi 15 octobre à la Bourse du Travail de Toulouse. Celle-ci a réuni des dizaines de personnes qui ont prolongé la soirée autour d’un débat sur l’actualité des luttes contre le colonialisme et les liens entre les combats d’hier et aujourd’hui. Aux côtés de différentes associations, nous avons tenue une table de presse pour celles et ceux qui souhaitaient de plus amples informations sur la mobilisation en soutien à la résistance palestinienne contre la colonisation sioniste.

Le lendemain, dimanche 16 octobre, des dizaines de personnes ont participé à une marche décoloniale au départ de l’impasse du Bachaga Boualam dans le quartier de Bagatelle, symbole de la collaboration à la colonisation française en Algérie. Arborant des drapeaux algériens et différentes pancartes et drapeaux, les manifestants ont dénoncé le colonialisme français et le racisme d’État durant différentes interventions. Devant le magasin Aldi du quartier, deux militantes du Collectif Palestine Vaincra ont pris la parole en soutien à la campagne de boycott d’Israël et pour dénoncer le soutien de la France à l’une des dernières colonisations de peuplement de la planète en Palestine occupée.

La marche s’est arrêtée sur le boulevard Déodat de Séverac afin de rendre hommage à Pipo, un jeune de la Reynerie tué par la police à cet endroit en décembre 1998. Dans le quartier Croix de Pierre, une intervention a dénoncé la dénomination du lycée Gallieni du nom de Joseph Gallieni, militaire et administrateur colonial français. Finalement, la manifestation s’est terminée au pont Saint-Michel avec la lecture de l’appel et du poème « La gueule du loup » de Kateb Yacine.

Merci à l’Union Syndicale Solidaires et toutes les organisations qui ont permis la tenue de ce week-end anticolonial. Cette initiative doit nous inviter à développer la solidarité avec les peuples en lutte contre le colonialisme partout dans le monde !

 

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