Adal et Ahmad Musa, deux frères palestiniens emprisonnés sans charge ni procès par l’occupation israélienne, ont relancé leur grève de la faim ce 5 décembre 2022 après que leurs deux ordres de détention aient été renouvelés, bien que les deux frères aient conclu des accords pour leur libération afin de mettre fin à leurs précédentes grèves de la faim. Le réseau de solidarité avec les prisonniers palestiniens Samidoun appelle à l’action et à la solidarité pour exiger la libération immédiate des frères Musa et de tous les prisonniers palestiniens.

Les frères Musa ont entamé leur première grève de la faim le 6 août 2022, immédiatement après avoir été arrêtés par des soldats israéliens dans leur maison d’Al-Khader, près de Bethléem en Palestine occupée. Âgés respectivement de 44 ans et 34 ans, Ahmad et Adal Musa ont été placés en détention administrative, un emprisonnement sans inculpation ni procès. Peu après, Ahmad étant condamné à quatre mois de détention administrative et Adal à trois mois de détention.

Tous deux étaient d’anciens prisonniers palestiniens. En 2019, Ahmad Musa a lancé une grève de la faim de 29 jours contre sa détention administrative sans inculpation ni procès. Adal a passé 7 ans dans des prisons de l’occupation, dont 5 ans en une seule peine. Ahmad est marié et père de sept enfants, tandis qu’Adal est également marié et père de deux enfants.

Souffrant d’un problème cardiaque, Ahmad Musa a suspendu sa grève de la faim après 33 jours, le 8 septembre 2022, arrachant un accord pour sa libération le 6 décembre 2022. Quatre jours plus tard, Adal Musa a suspendu sa grève de la faim après 37 jours, avec un accord pour sa libération le 6 novembre 2022. Tous les deux devaient être libérés à l’expiration de leur ordonnance de détention administrative initiale. L’ordonnance de détention d’Adal Musa a été renouvelée en novembre, et aujourd’hui, Ahmad et sa famille ont été informés que sa détention serait également renouvelée, ce qui a incité les frères à entamer une nouvelle grève de la faim.

Hanadi Musa, l’épouse d’Ahmad, a déclaré à Muhja al-Quds que la détention des deux frères avait été prolongée de quatre mois supplémentaires. « Nous ne pouvons pas les laisser seuls face à cette situation, et tous doivent unir leurs efforts pour mettre fin à ce dernier crime », a-t-elle déclaré.

Le cheikh Khader Adnan a dénoncé les actions de l’occupation israélienne, qui a prétendu qu’il y avait maintenant des « aveux contre » les deux frères, notant qu’il s’agit d’une « tentative ratée de couvrir leur répudiation flagrante de l’accord écrit avec les prisonniers et leurs avocats. Ce qui s’est passé avec le frère Ahmad Musa est un dangereux précédent. Leur retour à la grève est une demande de liberté immédiate », a-t-il dit.

Ce n’est que le dernier exemple en date où le régime d’occupation israélien a soudainement renié les accords conclus pour la libération de grévistes de la faim palestiniens. Dans d’autres cas récents de ce qui semble être une politique visant les grèves de la faim, la détention administrative de Raed Rayan a été renouvelée, tandis que Khalil Awawdeh a été accusé d’avoir tenté de faire sortir clandestinement un téléphone portable de l’hôpital où il était détenu après avoir mis fin à sa propre longue grève de la faim. Awawdeh est actuellement détenu sur la base de ces allégations.

 

Qu’est-ce que la détention administrative ?

La détention administrative a été utilisée pour la première fois en Palestine par le mandat colonial britannique, puis adoptée par le régime sioniste. Elle est aujourd’hui utilisée couramment pour cibler les Palestiniens, en particulier les dirigeants communautaires, les militants et les personnes influentes dans leurs villes, camps et villages.

Il y a actuellement environ 820 Palestiniens emprisonnés sans charge ni procès en détention administrative, sur 4 750 prisonniers politiques palestiniens.

Les ordres de détention administrative sont émis par l’armée et approuvés par les tribunaux militaires sur la base de « preuves secrètes », refusées aux détenus palestiniens et à leurs avocats. Délivrés pour une durée maximale de six mois, ils sont renouvelables indéfiniment et les Palestiniens – y compris les enfants mineurs – peuvent passer des années en détention administrative, sans inculpation ni procès. Des centaines de Palestiniens ont entamé une grève de la faim pour obtenir leur libération de cette forme de détention arbitraire, qui est non seulement illégale au regard du droit international, mais aussi une forme de torture psychologique et de punition collective visant les familles et les communautés palestiniennes, car les détenus sont incapables de prévoir ou de planifier leur libération.

 

Organisons la solidarité !

 

  • Sur les réseaux sociaux, utilisez le hashtag #FreeAhmadAndAdal afin de faire grandir l’exigence de leur libération immédiate
  • Lors de vos activités, n’hésitez pas à utiliser cette affiche pour promouvoir leur libération et faire grandir la solidarité internationale

Source : Samidoun