Dans le cadre du Printemps de la Palestine, l’AFPS Sud Lorraine organisait le jeudi 16 mars une conférence « Fils de Jérusalem, expulsé de sa terre natale par Israël » avec la présence exceptionnelle de l’avocat franco-palestinien Salah Hamouri.  Déporté de Palestine par les autorités israéliennes en décembre 2022, ce militant infatigable est devenu une voix importante en défense des droits du peuple palestinien. Par un arrêté rendu public le 15 mars, le préfet de Meurthe-et-Moselle avait décidé d’interdire cette réunion publique invoquant des risques de trouble à l’ordre public. En réalité, ces « risques » étaient le fruit d’une manœuvre d’organisations pro-israéliennes qui avaient annoncé l’organisation d’une contre-manifestation. Cette entrave à la liberté d’expression contre le défenseur des droits humains n’est pas un cas isolé. En janvier dernier, le maire de Lyon avait annulé une conférence en sa présence suite à une campagne diffamatoire relayée jusqu’au plus haut sommet de l’État. Plus récemment, le préfet de la Vienne avait tenté de faire pression sur les organisateurs d’une conférence pour leur imposer une annulation, en vain.

Face à cette décision scandaleuse des autorités préfectorales, l’AFPS et Amnesty International avaient déposé un recours devant le tribunal administratif de Nancy. Dans une décision rendue jeudi 16 mars, il a suspendu l’arrêté préfectoral interdisant la table-ronde. Dans son ordonnance, il souligne que « les requérants sont fondés à soutenir » que « l’interdiction de la conférence « Fils de Jérusalem expulsé de sa terre natale par Israël » constitue une atteinte grave et manifestement illégale à la liberté d’expression et à la liberté de réunion ». Par ailleurs, le tribunal a condamné l’État à verser 1000€ aux requérants. Cette victoire juridique est une étape importante dans la lutte contre les tentatives de censure et de silenciation à l’encontre de Salah Hamouri. Elle est d’autant plus essentielle que l’avocat franco-palestinien est une voix importante en soutien aux 4780 prisonnières et prisonniers palestiniens qui annoncent entamer une grève de la faim collective le 22 mars prochain. Plus que jamais, la mobilisation doit s’intensifier !