Le conseil communal de la ville de Liège en Belgique a voté une motion visant à suspendre ses relations avec Israël. Proposée par le PTB, celle-ci a été soutenue par le PSVert Ardent et Coopérative politique VEGA. De leurs côtés, Les Engagés et le Mouvement Réformateur s’y sont opposés en votant contre. Cette décision a été soutenue par un rassemblement devant l’Hôtel de ville abrobrant des drapeaux palestiniens ainsi que des pancartes appelant au boycott d’Israël. 

Comme l’affirme le document voté à la majorité, « le Conseil de Liège a décidé de suspendre temporairement les relations avec l’État d’Israël et avec les institutions complices israéliennes jusqu’à ce que les autorités israéliennes mettent fin au système de violations des droits du peuple palestinien et respectent pleinement les obligations qui leur sont imposées par le droit international et les différentes résolutions des Nations Unies. » En mai 2021, la ville avait voté une motion similaire visant notamment à « affirmer son soutien au peuple palestinien qui subit l’apartheid, la colonisation et l’occupation militaire de la part de l’Etat d’Israël ». Par ailleurs, cette décision fait suite à la prise de position de la ville de Barcelone de suspendre ses liens avec Israël, en particulier son jumelage avec Tel Aviv.

Ces prises de position sont une victoire importante pour les militants anticolonialistes qui visent à isoler de la scène internationale l’État d’Israël en tant qu’entité coloniale et raciste qui opprime le peuple palestinien depuis 75 ans. Néanmoins, il faut rappeler que cette décision est avant tout symbolique. Comme nous le rappelle la militante Myriam De Ly de la Plateforme Charleroi Palestine, « les intentions de la ville de Liège sont importantes. Mais, il y a quand même un bémol. Alors que la décision de la ville de Barcelone visait un objectif très concret, l’arrêt du jumelage avec Tel-Aviv, rien de précis n’est ciblé dans cette motion. Déjà en 2021, la Ville promettait « d’exclure de ses marchés publics toute entreprise ayant des liens ou jouant un rôle dans l’occupation de la Palestine ». Qu’est-ce qui a été fait à ce sujet ? Quel compte-rendu à la population ? Quelles sont les relations actuelles entre Liège et Israël et ses institutions ? Quels contrats avec des sociétés israéliennes sont en cours ? Et qu’en est-il avec l’hébergement de l’importante société israélienne CAL (Cargo Airlines)-Lachs, une véritable plaque tournante pour les importations et exportations d’Israël, à l’aéroport de Liège ? Quels sont les liens entre la ville et l’aéroport ? Il faudra quelque part une « mise en carte » de tous les liens entre la ville, l’université, l’aéroport, les institutions, les entreprises… et une fameuse vigilance et mobilisation des activistes pour la Palestine pour que cette motion soit mise en pratique et qu’on évolue vers un arrêt total de la collaboration avec Israël. » Par ailleurs, Mohammed Khatib de Samidoun Bruxelles souligne que « les campagnes de boycott d’Israël sont d’abord des outils qui visent à affaiblir l’occupation israélienne et soutenir concrètement la résistance palestinienne sous toutes ses formes qui se bat pour le retour et la libération de la Palestine de la mer au Jourdain ». 

Le Collectif Palestine Vaincra salue l’ensemble des organisations et personnes qui se sont mobilisées pour obtenir cette victoire en défense du peuple palestinien. Celle-ci doit être comprise comme une invitation à poursuivre et développer la campagne internationale de boycott d’Israël. En particulier, ces prises de position des villes de Barcelone et Liège nous encouragent à intensifier la campagne contre le jumelage de Toulouse avec Tel Aviv alors que la majorité municipale s’entête à vouloir coopérer avec l’apartheid israélien et sa capitale. 
 

Crédit photos : PTB Liège