Le 13 avril 2023, la police de Berlin a interdit deux manifestations célébrant la Journée des prisonnier·es palestinien·nes, en particulier la manifestation du 16 avril organisée par Samidoun Deutschland. Cette décision intervient après une campagne diffamatoire contre une manifestation organisée par Masar Badil et Samidoun en soutien à Al Aqsa et toute la Palestine qui a réuni plus de 1000 personnes dans les rues de la capitale allemande le 8 avril dernier. Déjà en 2022, les autorités allemandes avaient interdit les commémorations de la Nakba, une décision qui avait été largement condamnée en Allemagne et dans le monde entier.
Membre de la direction du mouvement Masar Badil, Zaid Abdel Nasser a déclaré : “Nous n’abandonnerons pas la cause des prisonniers, nous ne nous soumettrons pas non plus à la répression et à la décision d’annuler les marches de la Journée des prisonnier·es en Allemagne, et nous confronterons cette décision par tous les moyens légaux et des campagnes populaires et politiques intensives.” Par ailleurs, le militant palestinien a appelé “à rejeter la décision allemande et à exprimer avec force leur soutien au mouvement des prisonnier·es, qui exprime les revendications de tout notre peuple et sa lutte. Nous considérons le mouvement des prisonnier·es comme le noyau solide du mouvement de libération nationale et la première ligne de défense du peuple palestinien et de sa juste cause.”
Coordinatrice internationale de Samidoun, Charlotte Kates a rappelé que : “Nous avons reçu une décision de la police allemande interdisant les marches et les activités commémorant la Journée du prisonnier palestinien à Berlin. Cette action est dangereuse et raciste, et elle doit être condamnée. Les justifications de la décision raciste ne sont que des prétextes, des mensonges et des arguments peu solides de la part de la police allemande, non seulement sur notre manifestation, mais sur ce qui se passe à la mosquée al-Aqsa, à Jérusalem et dans toute la Palestine occupée.” Comme le souligne Samidoun dans une déclaration revenant sur les raisons de cette interdiction, celle-ci doit être également considérée comme une attaque contre l’ensemble des 4800 prisonnier·es palestinien·nes injustement emprisonné·es par l’occupation israélienne et contre le mouvement de solidarité internationale croissant pour leur libération immédiate. Le réseau international de soutien aux prisonnier·es palestinien·nes conclut en réaffirmant que “notre lutte de libération est anticolonialiste et antiraciste, et notre combat ne sera pas réduit au silence par des campagnes de diffamation ou par la répression d’État. Nous ne resterons pas les bras croisés alors que notre peuple est la cible de la criminalisation et de la répression. C’est maintenant qu’il est le plus urgent de le faire ! Nous devons continuer à organiser et à intensifier tous nos efforts pour libérer tou·tes les prisonnier·es palestinien·nes, pour soutenir le peuple palestinien et sa courageuse résistance, pour la libération de la Palestine de la mer au Jourdain.”
Le Collectif Palestine Vaincra dénonce cette nouvelle interdiction de manifestations pour la Palestine dans la capitale allemande. Ces attaques contre la liberté d’expression, d’organisation et de manifestation des Palestinien·nes et de leur soutien doit être comprises comme une attaque contre l’ensemble de nos droits démocratiques qui sont remis en cause aujourd’hui. De Toulouse à Berlin en passant par Paris et Bruxelles, nous devons faire front face à la criminalisation du mouvement de solidarité avec la Palestine en Europe et dénoncer à la radicalisation autoritaire des gouvernements européens.