Lundi 15 mai, des jeunes Palestiniens, Arabes et internationalistes ont organisé une manifestation spontanée dans l’une des rues centrales du quartier arabe de Berlin pour commémorer 75 ans de résistance palestinienne et défier la répression de l’État allemand.

Cette action a eu lieu après que la police berlinoise a de nouveau interdit les commémorations de la Nakba, le déplacement forcé et le nettoyage ethnique de plus de 800 000 Palestiniens de leurs maisons et de leurs terres par les milices sionistes en 1947-1948 et la destruction ou le dépeuplement de 600 villages palestiniens. Depuis 1948, les réfugiés palestiniens se voient refuser le droit de rentrer chez eux par le régime sioniste israélien créé sur les terres de la Palestine occupée.

La police berlinoise a interdit la manifestation du 14 mai à l’appel de la Coalition de solidarité révolutionnaire pour commémorer la Nakba et soutenir les 75 ans de résistance palestinienne. Cette interdiction est intervenue un jour après celle d’une manifestation prévue le 13 mai, au cours de laquelle les participants avaient l’intention de brandir des pastèques, symbole de l’identité palestinienne. Le 13 mai également, la police a prétendument autorisé la tenue d’un festival culturel palestinien. Toutefois, elle a interdit aux participants de prononcer des discours politiques, a interdit les spectacles de dabkeh ainsi que de scander des slogans tels que « Free Palestine » ou diffuser des livres sur la Palestine et des documents sur la campagne BDS et a imposé aux organisateurs de retirer des banderoles représentant des prisonniers politiques palestiniens, dont Ahmad Sa’adat et Georges Abdallah.

Cette action spontanée du 15 mai dernier s’inscrit donc dans le cadre d’une résistance à la répression qui vise les communautés palestiniennes et arabes de Berlin. La capitale allemande abrite la plus grande population palestinienne d’Europe, dont beaucoup sont des réfugiés palestiniens du Liban et de Syrie à qui l’on a dénie toujours leur droit au retour. Cette politique de répression s’est traduite par l’interdiction des manifestations organisées à l’occasion de la Journée des prisonniers palestiniens mais aussi celles de la Journée d’Al-Quds et pour commémorer la Nakba en 2022, les interdictions politiques imposées à Rasmea Odeh et Khaled Barakat, ainsi que de nombreux autres incidents, notamment l’utilisation du système juridique administratif et du système d’immigration pour réprimer les militants, y compris le retrait de la résidence, les menaces concernant le statut de réfugié et les interdictions de séjour en Allemagne et en Europe pour avoir participé à des activités politiques publiques en faveur de la Palestine.

Au cours de la semaine précédant la commémoration de la Nakba, au moins six policiers berlinois en uniforme ont été envoyés dans un quartier berlinois pour arracher une grande affiche murale en l’honneur du martyr Sheikh Khader Adnan, prisonnier palestinien et gréviste de la faim qui a été tué dans les prisons de l’occupation après 86 jours de grève de la faim.

 Bien entendu, ces attaques visent non seulement l’organisation palestinienne en exil et en diaspora et l’organisation de la solidarité anti-impérialiste avec la Palestine, mais aussi le mouvement de libération palestinien lui-même. En réprimant la solidarité avec la Palestine, notamment Samidoun, la police berlinoise et l’État allemand tentent de réprimer et silencier les prisonniers palestiniens et le mouvement de libération palestinien. Ils tentent également de faire taire la contestation croissante de la collaboration militaire, politique, économique et diplomatique de l’État allemand avec les crimes de guerre et les crimes contre l’humanité israéliens, ainsi que son partenariat total avec l’impérialisme états-unien et l’OTAN.

Plus tard, la police berlinoise a également interdit la grande manifestation pour les 75 ans de la Nakba prévue le 20 mai, en invoquant une fois de plus des justifications extrêmement racistes et en déclarant ouvertement qu’elle craignait que de nombreux Arabes participent à la manifestation. Lorsque des juifs progressistes ont organisé une commémoration de la Nakba plus tôt le 20 mai, la police ne l’a pas interdite à l’avance . Cependant, une fois la manifestation commencée, la police a attaqué la manifestation, ordonné sa dissolution et arrêté des organisateurs juifs et palestiniens.

 Cette manifestation spontanée dans les rues de Berlin est un message clair : la répression n’arrêtera jamais la cause palestinienne et ne fera que susciter une plus grande unité contre l’impérialisme et le sionisme. 

Plus de 160 organisations, syndicats et partis politiques du monde entier ont rejoint l’appel lancé par le réseau de solidarité avec les prisonniers palestiniens Samidoun, dans le cadre de la Coalition de solidarité révolutionnaire contre la répression anti-palestinienne qui a lieu en Allemagne.

Pour ajouter la signature de votre organisation à la campagne, veuillez cliquer ici.

Pour accompagner cette campagne internationale, nous avons formé une équipe d’avocats qui entreprendront la bataille juridique contre les interdictions de manifester et les procès pour ceux qui sont réprimés. Soutenez-nous et faites un don à :

Nom : Rote Hilfe e.V.
IBAN : DE55 4306 0967 4007 2383 17
BIC : GENODEM1GLS
Note : Palaestina gegen Repression

 

Source : Samidoun