Mercredi 12 juillet, la résistante libanaise Soha Bechara s’est vu arrêtée et interdite d’entrer en Grèce alors qu’elle se rendait en Suisse, où elle réside, après avoir passé des vacances au Liban avec sa famille. Finalement, elle a été expulsée vers Beyrouth où elle a finalement pu prendre un vol direct vers la Suisse, pays dont elle possède la nationalité. Cette décision a été prise au motif qu’elle représenterait une “menace pour la sécurité nationale” de “pays européens”. Alors que le peuple libanais commémore aujourd’hui le début de l’invasion israélienne du Liban de 2006, l’expulsion de la militante communiste libanaise est un nouvel exemple de la criminalisation de la résistance palestinienne et arabe, ainsi que de leur soutien, dans l’Union Européenne. De la même manière, l’écrivain et militant palestinien Khaled Barakat et Charlotte Kates, coordinatrice internationale de Samidoun, s’étaient vu interdire l’entrée aux Pays-Bas quelques jours avant la Marche pour le retour et la libération organisée à Bruxelles par le mouvement Masar Badil.

Dans un communiqué, le Parti Communiste Libanais a déclaré que “ce dangereux précédent constitue une attaque flagrante contre une héroïne nationale libanaise qui a contribué à la libération et à la liberté des Libanais. Elle a passé dix ans en captivité dans le camp de détention de Khiam, célèbre pour ses pratiques de torture inhumaines qui ont été documentées par des organisations internationales, dont la Croix-Rouge internationale. Au lieu que le gouvernement grec ait recours à l’arrestation des fonctionnaires sionistes qui ont créé le centre de détention de Khiam et supervisé la torture de Soha Bechara et de milliers de Libanais, nous le voyons poursuivre et arrêter cette héroïne”.

Soha Bechara lors du meeting de la Campagne Libanaise pour la Libération de Georges Abdallah le 13 juillet 2019 à Saïda (Liban).

Figure de la résistance nationale libanaise contre l’occupation sioniste et ancienne prisonnière politique, Soha Bechara est une survivante de la torture et demeure aujourd’hui une voix essentielle de la cause des prisonniers palestiniens en Europe. En particulier, elle participe depuis de nombreuses années à différentes activités en faveur de la libération immédiate de Georges Abdallah, militant communiste libanais emprisonné en France depuis 1984 alors qu’il est libérable depuis 1999.

Aux côtés du réseau de soutien aux prisonniers palestiniens Samidoun et de nombreuses organisations dans le monde, le Collectif Palestine Vaincra exprime toute sa solidarité avec Soha Bechara et dénonce plus largement les campagnes de répression contre les militants palestiniens et arabes au sein des pays de l’Union Européenne. Plus que jamais, nous avons la responsabilité de faire front face à la répression !