Depuis le 29 juillet dernier, des affrontements armés ont lieu dans le camp de réfugiés palestiniens d’Ain el-Helweh au Liban entre des groupes islamistes armés et des membres du Fatah. Cette violence a provoqué la mort d’au moins 11 Palestiniens et le déplacement de deux mille personnes. Membre de ce mouvement, le Collectif Palestine Vaincra relaie ci-dessous le communiqué de Masar Badil sur cet événement.
Membre du comité exécutif de Masar Badil (Mouvement de la Voie Alternative Révolutionnaire Palestinienne), Mohammed Khatib a déclaré que les combats dans le camp de réfugiés palestiniens d’Ain el-Helweh à Saïda, au sud du Liban, font partie du processus continu de destruction et de liquidation des droits palestiniens qui a commencé avec l’abandon palestinien officiel des masses en exil et en diaspora et de leurs droits nationaux et humains, dans le cadre des accords d’Oslo. En fait, a-t-il dit, ce qui se passe dans le camp est l’expression d’une crise plus grave qu’un « conflit passager entre hommes armés ». Il ne sert que l’entité sioniste, les forces d’Oslo et toutes les forces ennemies dressées contre le peuple palestinien au Liban et dans toute la région.
Né dans le camp d’Ain el-Helweh, Khatib a déclaré que les camps de réfugiés palestiniens au Liban sont isolés, exploités et appauvris depuis des décennies. Les réfugiés vivent dans un état d’oppression et de siège généralisé, tant à l’intérieur que dans leur environnement régional plus large, et ils ont été témoins de transformations économiques, sociales et politiques massives après l’invasion sioniste de 1982, les massacres qu’elle a perpétrés et le siège que le camp a subi en 1985.
Khatib a noté que les camps ont été progressivement transformés de bases avancées de la révolution, de la résistance et de la culture nationale en ceintures de misère et de pauvreté, et sont devenus un terrain fertile pour le développement de courants armés qui ne veulent pas tant combattre l’ennemi sioniste qu’imposer leur autorité dans le camp, bien qu’il y ait des exceptions.
Il a souligné qu’il n’y a pas de solution rapide à la situation de crise dans les camps. Ce qu’il faut, a-t-il dit, c’est soutenir la jeunesse dans sa prise de conscience nationale et révolutionnaire, affronter le projet de liquidation établi par les accords d’Oslo et œuvrer à la reconstruction du projet révolutionnaire du mouvement de libération palestinien en restituant la voix confisquée des masses de la diaspora et en reprenant leur rôle dans la lutte contre l’ennemi sioniste en faveur du retour et de la libération. La situation à l’intérieur de la Palestine occupée de 48, marquée par des crimes violents quotidiens et la propagation du phénomène des gangs criminels, qui a coûté la vie à des centaines de Palestiniens, sert également le même objectif, à savoir la destruction de la cause palestinienne et le démantèlement et l’isolement du peuple palestinien.
Khatib a noté que les autorités libanaises pratiquent depuis des décennies des politiques racistes et d’exclusion systématiques et bien connues, les Palestiniens du Liban étant privés de leurs droits les plus fondamentaux, notamment de leur droit de travailler et de construire leur maison, et de la confiscation de leurs droits civils. Il a aussi souligné qu’il était urgent de définir la fonction et l’orientation des armes palestiniennes dans les camps et de mettre en place des institutions nationales qui fournissent des soins de santé, de l’éducation et d’autres services.
Khatib a souligné que la poursuite de la crise actuelle et son exacerbation dans les camps palestiniens ne servira pas la stabilité et la sécurité du Liban, comme certains le pensent, et affectera négativement l’ensemble de la situation libanaise et arabe.
Source : Masar Badil – Traduction : Collectif Palestine Vaincra