Au printemps 2024, une vague de solidarité sans précédent a traversé les campus du monde entier afin de dénoncer le génocide en cours à Gaza et exiger la fin des partenariats entre les établissements de l’enseignement supérieur avec les universités israéliennes qui jouent un rôle clef dans la colonisation sioniste. En particulier, plusieurs établissements de Sciences Po ont été le théâtre d’importantes mobilisations pro-palestiniennes comme à Paris, Reims ou encore Toulouse. Alors qu’un engagement avait été pris pour mettre fin aux procédures répressives, « 25 étudiants de Paris, Menton et Reims sont convoqués devant la section disciplinaire pour avoir participé à des actions de blocage et d’occupation qui avaient pour objectif de dénoncer le silence et le deux poids deux mesures de la direction face au génocide en cours à Gaza et la répression exercée contre les étudiants mobilisés » nous apprend un communiqué de l’Union Étudiante et l’Alternative Étudiante Rémoise.
Aujourd’hui, Sciences Po a fait le choix de poursuivre son escalade autoritaire niant le droit fondamental à la mobilisation politique !
De quel crime sont accusées les étudiant-es mobilisé-es ? Celui de dénoncer le silence de la direction face au génocide en cours à Gaza. pic.twitter.com/r3yqWeb4gR— AER – Alternative Étudiante Rémoise (@AerReims) July 22, 2024
« Cet énième coup de force de l’administrateur provisoire et de sa garde rapprochée, qui ont choisi de jouer les petits tyrans plutôt que de préparer la rentrée, intervient dans un contexte de répression inédite d’un mouvement étudiant à Sciences Po. La surveillance intrusive sur les campus et les réseaux sociaux, les menaces incessantes dans un climat anxiogène, l’envoi brutal de la police pour réprimer des étudiant-es manifestant pacifiquement (avec des blessées à Reims), et l’ouverture de procédures disciplinaires contre les organisateurs d’une conférence (!) ne semblent pas avoir suffi à la direction qui, engagée dans une course effrénée à la répression, démontre désormais si cela n’était pas encore assez clair — sa volonté de se venger des étudiants mobilisés » poursuivent les deux organisations syndicales étudiantes.
Cette nouvelle annonce vient s’ajouter à la longue liste d’exemples de criminalisation de la solidarité avec la Palestine qui s’est intensifiée ces derniers mois. Du licenciement d’un syndicaliste pro-palestinien en passant par des procédures pour « apologie du terrorisme » jusqu’aux menaces de dissolution d’organisations, toutes ces procédures visent à isoler et réduire au silence l’important mouvement de soutien à la résistance du peuple palestinien qui se développe au cœur des pays occidentaux qui sont parmi les premiers pourvoyeurs de fonds de l’actuel génocide à Gaza. Plus que jamais, le Collectif Palestine Vaincra réaffirme son entière solidarité avec l’ensemble des personnes et organisations réprimées et appelle à construire un front commun pour faire face à cette énième expression de la radicalisation autoritaire du gouvernement français.