Mardi 9 juillet à la gendarmerie d’Aix-en-Provence, François Burgat a été auditionné dans le cadre d’une procédure pour « apologie du terrorisme » puis placé en garde-à-vue pendant plus de 8 heures. Islamologue et directeur de recherche émérite du CNRS, François Burgat est visé par une plainte de l’Organisation Juive Européenne, une officine d’extrême droite pro-israélienne qui est à l’initiative de dizaines de procédures contre des militants et des organisations qui se mobilisent en soutien au peuple palestinien et contre le génocide en cours à Gaza. « C’est la première fois qu’un professeur d’université est inquiété par la justice pour avoir donné son avis politique sur un conflit étranger », déplore son avocat Rafik Chekkat dans les colonnes de Libération. Par ailleurs, cela fait écho aux nombreuses procédures disciplinaires contre des chercheurs et étudiants en raison de leur expression au sujet de la Palestine, à l’image des poursuites contre l’anthropologue Véronique Bontemps ou des étudiants d’Aix-Marseille Université.
La garde-à-vue de François Burgat vient d’être levée.
Je ne sais pas s’il faut parler de bonne nouvelle tant il me semble scandaleux qu’un universitaire soit privé de sa liberté en France pour des propos politiques tenus sur un conflit étranger.#SoutienFrancoisBurgat
— Rafik Chekkat (@r_chekkat) July 9, 2024
De la même manière, nous apprenions la convocation le 21 juin dernier de Daniel Lévyne en sa qualité de directeur de publication du site de l’Union Juive Française pour la Paix en raison de l’ouverture d’une procédure pour « apologie du terrorisme ». Comme le souligne l’UJFP dans son communiqué, « c’est la première fois qu’une association juive, qui combat le racisme sous toutes ses formes et qui œuvre pour une paix juste et pour l’égalité des droits en Israël-Palestine est visée. […] Le contexte actuel ne doit pas être oublié : Israël est la puissance occupante et les Palestiniens sont le peuple dominé. » Par ailleurs, ils affirment que « l’association « Jeunesse Française Juive », spécifiquement créée après le 7 octobre 2023, qui porte plainte contre l’UJFP, en faisant une interprétation erronée du communiqué de l’association et de la tribune visés, a déjà porté plainte contre plus de 40 personnes ou associations. Non seulement elle défend une entreprise qui présente tous les signes d’un risque plausible de génocide mais elle implique scandaleusement les Juif.ves dans une politique colonisatrice de remplacement. »
Face à la poursuite de la criminalisation du mouvement de solidarité avec la Palestine, le Collectif Palestine Vaincra exprime sa pleine solidarité avec l’ensemble des personnes et organisations réprimées et appelle à faire front pour faire face à la radicalisation autoritaire du pouvoir ! Plus que jamais, nous devons faire la démonstration qu’une attaque contre l’un d’entre nous est une attaque contre tous !