En janvier dernier, l’Italie a reçu une demande d’extradition de la part d’Israël contre Anan Yaeesh, ancien prisonnier palestinien originaire de Tulkarem en Cisjordanie qui est âgé de 37 ans et réside en Italie depuis 2019. Les juges de la cour d’appel de l’Aquila rejetteront le 12 mars la demande d’extradition. Selon les magistrats, « il y a lieu de croire qu’Anan, s’il est extradé vers l’État d’Israël, pourrait être soumis à des traitements cruels, inhumains ou, en tout état de cause, à des actes constituant une violation de l’un des droits fondamentaux de la personne, ce risque étant déduit des rapports, présentés par la défense, d’organisations non gouvernementales considérées comme fiables à l’échelle internationale ». La veille, le juge d’instruction du district de L’Aquila émettait néanmoins une ordonnance de détention provisoire contre lui et deux autres Palestiniens, Ali Saji Rabhi Irar et Mansour Doghmosh, pour collaboration présumée avec les Brigades de Tulkarem, organisation liée aux Brigades des Martyrs d’Al Aqsa (un des groupes armés du Fatah) qui est considérée comme une « organisation terroriste » au sein de l’Union Européenne.
Samedi 6 juillet à Rome, de nombreuses personnes ont participé à une manifestation pour exiger leur libération dans le cadre d’une mobilisation importante dans plusieurs villes italiennes depuis plusieurs mois. La manifestation, qui a débuté depuis Piazza della Repubblica, a « souligné le droit du peuple palestinien à résister à l’occupation militaire israélienne et a condamné la complicité de l’Italie avec Israël au niveau politique et militaire » selon les organisateurs de l’événement. En présence de l’UDAP (Union Démocratique Arabe Palestinienne), GPI (Jeunes Palestiniens d’Italie) et diverses organisations, cette manifestation a eu lieu quelques jours avant l’audition d’Anan, Ali et Mansour devant la Cour de cassation le 11 juillet prochain.
« À cause de cette nouvelle échéance, il devient encore plus nécessaire et urgent de construire une mobilisation contre cette campagne répressive. L’incarcération injuste d’Anan, Ali et Mansour est extrêmement alarmante : elle peut ouvrir les portes à la persécution généralisée des Palestiniens même sur le territoire italien et radicaliser la criminalisation déjà généralisée de toute personne qui se bat pour l’autodétermination » a souligné leur comité de soutien.