Depuis de nombreuses années, le maire Jean-Luc Moudenc et sa majorité municipale sont des soutiens revendiqués d’Israël. Cela s’illustre de multiples manières : de la dénonciation du rapport d’Amnesty International sur l’apartheid israélien en passant par des tentatives de censure (y compris physiquement) de réunions de soutien à la Palestine ou encore dans sa volonté de faire taire le Collectif Palestine Vaincra.
Cette politique de soutien à une colonisation de peuplement qui opprime le peuple palestinien est scandaleuse en soi, mais elle atteint son paroxysme d’inhumanité et de cynisme quand un véritable génocide se déroule sous nos yeux à Gaza depuis près de 330 jours et faisant au moins 40 000 morts Palestiniens. Afin de dénoncer cette situation et les soutiens locaux du gouvernement d’extrême droite israélien, nous avons tenu une nouvelle table d’information aux abords du marché du quartier de Bagatelle à Toulouse. Dans un flyer distribué à près d’un millier d’exemplaires, nous avons mis en évidence la complicité de la majorité municipale dans cette situation, en particulier à travers sa défense du jumelage de la ville avec Tel Aviv, capitale d’un État colonial et génocidaire construite sur les ruines de villages palestiniens. Véritable outil de softpower mis en place depuis 1962 au service du colonialisme, celui-ci a été largement dénoncé par les habitants rencontrés lors de nombreuses discussions ou en faisant des photos exigeant la fin de cette coopération institutionnelle.
Malheureusement, cette politique réactionnaire portée par la municipalité ne s’arrête pas là. Lundi 19 août, à l’occasion de la commémoration des 80 ans de la Libération de Toulouse, M. Moudenc a tenu un discours particulièrement scandaleux, comme il l’avait déjà fait pour la même occasion en 2022. Lors de celui-ci, il a accusé ses adversaires politiques “d’importer lourdement dans notre débat national le conflit israélo-palestinien” en affirmant que « cela conduit à cette inquiétante recrudescence de l’antisémitisme ». Ce propos est faux et dangereux à plus d’un titre.
D’abord, l’accusation « d’importation » de la situation en Palestine par le maire de Toulouse ne manque pas de sel. En réalité, ce sont d’abord les puissances occidentales qui ont exporté leur colonialisme dans la région et qui continue de soutenir Israël de multiples manières, y compris économiquement et militairement sans parler des plus de 4000 soldats franco-israéliens qui participent actuellement aux crimes de guerre à Gaza. Dans ces domaines, la France est un partenaire stratégique, à l’image de la coopération entre le principal fabricant d’armes israélien Elbit Systems et la multinationale française Thalès qui possède plusieurs sites dans la ville rose. Ces accusations sont d’autant plus scandaleuses et ironiques quand on se souvient que Jean-Michel Lattes, adjoint au maire de Toulouse et président de Tisséo, a rencontré la ministre d’extrême droite israélienne Miri Regev le 23 juillet dernier. Une rencontre au service d’une propagande génocidaire qui a suscité moins d’intérêt médiatique que la présence d’une serviette de plage aux couleurs de Palestine dans une piscine municipale toulousaine, image postée par le député insoumis Hadrien Clouet. Ça en dit long sur le double standard raciste et le niveau de normalisation de l’extrême droite ici comme ailleurs.
Pire encore, le maire de Toulouse affirme que cette « importation » chimérique conduirait à une « inquiétante recrudescence de l’antisémitisme ». Alors que ce racisme systémique contre les Juifs de France se développe, comme l’ont illustré les récentes attaques incendiaires des synagogues de la Grande Motte et de Rouen, le Collectif Palestine Vaincra et avec lui l’ensemble du mouvement de solidarité avec la Palestine l’ont toujours condamné et affirmé que la situation en Palestine occupée n’a rien à voir avec « un conflit religieux ». En réalité, cette accusation ne repose sur aucun fait scientifique, mais obéit à des objectifs bassement politiciens. En premier lieu, celle-ci rentre en écho avec la stratégie mortifère des partisans du sionisme d’associer tous les Juifs du monde à ce projet de colonisation de peuplement illégitime, ce qui est un non-sens historique et politique, et dans sa volonté d’assimiler antisémitisme et antisionisme. À l’opposé de cette démarche, nous devons souligner chaque fois que cela est nécessaire que l’antisémitisme est l’ennemi mortel de la cause palestinienne qui est un combat principiellement antiraciste.
À Toulouse comme ailleurs, nous devons nous mobiliser pour combattre pied à pied les soutiens du génocide en cours à Gaza et leurs campagnes diffamatoires contre la mobilisation légitime en soutien à la résistance du peuple palestinien qui fait face au génocide en cours à Gaza et plus de 76 ans de colonisation de peuplement. Dès la rentrée, n’hésitez pas à nous rejoindre pour participer à ce combat anticolonialiste et antiraciste !