Le 11 septembre dernier, des centaines de personnes se sont rassemblées à la sortie du métro Jean Jaurès à Toulouse, puis se sont élancées sur le boulevard pour une nouvelle manifestation.Initiée par le Collectif Palestine Vaincra et soutenue par près de 50 organisations syndicales, politiques et associatives, cette marche avait pour ambition de dénoncer le génocide en cours à Gaza et l’opération « camp d’été » en Cisjordanie, mais aussi soutenir la libération de la Palestine et celle des prisonniers palestiniens, dont évidemment le communiste libanais Georges Abdallah emprisonné en France depuis 40 ans.

Alors que le génocide à Gaza se poursuit depuis plus de 11 mois et que la Palestine fait face à plus de 76 ans de colonisation de peuplement, cette nouvelle marche déterminée rappelait une fois encore que la solidarité internationale est toujours belle et bien présente et vivante à Toulouse. En ce sens, de nombreux slogans en français et en arabe appelaient à soutenir la résistance du peuple palestinien dans sa lutte contre l’opération génocidaire menée par l’État sioniste avec le soutien politique, économique et militaire de l’impérialisme occidental.

Crédit photo : @reid.rev

Afin d’apporter un soutien significatif à la lutte du peuple palestinien, plusieurs interventions et chants ont souligné la nécessité de s’engager toujours plus dans la campagne de boycott d’Israël et des entreprises internationales complices, comme le groupe français Carrefour. Suite à une mobilisation mondiale, la multinationale française a récemment annoncé des premiers reculs, soulignant l’importance de poursuivre les actions #BoycottCarrefour jusqu’à son retrait complet d’Israël.

De la même manière, la solidarité avec Georges Abdallah était au cœur de la mobilisation, réaffirmant une fois encore que le combat pour la libération du plus ancien prisonnier politique d’Europe est indissolublement lié à celui pour la libération de la Palestine. Alors que le mois international de mobilisation se développe partout avant une audience du Tribunal d’Application des Peines qui étudiera sa nouvelle demande de libération, la foule a scandé sa solidarité avec celui qui est devenu un symbole de la lutte anti-impérialiste. Rendez-vous a été pris pour la grande manifestation unitaire du 26 octobre prochain devant les portes de la prison de Lannemezan.

De nombreuses pancartes étaient visibles, dénonçant la criminalisation de la solidarité avec la Palestine, mais aussi pour la libération des milliers d’hommes, femmes et enfants injustement détenus par l’occupation israélienne. En particulier, plusieurs affiches soulignaient la nécessité de s’engager pour la libération des prisonnières palestiniennes en brandissant plusieurs de leurs visages comme celui de Khalida Jarrar actuellement à l’isolement, mais aussi ceux de Hadeel Shatara ou encore Shatela Abu Ayad.

En arrivant sur la place Arnaud Bernard, plusieurs organisations participantes ont pris la parole. Deux militantes du Collectif Palestine Vaincra ont pris la parole en français puis en arabe rappelant que cela fait « plus de 11 mois que nous sommes spectateurs de la barbarie coloniale qui s’étend dans toute la Palestine. Des dizaines de milliers de victimes palestiniennes à Gaza, des centaines de morts en Cisjordanie, la poursuite de la colonisation à Al Quds ou à Masafer Yatta sans oublier des bombardements israéliens incessants au Liban, en Syrie et ailleurs qui montrent à nouveau le vrai visage de cet État colonial et génocidaire. Plus de 11 mois que nous voyons l’impérialisme occidental soutenir politiquement, économiquement et militairement Israël en dépit des horreurs perpétrés chaque jour contre le peuple palestinien. Un soutien qui souligne une fois de plus qu’Israël n’est rien d’autre que leur poste avancé pour la défense de leurs intérêts dans cette région du monde. »  De plus, elles ont terminé leur discours en mettant en évidence le fait « qu’en dépit de plus de 11 mois d’horreur et de dévastation, le peuple palestinien continue de résister. Il résiste pour sa vie, sa survie, mais aussi pour sa libération ! La sienne, mais aussi celle de sa terre pour vivre dans une Palestine libérée du colonialisme et de l’apartheid de la mer au Jourdain. »

À la suite de leurs interventions, de nombreuses organisations ont pris la parole. En particulier, une étudiante de l’association Révolte Décoloniale de Sciences Po Toulouse a souligné que « Gaza est le théâtre d’une tragédie humaine sans précédent, un génocide qui se déroule sous nos yeux, nous ne pouvons plus rester silencieux face à cette injustice ! » Puis, elle a appelé à poursuivre la mobilisation dans l’enseignement supérieur notamment en mettant fin aux partenariats avec les universités israéliennes qui jouent un rôle clé dans la mise en œuvre des politiques d’apartheid d’Israël, tout en entretenant une relation particulièrement étroite avec l’armée israélienne.

À leur suite, différentes organisations (SPT/BDS, Mouvement de la Paix, UD CGT 31, Les Ecologistes, RP, NPA 31) ont pris la parole pour souligner leur engagement à nos côtés pour lutter contre le colonialisme et l’occupation. De son côté, une membre de Sud Education 31 a pris la parole en soutien à son camarade et collègue Benoit Huou qui a été scandaleusement suspendu 4 mois d ela Toulouse School of Economics suite à une déclaration dénonçant le génocide à Gaza. Lisant le communiqué inter-organisations, elle a rappelé que « l’amalgame fait entre soutien à la Palestine et antisémitisme, notamment par la ministre démissionnaire de l’enseignement supérieur Sylvie Retailleau, sert de prétexte à ce tour-de-vis autoritaire menaçant la liberté d’expression. Ce sont les partisan·es de la politique coloniale et guerrière israélienne qui alimentent l’antisémitisme systémique en France en entretenant la confusion entre le fait d’être juif·ve et le soutien à la politique menée par le gouvernement israélien. »

L’initiative a reçu un important écho dans la presse internationale avec plusieurs vidéos de médias tels que Middle East Eye, l’AFP ou encore Al Jazeera.

Cette manifestation s’est clôturée autour du constat partagé de redoubler d’efforts pour dénoncer le génocide en cours à Gaza, la complicité de notre gouvernement, mais aussi arracher la libération de Georges Abdallah ! N’hésitez pas à nous contacter si vous souhaitez participer à des prochaines initiatives et à nous suivre sur nos différents réseaux sociaux (Facebook, Twitter, Instagram, TikTok et Telegram).

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