Suite à une mobilisation importante sur les réseaux sociaux, le festival du film israélien Shalom Europa a finalement été annulé après avoir déjà été reporté en juin dernier. Celui-ci devait se tenir du 8 au 10 septembre à Strasbourg et accueillait plusieurs personnalités qui soutiennent publiquement l’armée d’occupation israélienne, responsable du génocide en cours à Gaza qui pourrait faire jusqu’à 186 000 victimes palestiniennes selon la revue scientifique The Lancet. Initiateur de cette campagne de boycott, le Collectif Palestine Unistras affirme que le cinéma Star et ses partenaires « se rendent complices des crimes commis par Israël en soutenant activement et en offrant une vitrine à un événement qui promeut la culture pour blanchir son régime d’occupation, de colonialisme et d’apartheid sur le peuple palestinien qu’il menace aujourd’hui de génocide. »
Après l’annonce de l’annulation, le gérant du cinéma a dénoncé « des pressions » au côté de la mairie écologiste de la ville et de plusieurs organisations pro-israéliennes. Des accusations vivement rejetées par les organisations anticolonialistes et antiracistes de la ville à l’origine de la mobilisation. En particulier, le Collectif Palestine Unistras a rappelé dans un communiqué qu’il « dément toute accusation de menaces proférées à l’encontre des cinémas Star ou de leur personnel. Notre appel est depuis le début un appel à l’annulation du festival, à travers une campagne de boycott culturel, à l’image de ce qui a été fait contre l’apartheid en Afrique du Sud. C’est d’ailleurs ce que nous avons communiqué au directeur des cinémas lorsqu’il nous a contactés par téléphone. » Par ailleurs, l’organisation pro-palestinienne souligne que « la liberté d’expression, comme toute liberté, ne peut s’exercer sans responsabilité. Offrir une vitrine artistique pour normaliser un régime d’apartheid génocidaire avec des acteurs qui soutiennent ouvertement l’armée responsable d’un génocide en cours (voir les slides suivantes) ne peut pas entrer dans le cadre de la liberté d’expression. »
En réalité, l’annulation de cet événement est une excellente nouvelle qui doit en appeler d’autres ! En 2005, un haut responsable du Ministère israélien des Affaires Étrangères affirmait déjà qu’il fallait « utiliser les productions culturelles israéliennes pour atteindre les objectifs politiques de l’État d’Israël ». Aujourd’hui, ses « objectifs politiques » sont clairs : soutenir l’effort de guerre et normaliser l’image d’une opération génocidaire soutenue par les gouvernements occidentaux. Face à cela, nous devons développer des campagnes de boycott d’Israël dans tous les domaines comme des outils permettant de soutenir la résistance du peuple palestinien qui fait face à près d’un an de génocide et plus de 76 ans de colonisation de peuplement !