Appelée par de très nombreuses campagnes, comités, organisations politiques, associatives et syndicales, environ 4000 personnes ont participé à la grande marche unitaire pour la libération de Georges Abdallah jusqu’aux portes de la prison de Lannemezan à l’occasion de sa quarantième année de détention. En dépit des averses incessantes, ce fut bel et bien un succès collectif avec un record de participation et une foule très jeune.
Cette affluence historique, alors que ce communiste arabe est détenu en France depuis 1984, est le signe d’une campagne de solidarité croissante avec celui qui est devenu le plus ancien prisonnier politique d’Europe. Depuis Toulouse, 70 organisations se sont rassemblées pour le soutenir à travers un appel unitaire et l’organisation de bus et de nombreux covoiturages pour cette marche. Il est important que cet élargissement soit un point d’appui pour renforcer le rapport de force nécessaire, alors que la justice française va rendre sa décision le 15 novembre prochain à propos de sa nouvelle demande de libération dont l’audience devrait se dérouler dans les semaines à venir.
Alors que le génocide se poursuit à Gaza depuis plus d’un an et que l’occupation israélienne poursuit son offensive sur le Liban, cette manifestation était aussi l’occasion de réaffirmer notre pleine solidarité avec la résistance des peuples palestinien et libanais qui se battent non seulement pour leur survie, mais également pour un avenir débarrassé de l’impérialisme et du sionisme. En ce sens, le Collectif Palestine Vaincra a participé à un cortège arborant de nombreux drapeaux palestiniens et libanais tout en scandant des slogans en français et en arabe appelant à la libération des prisonniers palestiniens et de la Palestine de la mer au Jourdain. À nos côtés, plusieurs organisations étaient présentes comme Samidoun Paris Banlieue, Libérons Georges Abdallah 38, Urgence Palestine Grenoble, Palestine Action France ou encore le Comité Palestine Unistras’.
« Palestine vaincra, libérez Georges Abdallah » scande le cortège du Collectif Palestine Vaincra et de nos ami·es de Strasbourg, Grenoble, Paris, Marseille ou encore Bruxelles lors de notre arrivée aux pieds de la prison. pic.twitter.com/vxokj0PqcS
— Collectif Palestine Vaincra (@Collectif_PV) October 27, 2024
Plus largement, d’innombrables délégations étaient présentes venant de plusieurs villes de France comme Lille, Strasbourg, Annecy, Marseille, Paris, Rennes, Bordeaux, Limoges ou encore Montpellier ainsi que de Belgique, d’Allemagne, de Suède, d’Italie ou de l’Etat espagnol. En particulier, de nombreux comités de soutien à la Palestine et à Georges Abdallah étaient là (Collectif Palestine Vaincra, Samidoun, Campagne unitaire pour la libération de Georges Abdallah, Couserans-Palestine, Les soutiens de Bagnolet, Europalestine, UJFP, Tsedek, des comités BDS, des sections de l’AFPS, Collectif 65 pour la libération de Georges Abdallah, Libérons Georges Abdallah 33, Libérons Georges Abdallah 38, Collectif pour la libération de Georges Abdallah 74, Urgence Palestine, Fosse aux Lyons, CAP, Alkarama, Al Yudur, Comité Palestine Unistras, Comité Palestine Condorcet, Comité Palestine Paris 8, Collectif Palestin’alco, Palestine Action France, Jeunes 4 Palestine, Palästina Komitee Stuttgart, Iparraldea Palestinarekin, Comité de soutien à la Palestine…), des organisations politiques de gauche et d’extrême gauche (PCF, LFI, PG, NPA L’Anticapitaliste, NPA Révolutionnaires, Révolution Permanente, Le Poing Levé, ANC, OCML VP, PRCF, LJR, JR, Front Anti-impérialiste, Partizan, Young Struggle, TSP, Reconstruction Communiste, Supernova, ACIDE, OTKM, Secours Rouge International, Secours Rouge Arabe, Secours Rouge Marseille, FPRA, Comité Révolutionnaire de Valence, A2C, PCB, des sections de la JC de plusieurs villes…), tout comme des syndicats (FSE, CNT, des sections de la FSU et de Solidaires et plusieurs UD et fédérations de la CGT…), des organisations antiracistes et anti-impérialistes (FUIQP, MRAP, Mouvement des Kanak en France, ILPS, FFPS, Plateforme anti-impérialiste, des groupes antifascistes de différentes villes comme l’AFA PB, l‘AFA Tolosa, Action Jeune Antifa Auch ou encore l’AFA 04) ainsi que des militants anarchistes, anticarcéraux et abolitionnistes. La diversité des organisations et des militants qui soutiennent Georges Abdallah souligne une campagne dynamique qui a su accroître le soutien à ce communiste libanais année après année.
En arrivant devant la prison, une membre de la Campagne unitaire pour la libération de Georges Abdallah a lu l’intervention écrite par Georges Abdallah pour l’occasion. Dans celle-ci, il appelle à « tout mettre en œuvre pour contrer et arrêter la barbarie sioniste en cours à Gaza, en Cisjordanie et au Liban. Il n’en demeure pas moins qu’en dépit de cette agression génocidaire de grande envergure contre Gaza ces jours-ci, où aux dizaines et dizaines de milliers de martyrs et de blessés, s’ajoute la terrible destruction généralisée de tout l’espace habitable de Gaza, la résistance reste inébranlable, protégée et adoubée par les masses populaires palestiniennes. » À la suite de cette lecture, un vibrant et émouvant hommage a été rendu à Suzanne Le Manceau, cofondatrice du Collectif pour la libération de Georges Ibrahim Abdallah qui est récemment décédée. Après un témoignage sur la richesse de l’engagement de Suzanne, la foule a scandé « Suzanne, tes camarades sont là » tandis que de nombreuses torches étaient allumées.
À sa suite, plusieurs organisations et personnalités ont pris la parole pour souligner leur engagement au côté du militant libanais. Parmi elles, une déclaration cosignée par plusieurs comités de soutien (dont le Collectif Palestine Vaincra) a été lue. Celle-ci a réaffirmé l’identité politique de Georges Abdallah et a appelé également à soutenir tous les prisonniers politiques, en particulier basques et Kanak qui sont détenus à Lannemezan. Mais elle a surtout alerté sur « une autre menace [qui] vient d’être réactivée, cette fois en Italie. Pour faire simple, disons qu’une audience judiciaire s’est tenue à Trieste le 15 octobre, revenant sur un procès qui a visé Georges Abdallah en 1990, alors qu’il ne pouvait comparaître, étant détenu en France. On peut être inquiet de voir refaire en 2024 un nouveau procès pour les mêmes faits qui ont pourtant été prescrits en 2012. Une nouvelle audience aura lieu le 26 novembre, pour discuter de la procédure ou peut-être examiner les faits. Il existe un risque que l’Italie – allié privilégié des États-Unis – de la fasciste Meloni pourrait demander l’extradition de Georges Abdallah, mais quelle que soit la réponse de la France, la responsabilité de celle-ci demeure entière dans la volonté de maintenir notre camarade enfermé à vie. » De leur côté, les députées insoumises Sylvie Ferrer et Andrée Taurinya qui ont rappelé l’engagement de leur groupe parlementaire dans cette bataille. Secrétaire départemental de l’UD CGT 31, Cédric Caubère a également pris la parole au nom de sa confédération et a affirmé que « les travailleurs de ce pays avec leurs syndicats, avec la CGT, saluent Georges Abdallah et nous combattrons pour qu’il soit libéré ».
Aux côtés de sa collègue @FerrerSylvie11, la députée insoumise @AndreeTaurinya souligne l’engagement du groupe parlementaire de la France Insoumise en soutien à la libération de Georges Abdallah. pic.twitter.com/3KNyTnwmsR
— Collectif Palestine Vaincra (@Collectif_PV) October 27, 2024
Dans une interview accordée à Révolution Permanente, un militant du Collectif Palestine Vaincra a rappelé la nécessité de lier la mobilisation pour Georges Abdallah à celle contre l’impérialisme français et en soutien à la Palestine et au Liban.
« George Abdallah est enfermé en France depuis plus de 40 ans, alors qu’il est libérable depuis 25 ans, c’est le plus vieux prisonnier politique d’Europe. Il y a un génocide qui se poursuit depuis un an à Gaza, il y a une offensive brutale d’Israël contre le Liban. L’Etat… pic.twitter.com/ZU9RFplrGS
— Révolution Permanente (@RevPermanente) October 26, 2024
Le soutien à Georges Abdallah doit être un lieu de convergence de toutes les personnes qui soutiennent la légitime lutte du peuple palestinien et qui dénoncent la politique du gouvernement français, fondamentalement impérialiste. La nouvelle demande de libération du plus ancien prisonnier politique d’Europe doit être la dernière et il doit pouvoir retourner vivre libre dans son pays, le Liban. Cela dépend de notre mobilisation à toutes et tous !