Alors que nous commémorons un an de génocide en Palestine et que l’offensive israélienne fait rage au Liban, les étudiants se mobilisent dans de nombreux campus pour réaffirmer leur solidarité avec la résistance des peuples palestinien et libanais. Après le blocage de l’Université de Strasbourg lundi et des initiatives mardi comme à Sciences Po Toulouse et à l’Université Toulouse Jean Jaurès, différents Instituts d’Études Politiques ont été bloqués ce mercredi 9 octobre, témoignant d’un regain de la mobilisation étudiante. Dans un communiqué unitaire publié le même jour, plusieurs syndicats, comités et organisations étudiantes soulignent : « Tant par son intention que par ses actes, l’entité sioniste poursuit en ce moment le génocide du peuple palestinien en toute impunité. C’est parce que nous refusons ce génocide, que nous avons appelé sur ces dates l’ensemble de la communauté étudiante et académique à se mobiliser. » Dans ce cadre, les étudiants exigent en particulier « la rupture des partenariats avec les universités publiques israéliennes. Nous refusons d’être associés aux universités publiques de Bar Ilan, Ben Gourion, Tel-Aviv, Haïfa ou encore l’université Hébraïque de Jérusalem, institutions complices de l’État d’Israël dans ses violations du droit international et ses crimes de guerre. »
[Thread] A l’appel d’organisations étudiantes et du Collectif Palestine Vaincra, plusieurs dizaines d’étudiants se sont rassemblés à l’Université Toulouse Jean Jaurès pour dénoncer la criminalisation de la solidarité avec la Palestine dans l’enseignement supérieur. pic.twitter.com/bxkwEDhuVf
— Collectif Palestine Vaincra (@Collectif_PV) October 8, 2024
Plusieurs étudiants de Sciences Po Rennes ont bloqué l’entrée de l’établissement dès 7h30 ce matin. Devant chacune des deux entrées, des barricades sont construites affichant des drapeaux palestiniens et libanais ainsi que des slogans anticolonialistes. Cette décision fait suite à l’organisation d’une assemblée générale la veille qui a réuni de nombreuses personnes.
Sciences po Rennes est bloqué ce matin !
Les étudiant.e.s de Sciences Po Rennes bloquent ce matin les entrées de l’IEP, suite à la décision de l’assemblée générale rassemblée la veille. pic.twitter.com/gbGVtTPQQj
— Solidaires étudiant•es Rennes (@SESLRENNES) October 9, 2024
De la même manière, l’IEP de Lyon a également été bloqué ce 9 octobre par les étudiants qui se mobilisent pour le Liban et la Palestine, mais aussi pour dénoncer la criminalisation de solidarité internationale dans l’enseignement supérieur.
SCIENCES PO LYON BLOQUÉ POUR LA PALESTINE
Un an après le début du génocide et alors que la nouveau ministre de l’ESR veut interdire tout soutien à la Palestine sur les facs, les étudiants bloquent leur établissement pour dénoncer la guerre d’Israel en Palestine & au Liban pic.twitter.com/oV7GTV5XVF
— Le Poing Levé Lyon (@lepoinglevelyon) October 9, 2024
À Paris, les étudiants de Sciences Po continuent de se mobiliser en dépit d’une brutale répression. « Exactement un an après le début du génocide mené par Israël à Gaza, le 8 octobre 2024, l’administration de Sciences Po a convoqué au moins quatre étudiant·es en procédure disciplinaire, et leur a interdit l’accès au campus pour une durée indéterminée à cause de leur implication présumée dans une action dix jours plus tôt. Une fois de plus, face aux massacres en cours à Gaza, et maintenant dans toute la région, l’administration de Sciences Po fait le choix de la répression disproportionnée et de la complicité dans le génocide des Palestinien·nes » souligne un communiqué de syndicats étudiants, organisations de jeunesse et associations anticolonialistes de l’établissement. Face à cette situation, l’établissement a été bloqué quelques heures ce 9 octobre puis débloqué après que la police ait nassé les sciencepistes mobilisés.
D’autres établissements ont essayé de bloquer ce matin mais ont fait face à une brutale répression et des menaces inadmissibles de la part de la police comme à Lille. Mais en dépit des intimidations des administrations et du ministère, de la répression policière et des campagnes de l’extrême droite pro-israélienne, la jeunesse étudiante est belle et bien déterminée à poursuivre sa mobilisation légitime en soutien à la résistance des peuples palestinien et libanais qui ne se battent pas seulement pour leur propre survie, mais également pour un avenir débarrassé de l’impérialisme et du colonialisme.