À l’appel de l’Assemblée Générale étudiante du 8 octobre dernier, et avec le soutien des associations Révolte Décoloniale et le Souffle, une centaine d’étudiants se sont rassemblées devant Sciences Po Toulouse pour rejeter le partenariat de l’établissement avec une université israélienne, mais aussi dénoncer la fin du génocide en cours à Gaza et l’offensive militaire au Liban. Arborant plusieurs drapeaux palestiniens et de nombreux stickers de solidarité, la foule présente a souligné que la mobilisation étudiante se poursuit en dépit des intimidations et de la répression qui a eu lieu au printemps dernier sur ce campus. 

Plusieurs personnes du syndicat étudiant Le Souffle ont pris la parole pour exiger la fin du partenariat de l’IEP avec l’Université Ben Gourion. « Elle accueille l’institut de la sécurité intérieure, qui compte parmi ses partenaires les principales entreprises d’armements israéliennes et le ministère israélien de la Défense. L’armée israélienne a également construit un campus technologique à côté du campus afin de renforcer les liens entre l’armée et l’université. Selon un général de brigade lors de la cérémonie d’inauguration, ce campus « renforcera les capacités opérationnelles de l’armée ». Cette institution, à l’image des autres universités israéliennes, a mis en place des bourses spéciales pour permettre aux soldats israéliens de continuer à étudier tout en bombardant Gaza. Cette université a mis en place des aménagements scolaires spéciaux afin d’inciter les étudiant.es à s’engager militairement » a souligné une étudiante au mégaphone.

À leur suite, plusieurs étudiantes de l’association sciencepiste Révolte Décoloniale sont intervenues sur différents aspects de la situation actuelle en Palestine et au Liban, mais aussi pour dénoncer la répression coloniale française en Kanaky et en Martinique. En particulier, une jeune femme a pris la parole pour rappeler que « ce qui se déroule aujourd’hui est bien plus qu’un conflit, c’est une colonisation moderne, où un peuple est dépossédé de sa terre, de sa dignité, de son droit à exister. Cette réalité, nous la connaissons trop bien. Aujourd’hui, nous sommes le 17 octobre, une date qui résonne douloureusement dans l’histoire des luttes contre le colonialisme. Le 17 octobre 1961, des centaines d’Algérien·nes, manifestant pacifiquement pour l’indépendance de leur pays, ont été massacré·es ici, en France. Jeté·es dans la Seine, battu·es à mort par une police coloniale qui n’a jamais rendu de comptes. Ce n’était pas un « excès de zèle », c’était la colonisation dans toute sa violence, dans toute sa cruauté. »

Pendant qu’une nouvelle assemblée générale se tenait à l’Institut National des sciences appliquées, un élève et membre du collectif INSA en lutte a également été invité à intervenir. « À l’INSA, nous n’avons pas des partenariats universitaires problématiques, mais nous avons des partenariats avec des entreprises complices du génocide comme Thalès qui arme Israël en drone tueur et en drone de surveillance. De plus, mardi prochain, il y aura un forum des entreprises sur le campus où sera invité, en plus des entreprises écocidaires comme NGE ou Vinci, l’entreprise d’aéronautique Safran. Celle-ci en plus de fournir directement des composants électroniques à l’armée génocidaire sioniste, a créé en 2010 une coentreprise avec Elbit Systems dans le but de développer des systèmes de drones tactiques Elbit Systems si vous ne connaissez pas encore, c’est une entreprise israélienne qui fournit près de 90% du matériel militaire de l’armée sioniste » a rappelé le jeune militant anti-impérialiste.

À la suite d’autres prises de parole, le rassemblement s’est terminé en scandant de nombreux slogans antisionistes, comme une promesse à poursuivre la mobilisation en soutien à la Palestine et au Liban sur les campus et ailleurs. Celle-ci est plus que jamais nécessaire alors que les massacres sionistes se multiplient grâce à l’impunité dont l’occupation israélienne bénéficie sur la scène internationale.