Arrêtée et emprisonnée depuis le 26 décembre 2023, la chercheuse à l’lnstitut Muwatin de l’Université de Birzeit et militante féministe palestinienne Khalida Jarrar est actuellement emprisonnée sous le régime de la détention administrative, un emprisonnement sans inculpation ni jugement. Par ailleurs, elle est placée à l’isolement dans la prison de Ramleh dans des conditions inhumaines depuis le 12 août dernier. Hier, il a été révélé que sa période d’isolement avait été prolongée jusqu’au 17 décembre 2024. 

« Jarrar est enfermée depuis 100 jours dans une minuscule cellule d’isolement mesurant seulement 2 mètres sur 1,5, équipée d’une petite salle de bain avec toilettes et douche. Elle souffre de difficultés respiratoires en raison du manque d’oxygène dans la cellule, qui n’entre que par une petite fenêtre. L’administration pénitentiaire lui fournit une nourriture de très mauvaise qualité et en quantité très limitée, ignorant son état de santé, qui nécessite un régime alimentaire particulier. À ce jour, les autorités d’occupation ne lui ont pas fourni ses lunettes de vue ni permis de recevoir des livres » souligne l’organisation Addameer de soutien aux prisonniers palestiniens dans un communiqué publié ce 20 novembre. Par ailleurs, le système d’éclairage de sa cellule a été brusquement modifié par l’administration pénitentiaire de Ramleh, il y a environ une semaine, avec la lumière éteinte pendant la journée et allumée toute la nuit, ce qui l’empêche presque de dormir sous une lumière constante.

Cette politique criminelle de torture et de maltraitance contre Khalida Jarrar n’est pas un cas isolé. Comme le rappelle la campagne internationale Dismantle Damon, « depuis plusieurs jours, de nombreux témoignages mettent en lumière les conditions dans lesquelles les femmes palestiniennes détenues à la prison de Damon sont maintenues. […] L’administration de la prison coloniale a décidé de confisquer toutes les affaires que les femmes détenues possédaient et dont elles avaient besoin pour leur quotidien. » Ces attaques contre les 94 prisonnières palestiniennes actuellement détenues font partie intégrante de la politique criminelle qui vise les plus de 10 000 Palestiniens détenus dans les prisons et centres d’internement. L’objectif est évidemment d’essayer de les isoler du mouvement national palestinien et de tenter de les briser alors qu’ils et elles représentent et incarnent la résistance de tout un peuple.

Tandis que le génocide en Palestine continue depuis plus d’un an et que l’occupation israélienne mène une attaque terrible au Liban, la mobilisation en soutien à Khalida Jarrar et toutes les prisonnières palestiniennes doit être au centre de la mobilisation internationale en soutien à la résistance des peuples palestiniens et libanais qui luttent pour leur survie et pour un avenir débarrassé de l’impérialisme et du sionisme.