Après plus de cinq mois d’offensive génocidaire contre la bande de Gaza, la mobilisation étudiante se poursuit en France en dépit des intimidations et de la répression. Ces derniers jours, des initiatives de soutien au peuple palestinien ont été interdites sur plusieurs campus, notamment à Aix-Marseille ou encore Montpellier. Dans ces deux cas, c’est la parole du militant juif antisioniste Pierre Stambul qui a été scandaleusement censurée par les présidences d’universités et/ou les préfectures. « Nous appelons à multiplier les initiatives pour faire parler de la cause palestinienne, et à se rassembler sur les lieux d’études le plus largement possible, pour étudier ensemble les moyens de créer les conditions d’un mouvement de lutte parmi la jeunesse en solidarité avec les souffrances du peuple palestinien, de son droit à l’autodétermination » soulignent les organisateurs de la réunion publique de la faculté Allsh d’Aix-en-Provence.

Face à cette situation scandaleuse de censure de la solidarité avec la Palestine, des étudiants et des personnes solidaires du Comité de soutien à la Palestine se sont mobilisés jeudi 21 mars à l’entrée de l’Université Toulouse Jean Jaurès. Déployant un immense drapeau palestinien à l’entrée du campus tout en scandant des slogans contre la criminalisation du soutien au peuple palestinien, les militants anticolonialistes ont reçu un accueil chaleureux. Cette action était également organisée dans le cadre du mois de mobilisation pour la libération de Georges Abdallah où des centaines de tracts ont été distribués pour l’occasion.

De la même manière, les étudiants de Sciences Po Toulouse poursuivent leur engagement en soutien au peuple palestinien alors même que l’établissement parisien est la cible d’une scandaleuse politique maccarthyste qui instrumentalise la nécessaire lutte contre l’antisémitisme. Aux côtés de plus de 60 organisations étudiantes Sciences Pistes présentes partout en France, un Comité Palestine inter Sciences Po vient de se créer. Dans son communiqué de fondation, celui-ci appelle « [ces] facultés à la mise à terme de partenariats avec les universités publiques israéliennes (comme c’est actuellement le cas pour la Russie depuis l’invasion de l’Ukraine). Nous refusons d’être associé.es aux universités publiques de Bar Ilan, Ben Gurion, Tel-Aviv,Haïfa ou encore l’Université Hébraïque de Jérusalem, afin de contribuer à « la lutte pour mettre fin à l’occupation israélienne, à la colonisation et au système d’apartheid » (BDS). » Faisant écho à l’engagement des étudiants du site de Toulouse qui se mobilisent depuis plusieurs semaines pour le boycott académique d’Israël.

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Afin de poursuivre la mobilisation, plusieurs organisations étudiantes et le Comité de Soutien à la Palestine appellent également à se rassembler ce mardi 26 mars à 12H15 devant le restau U de l’Université Toulouse Capitole. Dans l’appel commun, ils rappellent que : « Toutes les universités de Gaza ont été partiellement ou intégralement détruites et l’armée israélienne a tué au moins 94 professeurs d’université, 231 enseignants et plus de 4 300 étudiants. Pourtant, depuis plus de 160 jours, la présidence de l’Université Toulouse Capitole n’a pas dit un seul mot ni de soutien au peuple palestinien ni de condamnation de la politique d’extrême droite de Netanyahou. Pire encore, on voit se développer la criminalisation de la solidarité avec la Palestine sur de nombreux campus. » Par ailleurs, ils soulignent que ce rassemblement sera l’occasion « de rendre hommage aux victimes palestiniennes du génocide à Gaza, dénoncer la répression anti-palestinienne sur nos campus et réaffirmer notre engagement dans la lutte contre toutes les formes de racisme, colonialisme et impérialisme. »

Le développement de ces initiatives de soutien sur les campus toulousains souligne que la jeunesse étudiante est résolument en faveur de la cause palestinienne en dépit de la censure et de la répression. Alors que l’Université de Turin vient d’annoncer la suspension d’un accord de collaboration avec des universités israéliennes, cette mobilisation doit être un point d’appui pour renforcer le boycott académique d’Israël afin d’apporter un soutien significatif à la résistance du peuple palestinien qui fait face à un génocide.