Le Prisonnier palestinien Fares Baroud, âgé de 51 ans, du camp de réfugiés d’al-Shati à Gaza, est décédé mercredi 6 février 2019, quelques heures à peine après avoir été subitement transféré aux soins intensifs à la prison de Ramon. Baroud souffrait d’un certain nombre de problèmes de santé, dont une hernie et une maladie du foie, et a parlé à plusieurs reprises de négligence médicale et de refus du traitement médical nécessaire pour les prisonniers palestiniens.
Auparavant, il avait perdu 80% de la vue en raison d’un problème de vision. l’administration pénitentiaire a retardé son traitement de quatre mois en raison de son état. Des associations de Prisonniers palestiniens ont déclaré que Baroud avait été délibérément négligé pour des raisons médicales au cours des années et qu’on lui avait refusé les soins médicaux nécessaires qui auraient pu lui durer la vie.
Baroud s’était vu refuser des visites de sa famille depuis 18 ans par l’occupation israélienne, notamment sa mère, Rayya Baroud. Rayya souffrait des mêmes problèmes de vision, perdant la vue et la vie avant de revoir son fils. Avant sa mort en 2018 à l’âge de 85 ans, elle participait chaque semaine aux veillées des familles des Prisonniers devant le bureau du Comité international de la Croix-Rouge à Gaza, tenant l’affiche de son fils et exigeant sa libération et celle de son compagnon. les prisonniers.
Emprisonné depuis 1991, Baroud était l’un des prisonniers qui devaient être libérés en 2013 dans le cadre des négociations avec l’Autorité palestinienne. Au lieu de cela, l’occupation a violé l’accord, refusant de libérer les 30 derniers prisonniers nommés, dont Baroud.
Il a participé à de nombreuses grèves de la faim et manifestations au cours de ses années passées dans une prison israélienne. Plus récemment, il a mené une grève de la faim en 2018 pour protester contre les coupures apportées par l’Autorité palestinienne au soutien des prisonniers, en particulier ceux dirigés contre des prisonniers de Gaza. Après sa grève, il a eu une grave maladie du foie, mais n’a pas reçu de soins médicaux rapides. Quelques mois plus tard, il a dû subir une opération au foie.
Baroud était détenu à la prison de Ramon et avait été transféré dans plusieurs prisons au fil des ans. Il a été à plusieurs reprises maintenu en isolement au cours de ses 27 ans d’emprisonnement.
Après la mort de Baroud, des informations font état d’une colère généralisée et d’une protestation croissante de la part de prisonniers palestiniens dans des prisons israéliennes. Une fermeture et un confinement ont été imposés dans les prisons de Ramon et de Nafha. Baroud est le 218ème prisonnier palestinien à mourir dans les prisons israéliennes, beaucoup en raison de négligence médicale, de maltraitance ou de déni des soins de santé nécessaires.
Le réseau de solidarité des prisonniers palestiniens de Samidoun pleure la perte de Fares Baroud, décédé 28 années d’emprisonnement et d’isolement – dont 18 années douloureuses de punition collective infligée à lui et à ses proches, et empêchant toute visite de sa famille jusqu’au moment de sa mort. Nous notons que cette perte fait partie de la négligence et des abus médicaux systématiques et continus qui se produisent dans les prisons israéliennes – comme nous le constatons récemment avec le renouvellement des ordonnances de détention administrative prononcées à l’encontre des prisonniers palestiniens gravement malades Walid Khaled Sharaf et Moataz Obaido, emprisonnés sans inculpation ou un procès alors que leur vie est en danger. Nous appelons tous les partisans de la justice en Palestine à continuer de s’organiser pour exiger la liberté et la justice pour près de 6 000 Palestiniens détenus dans les prisons israéliennes – ainsi que la liberté et la justice pour la Palestine.
Source : Samidoun – Traduction : Collectif Palestine Vaincra