À l’occasion du 33e anniversaire du grand soulèvement populaire palestinien, l’Intifada, lancé en décembre 1987, le réseau de solidarité avec les prisonniers palestiniens de Samidoun rappelle, honore et célèbre la mémoire vivante et l’héritage de lutte, de résistance et révolutionnaire qui se poursuit jusqu’à nos jours.

Déclenchée par le meurtre de quatre travailleurs palestiniens, fauchés par un camion de l’armée d’occupation israélienne dans le camp de réfugiés de Jabaliya à Gaza, les Palestiniens sont descendus dans la rue en masse le 8 décembre 1987, construisant leur mouvement, leurs collectifs et leurs institutions, s’unissant autour des messages de la Direction nationale unifiée du soulèvement, boycottant Israël et pratiquant tous les éléments de la lutte populaire et de la résistance collective. Les femmes, les jeunes et les travailleurs ont joué un rôle essentiel dans la conduite de l’intifada, en organisant des comités dans chaque ville et village pour mobiliser tous les efforts pour une société révolutionnaire inventée dans la résistance au colonialisme.

L’Intifada a non seulement unifié les Palestiniens à l’intérieur de la Palestine, mais aussi avec ceux en exil et de la diaspora. À bien des égards, c’est l’Intifada qui a permis de briser le siège des camps du Liban et a suscité une organisation à grande échelle dans les communautés palestiniennes du monde entier ainsi qu’un essor majeur de l’organisation de la solidarité palestinienne.

Bien sûr, l’Intifada a également été confrontée à une répression brutale : emprisonnement massif, torture brutale lors des interrogatoires, la tristement célèbre politique de Rabin consistant à « briser les os ». En effet, des centaines de milliers de Palestiniens ont été détenus et emprisonnés par les forces d’occupation pendant l’Intifada, plus de 120 000 blessés et des centaines de morts. Les prisonniers palestiniens ont poursuivi leur résistance et leur intifada derrière les barreaux, en construisant et en approfondissant les « écoles révolutionnaires » d’où sont sortis tant de jeunes et brillants organisateurs.

L’Intifada s’est poursuivie en dépit des conditions internationales menaçantes – de la chute de l’Union soviétique et des États du bloc de l’Est, de la menace de l’impérialisme américain dominant un monde unipolaire, à la première guerre d’Irak et à l’attaque contre l’autodétermination arabe. Malheureusement, ce contexte a également signifié que la confiscation de l’Intifada, les sacrifices consentis par le peuple palestinien et leurs réalisations, ont été confisqués par une partie de la classe dirigeante palestinienne en alliance avec l’impérialisme américain et les régimes réactionnaires arabes, par le biais de la campagne menée d’abord à la conférence de Madrid puis à Oslo, la tentative de transformer les aspirations révolutionnaires du peuple palestinien en un simple projet d’autonomie adjacent au colonialisme sioniste.

Si les accords d’Oslo semblent avoir mis fin à l’Intifada, ils n’ont pas mis fin à la vision révolutionnaire palestinienne. Ils soulignent aujourd’hui précisément pourquoi une voie alternative pour la lutte palestinienne, une voie conforme à la vision historique palestinienne du retour et de la libération totale, est si nécessaire en ce moment, alors que la cause palestinienne est une fois de plus visée par  des projets liquidationnistes.

La vision de l’Intifada n’a jamais été vaincue, ni éliminée, ni réprimée. Elle continue de vivre – comme elle l’a fait pendant des décennies, dans les soulèvements successifs. En Palestine, dans les camps de réfugiés, en exil et dans la diaspora, et dans chaque ville du monde et chaque lutte pour la justice où le drapeau palestinien reste une lueur d’espoir révolutionnaire, une inspiration et une vision pour un avenir libéré.

A l’occasion du 33e anniversaire de la poursuite de l’Intifada, en hommage à tous ceux qui se sont sacrifiés et ont lutté pour la liberté, le réseau Samidoun, dont est membre le Collectif Palestine Vaincra s’engage à poursuivre la lutte jusqu’au retour et la libération de la mer au Jourdain.

 

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