Le prisonnier palestinien Louay al-Ashqar a suspendu sa grève de la faim après 49 jours suite à un accord pour fixer une date précise pour la fin de sa détention administrative, un emprisonnement israélien sans accusation ni procès. Hisham Abu Hawash, en grève de la faim depuis 104 jours, et Nidal Ballout, en grève de la faim depuis 30 jours, continuent de refuser de s’alimenter pour exiger leur liberté et la fin du système de détention administrative.

Samidoun Palestinian Prisoner Solidarity Network, dont est membre le Collectif Palestine Vaincra, salue Louay al-Ashqar – dont le frère Mohammed a déjà été assassiné par les forces d’occupation israéliennes dans la prison du désert du Néguev en 2007 – pour sa détermination et sa victoire face à son geôlier. Nous appelons tous les partisans de la Palestine à continuer à s’organiser pour libérer les grévistes de la faim et tous les prisonniers palestiniens soumis au régime colonial de l’occupation israélienne. Rejoignez-nous le 1er décembre 2021 pour la Journée d’action pour la libération des prisonniers palestiniens en grève de la faim pour des actions en personne et en ligne pour la justice, la liberté et la libération !

Al-Ashqar est âgé de 45 ans et il est originaire de Saida, près de Tulkarem. Il est emprisonné sans inculpation ni procès depuis le 5 octobre 2021 et a lancé sa grève immédiatement après qu’un ordre de détention administrative lui a été imposé. Il est paralysé de la jambe gauche après avoir été torturé par les forces d’occupation israéliennes lors d’une précédente arrestation en 2005. Il est marié et père de huit enfants. Il a passé environ 8 ans dans une prison israélienne. Pendant sa grève, il a été transféré au centre d’interrogatoire de Jalameh, ce qui constitue une autre forme de pression sur lui, car cette prison est largement considérée comme l’une des pires, avec des conditions indignes et incompatibles avec la vie humaine.

Entre-temps, Hisham Abu Hawash a poursuivi sa grève de la faim pendant 103 jours. Malgré la détérioration rapide de son état de santé, les forces d’occupation ont continué à le confiner dans la tristement célèbre clinique de la prison de Ramle, bien connue des prisonniers palestiniens et de leurs familles pour les négligences médicales et les mauvais traitements infligés aux détenus. Comme ses camarades grévistes de la faim, il a été transféré à plusieurs reprises dans des hôpitaux civils extérieurs, pour être ensuite renvoyé à la prison de Ramle. Ce processus accentue la pression physique et psychologique sur le gréviste de la faim, dans le but de le forcer à mettre fin à sa grève.

Abu Hawash est âgé de 39 ans et il est originaire de Dura près d’Al Khalil. Il est emprisonné sans inculpation ni jugement depuis octobre 2020. Trois ordres consécutifs de détention administrative ont été émis à son encontre, le plus récent alors qu’il avait déjà lancé sa grève. Bien que l’ordre de six mois ait été réduit à quatre mois, il a été explicitement confirmé qu’il pouvait être renouvelé, obligeant Abu Hawash à poursuivre sa grève. Il est marié et père de cinq enfants.

Nidal Ballout est âgé de 27 ans et il est originaire de Bani Naim dans le district d’al-Khalil. Il est en grève de la faim depuis 30 jours. Alors qu’il est resté sans nourriture pendant un mois complet depuis sa détention le 29 octobre, son avocat n’a appris sa grève de la faim que depuis quelques jours. Depuis son arrestation, Ballout n’a pas eu le droit de recevoir de visite d’un avocat et il a été soumis à un interrogatoire  » militaire  » musclé pendant cette période. Après que les geôliers de l’occupation israélienne n’aient pas réussi à lui extorquer des aveux malgré la prolongation de son interrogatoire pendant 28 jours, sa famille a signalé qu’il avait été transféré en détention administrative sans inculpation ni jugement par un tribunal militaire israélien. Il est marié et père de deux enfants. Il a déjà été arrêté par l’occupation israélienne à deux reprises par le passé. Il a été blessé en 2013 lors de sa dernière arrestation et continue de souffrir de douleurs à l’estomac, au dos et à la tête. Il est détenu dans la prison d’Ofer de l’occupation israélienne.

 

Qu’est-ce que la détention administrative ?

 

La détention administrative a été utilisée pour la première fois en Palestine par le mandat colonial britannique, puis adoptée par le régime sioniste ; elle est désormais utilisée de manière routinière pour cibler les Palestiniens, en particulier les dirigeants communautaires, les militants et les personnes influentes dans leurs villes, camps et villages.

Il y a actuellement environ 520 Palestiniens emprisonnés sans inculpation ni procès en détention administrative, sur les 4 650 prisonniers politiques palestiniens. Ces ordres sont émis par l’armée et approuvés par les tribunaux militaires sur la base de « preuves secrètes », dont les détenus palestiniens et leurs avocats n’ont pas connaissance. Délivrés pour une durée maximale de six mois, ils sont renouvelables indéfiniment. Les Palestiniens – y compris les enfants mineurs – peuvent passer des années en détention administrative sans inculpation ni procès.

Le réseau de solidarité avec les prisonniers palestiniens Samidoun, dont est membre le Collectif Palestine Vaincra, appelle tous les partisans de la Palestine à agir pour soutenir ces grévistes de la faim palestiniens et tous les prisonniers palestiniens qui luttent pour la liberté, pour leur propre vie et pour le peuple palestinien. Ils affrontent le système d’oppression israélien en première ligne, avec leur corps et leur vie, pour mettre fin au système de détention administrative. Développons des actions pour soutenir les grévistes de la faim et la lutte pour la libération de la Palestine de la mer au Jourdain !

 

Passons à l’action :

Alors que les prisonniers politiques palestiniens poursuivent leur grève de la faim pour protester contre leur emprisonnement illégitime par l’occupation sioniste, National Students for Justice in Palestine, Palestinian Youth Movement, IDOC Watch et Samidoun Palestinian Prisoner Solidarity Network appellent toutes les personnes et institutions engagées dans la libération de la Palestine à affirmer leur solidarité avec les prisonniers en grève et à exiger la fin des systèmes coloniaux de détention administrative et des tribunaux militaires !

  • Rejoignez la journée d’action sur les réseaux sociaux le 1er décembre ! Commencez à tweeter et à poster sur Instagram avec le hashtag #FreeThemAll à 19H.
  • Relevez le défi de l’eau salée ! Rassemblez vos camarades, organisations, collègues et amis pour boire ensemble de l’eau et du sel (symbolisant le sel et l’eau dont dépendent les grévistes de la faim palestiniens). Vous pouvez même le faire seul et poster la vidéo sur vos réseaux sociaux – ou vous rassembler pour une action de protestation !

 

Source : Samidoun – Traduction : Collectif Palestine Vaincra