Jeudi 16 juin, l’Union Européenne a signé un accord tripartite d’exportation de gaz naturel liquéfié avec l’occupation israélienne et la dictature égyptienne. L’accord, d’une durée de 3 ans et renouvelable pour deux ans supplémentaires, a été signé en marge d’une réunion du Forum du gaz de la Méditerranée orientale qui compte parmi ses membres : l’Autorité Palestinienne, la Jordanie, l’occupation israélienne, l’Égypte, la Grèce, Chypre, l’Italie et la France. Cet accord prévoit que le gaz sera transféré d’Israël vers l’Égypte via un gazoduc existant, après quoi l’Égypte le liquéfiera et le réexportera en raison de l’absence actuelle d’un pipeline reliant l’occupation israélienne et l’Europe. C’est l’objectif de l’énorme projet du gazoduc EastMed, reliant Israël et la Grèce à travers Chypre et la Crète, qui devrait être mis en service en 2027. Celui-ci « n’est rien d’autre qu’une entreprise impérialiste d’extraction de ressources, de concurrence entre grandes puissances et d’appauvrissement des masses du monde » comme le soulignait déjà le réseau international Samidoun en 2021.
La présidente de la Commission Européenne, Ursula von der Leyen, a déclaré dans un tweet : « Avec cet accord UE-Israël-Égypte, nous travaillerons sur la livraison stable de gaz naturel à l’UE depuis la région de la Méditerranée orientale. Cela contribuera à notre sécurité énergétique. » En effet, cet accord intervient en pleine guerre en Ukraine afin de permettre aux pays de l’UE de moins dépendre du gaz russe qui représentait en 2021 plus de 40% des importations de gaz naturel de l’UE. Mais cela ne semble poser aucun soucis à la Commission Européenne de passer un accord avec une des pires dictatures de la région, le régime égyptien du maréchal Al Sissi, et avec l’apartheid israélien, dont la politique criminelle contre le peuple palestinien n’est plus à démontrer.
De son côté, l’accord représente pour l’occupation israélienne une opportunité stratégique d’ouvrir des marchés pour le gaz qu’il vole aux larges des côtes palestiniennes et libanaises. En effet, la découverte en 2010 de plusieurs gisements aux larges des côtes de la Palestine occupée devrait assurer un développement économique significatif pour l’occupation israélienne. Par exemple, le gisement « Leviathan » est situé à 130km à l’ouest d’Haïfa occupée et il contiendrait des réserves de l’ordre de 500 milliards de mètres cubes, soit l’équivalent de plus de 10 ans de la consommation française en gaz. C’est également dans ce contexte que doivent être comprises les récentes provocations d’Israël qui a décidé d’acheminer une plate-forme de forage sur le champ gazier « Karish » situé dans la zone maritime libanaise.
Alors que le peuple libanais suffoque en raison des sanctions et de la crise économiques et que le peuple palestinien subit la spoliation de sa terre et ce qu’elle contient, l’occupation israélienne vole ces ressources avec la complicité des pays de l’UE et de régimes réactionnaires arabes qui servent de receleurs. Plus que jamais, nous devons le dénoncer et développer la campagne internationale de boycott d’Israël.