Lundi 3 avril à Sao Paulo au Brésil, des organisations palestiniennes et brésiliennes ont remporté une importante victoire en matière de boycott puisque l’université UNICAMP a annulé un « festival des universités israéliennes » qui devait avoir lieu ce jour. L’annulation de l’événement a été annoncée après que les manifestants ont bloqué les entrées du bâtiment tout en l’occupant à l’intérieur, déclarant qu’ils ne permettraient pas que les universités brésiliennes soient utilisées pour la commercialisation de l’occupation, du colonialisme, de l’apartheid et du sionisme.

Militante palestinienne et représentante de Samidoun Brésil, Rawa Alsagheer a pris la parole à la fin du rassemblement, déclarant que cette victoire était dédiée à la constance du mouvement des prisonniers palestiniens luttant pour leur vie derrière les barreaux, saluant en particulier Georges Abdallah, le communiste libanais et combattant pour la Palestine emprisonné en France depuis plus de 38 ans qui a fêté ses 72 ans le 2 avril. Par ailleurs, elle a également réaffirmé la nécessité de libérer immédiatement Walid Daqqah, l’intellectuel et combattant de la liberté palestinien qui est atteint d’une grave maladie et qui se trouve dans un état critique alors qu’il est emprisonné par l’occupation depuis 37 ans.

Elle a aussi délivré un message au nom de Masar Badil, le Mouvement de la Voie Alternative Révolutionnaire Palestinienne, remerciant et saluant tous les mouvements unis qui sont venus démontrer la force du soutien populaire à la Palestine, depuis les communautés palestiniennes et les mouvements brésiliens pour la justice sociale, les organisations révolutionnaires et les organisations d’étudiants, de jeunes et de femmes, promettant que la lutte se poursuivra jusqu’à la libération de la Palestine de la mer au Jourdain.

Masar Badil a déclaré dans un communiqué : « Nous affirmons que cette action à l’université UNICAMP est un exemple direct de l’avenir de l’entité sioniste et de son projet colonial en Palestine, qui tombera inévitablement ».

Auparavant, des dizaines d’organisations s’étaient réunies au centre culturel Al Janiah de Sao Paulo pour préparer une réponse massive à l’annonce du « Festival des universités israéliennes ». L’événement, et sa promotion des universités sionistes qui sont pleinement complices du colonialisme israélien y compris en s’engageant dans la recherche et le développement pour l’armée d’occupation, a suscité l’indignation de nombreux Brésiliens. Un collectif anonyme de hackers informatiques, Etersec, a annoncé le piratage et la dégradation du site web de l’Unicamp en soutien à la lutte du peuple palestinien.

Samidoun, Masar Badil, le mouvement des femmes Alkarama et Al Janiah avaient déjà publié une déclaration appelant à une large participation à la manifestation :

Le colonialisme sioniste doit être combattu et affronté partout, en Palestine et partout où se trouvent ses représentants et ses apologistes. Notre devoir moral, humain et juridique exige que nous refusions de participer au crime consistant à blanchir l’image de l’occupation israélienne en commercialisant ses programmes et ses projets. Ceci est particulièrement important à un moment où les forces d’occupation sionistes commettent des crimes odieux contre le peuple palestinien, alors que la dignité et les droits de plus de 4 700 prisonniers sont violés dans les prisons de l’occupation et que l’armée d’occupation pratique une politique d’assassinats, de massacres, de sièges, de démolitions de maisons et d’autres crimes au vu et au su de la soi-disant “communauté internationale” et des “institutions internationales”.

Nous appelons les militants, les syndicalistes et les étudiants qui défendent les droits des peuples au Brésil, de tous les mouvements de libération et des forces progressistes, à se tenir à nos côtés pour affronter les forces de l’impérialisme, du racisme et du fascisme, et nous attendons d’eux qu’ils adoptent la position politique et morale correcte en travaillant au boycott de cette activité offensante pour la lutte palestinienne, et qu’ils déclarent clairement leur position du côté de la justice, de la liberté et de la résistance palestinienne. Fini le silence sur les crimes du colonialisme et du racisme !

Parmi les organisations qui se sont jointes à l’action, citons Sanaud Palestinian Youth, FEPAL, Afronte !, Vamos Aluta, DCE Unicamp, UJC-SP, les collectifs Anura, Correnteza et Faísca, PSTU, Juntos et bien d’autres encore.

Le réseau de solidarité avec les prisonniers palestiniens Samidoun salue le front uni des organisations et des mouvements qui se sont rassemblés pour faire face à la campagne de promotion du colonialisme sioniste au Brésil. Cette victoire importante est un encouragement aux mouvements étudiants et aux organisations dans le monde entier qui appellent au boycott académique d’Israël et de ses institutions et qui travaillent pour obtenir des victoires de boycott sur leurs propres campus. C’est un message fort de solidarité au peuple palestinien à l’intérieur de la Palestine et partout en exil et en diaspora, y compris aux prisonniers qui luttent pour leur liberté et aux réfugiés qui luttent pour leur retour. 

 

Source : Samidoun

 

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