Les drones sont des armes de domination.

Les enfants de Gaza grandissent avec le bruit de ces avions de guerre télécommandés qui bourdonnent à leurs oreilles.

Ce bruit leur rappelle que des millions de Palestiniens n’ont aucune intimité. Israël est omniprésent.

Des drones et des hélicoptères ont survolé Jénine cette semaine, alors qu’Israël menait un raid au cours duquel six Palestiniens ont été tués.

Un peu plus d’un mois plus tôt, les drones ont effectué un total de 115 frappes aériennes au cours de la dernière grande offensive contre Gaza, selon des données publiées par le Jerusalem Post.

Selon ce journal, les drones sont au cœur des récentes activités militaires d’Israël. Longtemps utilisés au-dessus de Gaza, ils font désormais des apparitions régulières en Cisjordanie.

Yoav Gallant, ministre israélien de la Défense, était en visite en France lundi, alors que l’armée dont il porte la responsabilité politique terrorisait les habitants de Jénine. M. Gallant a officiellement inauguré le pavillon israélien au salon du Bourget.

Elbit Systems est l’une des grandes attractions du pavillon israélien cette semaine.
Premier exportateur d’armes israélien, Elbit présente ses drones comme des « solutions matures », ce qui est peut-être une façon codée de dire qu’ils ont été testés à maintes reprises sur des Palestiniens. Le drone Hermes 900, note la société, « a été acheté par Tsahal [l’armée israélienne] et par plus d’une douzaine de pays dans le monde ».

Elbit profite largement de ses « solutions matures ». Il y a quelques semaines, elle a annoncé un carnet de commandes d’une valeur de près de 16 milliards de dollars.

 

Aperçu de l’avenir

Les gouvernements qui dénoncent habituellement l’invasion de l’Ukraine par la Russie sont souvent prêts à acheter des armes utilisées pour perpétuer l’occupation de la Cisjordanie et de la bande de Gaza par Israël.

Il n’est donc pas surprenant qu’Elbit tire profit de la pression exercée par les membres de l’OTAN pour augmenter leurs budgets militaires. L’année dernière, Elbit a enregistré une augmentation d’environ 40 % de ses ventes en Europe.

Parallèlement, Elbit a saisi les opportunités offertes par les accords d’Abraham.

Les exportations d’armes vers les pays arabes avec lesquels Israël a signé des accords de normalisation ont augmenté d’environ 50 % entre 2022 et les trois années précédentes. Elbit prévoit d’ouvrir deux usines de fabrication au Maroc.

Un autre fabricant de drones, Israel Aerospace Industries, célèbre le 70e anniversaire de sa création au salon du Bourget.

Le matériel promotionnel de l’entreprise se vante que son histoire est « intimement liée » à celle d’Israël, un État qui met activement en pratique « le rêve sioniste ».

Le sionisme est l’idéologie qui sous-tend un projet colonial en vertu duquel les Palestiniens ont été chassés en masse de leurs maisons entre 1947 et 1949. Aujourd’hui, le « rêve sioniste » est mis en pratique par le vol de terres en Cisjordanie et l’imposition d’un siège à Gaza.

Dans le cadre de son engagement en faveur du « rêve sioniste », Israel Aerospace Industries fera la promotion de la dernière « configuration » de son drone Heron au salon du Bourget.

La brochure de l’entreprise indique que le drone est « éprouvé au combat avec des centaines de milliers d’heures de vol ». Elle ne précise pas combien de ces heures ont été consacrées à la violence contre les Palestiniens ou, comme le préfèrent les patrons de l’entreprise, à la réalisation du « rêve sioniste ».

Rafael, une importante société d’armement israélienne, a également envoyé une équipe au salon du Bourget.

Elle y dévoile Sky Sonic, apparemment « le premier système de défense antimissile anti-personnel de son genre ».

Le stand de Rafael à Paris permettra aux visiteurs d’être « témoins de l’avenir de la technologie de défense », a promis l’entreprise.

Rafael est surtout connue pour être la principale société à l’origine du Dôme de fer, un intercepteur de roquettes qui est mis à rude épreuve chaque fois qu’Israël bombarde Gaza.

Comme son succès commercial a jusqu’à présent dépendu d’attaques contre un peuple soumis, je frémis à l’idée de ce que l’avenir nous réserve.

 

Article de David Cronin, rédacteur en chef adjoint de The Electronic Intifada.

 

Source : The Electronic Intifada – Traduction : Collectif Palestine Vaincra