Le 23 mai dernier, le président Renaissance de la Région Sud Renaud Muselier annonçait la signature d’un partenariat entre la Société du Canal de Provence et Mekorot, la compagnie nationale des eaux d’Israël. L’objectif affiché est d’étudier la problématique de l’eau et du stress hydrique prétendument bien géré par les autorités israéliennes. En réalité, la gestion de l’eau est à l’image de l’ensemble de la société israélienne : elle est au service d’un projet de colonisation de peuplement régi par un système d’apartheid.
🤝 Ce déplacement en Israël, leader mondial du traitement des eaux usées, est guidé par le partage de compétences.
La signature d’un partenariat entre la Société du Canal de Provence et @mekorot_il, la compagnie nationale des eaux d’Israël, en est le parfait exemple ! 👏🇮🇱 pic.twitter.com/sURmqx9gxH
— Renaud Muselier (@RenaudMuselier) May 23, 2023
En effet, Mekorot n’est pas une entreprise comme les autres. Depuis les années 1950, elle est responsable de violations des droits à l’eau avec la construction du transporteur d’eau national d’Israël, qui détourne le Jourdain de la Cisjordanie et de la Jordanie pour desservir les communautés israéliennes le long de la côte et dans le désert du sud. En 1982, un ordre militaire cède à Mekorot l’infrastructure hydraulique en Cisjordanie contrôlée par l’armée israélienne. Depuis lors, la société est également responsable de la mise en œuvre de la politique de l’eau d’Israël en Cisjordanie. Dans un rapport publié en janvier 2022, l’ONG palestinienne Al Haq détaille « comment, à travers la restriction et la surveillance de l’accès à l’eau, la destruction des infrastructures d’eau palestiniennes et le pillage des sources d’eau palestiniennes, Israël utilise des entreprises pour s’approprier les sources d’eau palestiniennes et revendre cette eau pillée aux Palestiniens à des prix toujours plus élevés, comme un marché captif. » Mekorot est un outil essentiel de cette politique, comme le révèle l’ONU en 2020 en publiant une liste de 112 entreprises israéliennes et internationales impliquées dans la colonisation dans laquelle se trouve la compagnie nationale des eaux d’Israël. Par ailleurs, la militante des droits humains Inès Abdel Razek rappelle que « l’apartheid par l’eau est flagrant : un Palestinien consomme en moyenne 73L d’eau par jour (l’OMS recommande 100L) contre 300 L pour un Israélien ! C’est pire en comparant des colonies avec les communautés rurales adjacentes. »
En fait, Israël est l’un des leaders mondiaux de la gestion des ressources en eau en raison de sa politique de colonisation, d’occupation et de dépossession du peuple palestinien, de ses terres et de ses ressources. Aujourd’hui, la Société du Canal de Provence se rend complice de ces crimes en signant un partenariat avec Mekorot.