Le 29 juin 2016, l’ONG Action des chrétiens pour l’abolition de la torture (ACAT) a déposé une plainte contre Exxelia Technologies au nom d’une famille palestinienne de Gaza qui l’accuse de « complicité de crime de guerre » et d’« homicide involontaire ». En cause, la mort de trois enfants causée par un missile de l’armée israélienne lors de l’offensive contre Gaza durant l’été 2014 dont un capteur de position était fabriqué par la société française Eurofarad qui a été rachetée par Exxelia Technologies. « Un vendeur d’armes est responsable de l’utilisation de ses armes quand il ne pouvait manquer d’ignorer qu’on allait commettre des crimes de guerre », a souligné l’avocat de la famille Me Breham dans un article de l’Humanité consacré à cette affaire le 2 août dernier.

Alors que la justice poursuit son enquête et a reçu en juillet dernier les plaignants, cette démarche souligne la responsabilité des marchands d’armes dans les crimes commis par l’armée israélienne. Fleuron de l’impérialisme français, les ventes d’armes made in France ont explosé ces dernières années. Selon un rapport du Ministère des Armées en 2022, le montant global des commandes s’élève à 11,7 milliards d’euros où le Moyen-Orient représente 64% de ce marché.

Mais cette affaire juridique contre un marchand d’armes français n’est pas un cas isolé. Le 8 août prochain à Glasgow en Écosse, un procès s’ouvre contre trois militants de Palestine Action qui sont poursuivis suite à une action sur un site de Thalès qui visait à dénoncer sa complicité avec l’apartheid israélien. Celle-ci a coûté 1,5 million £ à l’entreprise française et a provoqué la fermeture du site durant plusieurs heures. Organisée en juillet 2022, cette opération avait pour objectif de rappeler que « le développement du drone Watchkeeper a été réalisé en coopération par Thales et Elbit Systems d’Israël ; le développement s’est largement appuyé sur les connaissances acquises grâce à l’utilisation constante des drones Hermes 450 d’Elbit au-dessus du ciel de Gaza. »

 Indépendamment de l’issue juridique de ces affaires, celles-ci soulignent la responsabilité et la complicité des entreprises françaises avec l’occupation israélienne qui multiplie les crimes de guerre contre le peuple palestinien, comme lors de l’offensive militaire à Jénine en juillet dernier. Aux côtés de la famille de Gaza et des militants anticolonialistes écossais, le Collectif Palestine Vaincra appelle à développer la mobilisation contre ces criminels et leurs complices !