Mardi 15 août, un tribunal néerlandais a confirmé que le slogan « De la mer au Jourdain, la Palestine sera libre » relevait de la liberté d’expression et n’était pas punissable par la loi. Le verdict du tribunal représente une victoire pour le mouvement palestinien en général, et aux Pays-Bas en particulier. Les expressions en faveur de la libération de la Palestine ne peuvent pas être simplement qualifiées d’antisémites et donc criminalisées ou soumises à des poursuites.

L’accusation a été déposée en juin 2021 par un militant sioniste contre Thomas Hofland, membre de Samidoun Netherlands. Le sioniste a affirmé que la déclaration de Thomas – « De la mer au Jourdain, la Palestine sera libre ! » était prétendument antisémite. Ce discours était prononcé un mois plus tôt à l’occasion du rassemblement annuel de la Nakba. Cette fausse accusation est régulièrement utilisée par les organisations sionistes, les médias et les politiciens contre les militants pour la Palestine au niveau international, afin d’assimiler l’antisionisme à l’antisémitisme et de faire taire les discours et les plaidoyers en faveur de la cause palestinienne.

Au bout d’un an, le procureur et le procureur général ont tous deux déclaré que les accusations n’étaient pas fondées et ont renoncé à poursuivre Hofland. « Les faits ne sont pas punissables », ont-ils conclu. Cependant, l’affaire ne s’est pas arrêtée avec ce refus – au contraire, elle a traîné pendant deux ans et demi, parce que le plaignant a fait appel à chaque fois. Cette dernière décision de justice, qui met fin à la série de plaintes et d’appels infondés, confirme qu’il est juste et légal d’appeler à la libération de la Palestine de la mer au Jourdain.

Voir l’intégralité du discours du 22 mai 2021

Willem Jebbink, l’avocat de Hofland, a déclaré ce qui suit à propos de la décision :

« Le tribunal a été très bref. Mais la déclaration est claire comme de l’eau de roche : la phrase « de la mer au Jourdain, la Palestine sera libre » n’est pas antisémite. Elle n’est pas non plus haineuse, incitative ou menaçante. Ce faisant, le tribunal a reconnu la liberté d’expression. C’est précisément ce qui est important dans le débat Palestine-Israël. Peut-être plus que jamais. Les personnes qui dénoncent les violations persistantes des droits de l’homme par Israël sont souvent qualifiées d’antisémites pour des motifs futiles. Une astuce de raisonnement transparente qui ne sert qu’à détourner l’attention du contenu du débat, de ce qui se passe dans les territoires occupés.

Il est élémentaire que nous puissions, dans notre société, critiquer vivement la politique d’Israël sans risquer d’être criminalisés. Les Palestiniens doivent pouvoir vivre dans leur patrie en tant que citoyens libres et égaux. Dans l’unité géographique et historique entre la mer et le Jourdain, à l’abri de l’oppression d’Israël, de tout régime arabe ou de qui que ce soit. »

En tant que réseau de solidarité avec les prisonniers palestiniens Samidoun, nous nous réjouissons que les accusations portées contre notre membre aient été déclarées infondées. C’est une victoire pour tous les Palestiniens et les militants pour la Palestine, en particulier ceux qui luttent aux Pays-Bas. Et c’est le résultat de décennies de campagne et de normalisation des droits inaliénables du peuple palestinien à libérer sa patrie et à retourner en Palestine.

Manifestation en soutien à la résistance palestinienne aux Pays-Bas en janvier 2023.

Dans le même temps, nous devons continuer à défendre les militants de la Palestine au niveau international. Des militants de Palestine Action sont emprisonnés au Royaume-Uni. Une affaire est toujours en cours en France pour interdire le Collectif Palestine Vaincra, une organisation membre de Samidoun. En Allemagne, les politiciens et les médias sionistes appellent à l’interdiction du Samidoun, et les militants palestiniens sont persécutés sur leur lieu de travail, dans les tribunaux de l’immigration et au sein de leur communauté. En Espagne, des militants sont poursuivis pour avoir protesté contre l’ambassadrice d’Israël, même après avoir été menacés d’une arme à feu par un agent de sécurité israélien. Et même aux Pays-Bas, deux militants ont été arrêtés pour leur soutien financier aux Palestiniens dans les camps de réfugiés. La bataille contre la répression est une bataille contre le mouvement sioniste et l’alliance entre le sionisme et l’impérialisme, sur le même continuum de lutte que la lutte pour la libération des prisonniers politiques palestiniens. En étant unis pour faire face à la répression, il est encore possible de défendre nos droits tout en faisant avancer le mouvement pour la libération de la Palestine.

Liberté pour tous les prisonniers palestiniens !

De la mer au Jourdain, la Palestine sera libre !